Dans l’après-midi du samedi 15 février 2025 au palais des congrès de Cotonou, Laha Editions a mis les projecteurs sur 5 auteurs béninois avec le lancement de 5 livres. C’est la première édition de son initiative « Littérature en lumière ».
« Yokpo Setonou » de Mahuna Fidèle Anato. « La jungle des animaux » signé de Cokou Romain Ahlinvi. « Tassi Hangbé Reine du Danxomè » écrit par Sonia Houenoude Couao-Zotti. « Les trésors de ma nutrition » portant les griffes de Danielle Pliya. « Le travail des enfants en Afrique subsaharienne » sorti des inspirations de Silvère Boton. La première édition de « Littérature en lumière » a été marquée par le lancement officiel de cinq nouvelles œuvres littéraires. Samedi 15 février 2025 dans la salle bleue du Palais des congrès de Cotonou, le public a découvert chacune de ces œuvres et leurs auteurs.
C’est une initiative pour la promotion des auteurs et de leurs œuvres, à en croire le directeur éditorial de Laha Editions, Cyrille Hounkpè. « Nous avons compris qu’aujourd’hui, nous devons faire plus de lumière sur ceux qui veulent publier », rapporte-t-il. A ses dires, le choix a été orienté par la plume de chaque auteur et l’intérêt de son document pour le public. « C’est parce que nous avons vu la profondeur de ce qu’ils ont écrit, l’intérêt et le but que leurs documents portent pour les lecteurs », affirme le directeur éditorial. Cyrille Hounkpè fait savoir que d’autres ouvrages sont en attente de publication. « Nous avons beaucoup de livres dans notre catalogue qui seront lancés. Il y a certains qui sont en étude de recevabilité », annonce-t-il.
Les graines de vertu
« Yokpo Setonou » est le troisième livre de cet artiste polyvalent, écrivain, conteur, ingénieur culturel, médiateur culturel et enseignant d’art dramatique, Mahuna Fidèle Anato alias Le Baobab. C’est un livre de conte. « Yokpo Setonou », en langue fon, est un appel à la jeune fille à écouter religieusement l’éducation des parents à la maison et des enseignants à l’école. « C’est une appellation affective de la jeune fille pour lui demander d’être digne d’éducation, digne en éducation et digne dans la société », explique l’auteur. Mais il ne s’agit pas d’une adresse seulement à l’endroit de la jeune fille mais aussi aux mères à bien éduquer leurs filles et garçons. Mahuna Fidèle Anato appelle aussi au retour à l’éducation via les instants de conte pour, dit-il, « discuter avec les enfants et semer les graines de vertu pour que ces enfants soient des Hommes vertueux de demain ».
Quand les animaux portent la parole des humains
Cokou Romain Ahlinvi est apparu dans Littérature en lumière avec « La jungle des animaux ». Le journaliste et promoteur culturel fait parler les animaux pour évoquer des faits socio-politiques. Dans un récit imaginaire d’une jungle qui met en scène les animaux pour parler un peu de leurs quotidiens, l’auteur fait le parallèle entre ce que les animaux vivent dans la jungle et le vecu des humains. « Qu’à travers les animaux, chacun puisse se reconnaitre, chacun puisse dire ‘’c’est ce que nous vivons aussi, c’est ce qui se passe dans notre pays, dans notre commune, dans notre environnement’’», explique Cokou Romain Ahlinvi. Il met sur la scène les maux tels que la corruption, la trahison, la ruse, l’injustice, les déchéances. C’est une métaphore, dit-il, liée à la gestion du pouvoir, la nécessité d’une gouvernance juste, le défi de rester uni en dépit de la diversité, la solidarité, etc. « On peut tout faire mais préservons l’harmonie dans la jungle », exhorte l’auteur.
Lumière sur l’unique reine du Danxomè effacée
Dans « Tassi Hangbé Reine du Danxomè », Sonia Houenoude Couao-Zotti poursuit son rêve de mieux faire connaitre l’histoire du Dahomey, le Bénin, aux enfants de façon ludique. Dans cette bande dessinée au bout du crayon de Ezéchias Gbadamassi, Sonia Houenoude Couao-Zotti livre six années de recherches et de confrontations historiques sur l’unique reine du Danxomè mais longtemps controversée. Sœur jumelle du roi Akaba, elle est à la création du corps des agodjié, les amazones.
L’alimentation depuis le ventre de la mère
« Les trésors de ma nutrition » est un livre de conte éducatif sur la santé. « Fati, la petite africaine raconte avec sa Maminette sa formidable histoire de santé ». Dans ce tome 1, le récit se passe dans le ventre de sa mère. Danielle Pliya raconte à travers Fati, la vie du fœtus dans le ventre depuis le jour de la conception. L’afro-naturopathe, experte en micro-nutrition éduque sur le comportement alimentaire de la mère à chaque moment de la grossesse tout en indiquant à quel moment chaque membre du corps de l’enfant se forme dans le ventre et l’alimentation qu’il faut pour éviter une éventuelle carence à l’enfant. Elle explique qu’il y a des pathologies qui apparaissent à l’âge avancé d’un humain mais dont l’origine remonte à une carence depuis le ventre de la mère.
Stop au travail des enfants
Pour arriver à « Le travail des enfants en Afrique subsaharienne », Silvère Boton est parti de deux constats opposés. D’une part, en Occident, tous les enfants sont systématiquement et obligatoirement inscrits à l’école. D’autre part, en Afrique, au Bénin, certains enfants sont dans la rue avec des plateaux sur la tête. Les réalités en Afrique amènent les enfants dès leur bas âge à contribuer aux besoins de la famille. Dans cet essai de 180 pages, Silvère Boton interpelle la conscience collective pour mettre fin au travail des enfants. Le professeur certifié en économie et gestion au lycée passionné de l’écriture rend compte d’abord de ses analyses sur le phénomène sous toutes ses formes au regard de résultats d’enquêtes, ensuite des facteurs explicatifs à son origine et enfin des mécanismes internationaux pour son éradication.