La Coopération suisse a procédé dans l’après-midi du mardi 26 novembre 2024, à la réception et remise officielle des équipements de vidéosurveillance qu’elle a acquis au profit de 20 radios émettant dans des espaces transfrontalières entre le Bénin, le Togo et le Burkina Faso. C’était à la faveur d’une cérémonie qui s’est déroulée dans les locaux du Groupement Impact Plus Bénin et Bera consulting à Abomey-Calavi.
Dix (10) radios frontalières au Bénin, six (6) au Togo et quatre (4) au Burkina Faso seront dotées incessamment chacune d’un système de vidéosurveillance. L’équipement commandé à cet effet a été réceptionné au cours d’une cérémonie sobre au bureau du Groupement Impact Plus Bénin et Bera consulting à Abomey-Calavi mardi dernier. C’est l’œuvre de la Coopération suisse pour traduire en acte concret les recommandations de l’étude sur l’état des lieux de l’accès à l’information pour les populations frontalières du Bénin, du Burkina Faso, du Niger, du Nigéria et du Togo validée en février 2024.
« Cette étude avait clairement démontré qu’une information saine et de qualité à la frontière tenant compte du bassin transfrontalier et des spécificités de ce bassin est extrêmement nécessaire, car si les populations ne sont pas bien informées, la désinformation peut conduire à des stigmatisations, à la division, générer et entretenir durablement des conflits intercommunautaires », a rappelé la Cheffe de Coopération internationale suisse au Bénin, Elisabeth Pitteloud Alansar. Elle indique que trois principaux constats ont été faits par cette étude. D’abord, le facteur insécurité qui fait partie du vécu quotidien des populations frontalières et qui est aussi fortement ressenti par le personnel qui travaille dans les radios de ces régions. Ensuite, la question des capacités notamment les formations et les équipements reste posée avec acuité pour les radios frontalières. Enfin, au plan des politiques publiques, malgré l’abondance de lois et règlements, très peu de dispositions juridiques tiennent compte de la particularité de ces régions transfrontalières.
C’est pour prendre en compte ces recommandations que la Coopération suisse a initié une phase pilote d’accompagnement de 20 radios du Bénin, du Burkina Faso et du Togo. Elle comprend une formation des journalistes et promoteurs de radios qui s’est tenue à Natitingou au Bénin en septembre 2024 ; une dotation en matériel de surveillance et de sécurité des locaux des radios, raison de l’acquisition des présents équipements ; puis les réflexions en cours sur les conditions nécessaires pour faire évoluer le cadre règlementaire des pays en faveur des radios frontalières. Tout ceci pour un coût total d’environ 200 millions francs CFA.
Sécuriser les espaces de diffusion et les journalistes pour garantir la qualité de l’information, la paix et la cohésion sociale
L’équipement acquis est composé entre autres, de 70 caméras IP intérieur, 106 caméras IP extérieur, 20 écrans 32 pouces, des disques durs de 8 Terra, des onduleurs, des régulateurs, des câbles réseau, des racks muraux, etc. Pour le président de la Fédération des radios communautaires et assimilées du Bénin (FeRCAB), Dr Inoussa Guinin Asso, la réception de ce matériel « marque une étape importante dans la concrétisation d’une vision commune, celle d’un espace médiatique sécurisé et libre, capable de jouer son rôle de relais d’information dans le cadre de la promotion de la paix et de la cohésion sociale ».
Le président de la FeRCAB défend que le rôle des médias, et plus particulièrement des radios communautaires est crucial dans les espaces frontaliers où les défis sécuritaires, les tensions politiques et les enjeux de développement sont parfois exacerbés et menacés. « Ces radios ne sont pas seulement des relais d’information ; elles sont des acteurs clés dans la construction de la paix et la promotion de la solidarité entre les peuples », affirme-t-il.
Dr Inoussa Guinin Asso démontre que ces outils de vidéosurveillance contribueront à sécuriser les espaces de diffusion et les journalistes mais également à garantir la qualité de l’information dans un contexte où la désinformation et les fake news menacent les fondements même du métier de journalisme et la cohésion sociale. Ils permettront également de mieux surveiller les risques et de réagir plus rapidement en cas d’incident. Le représentant du Groupement Impact Plus Bénin et Bera consulting a rassuré de ce que le suivi rigoureux sera fait.
La coopération suisse reste engagée
Au nom des bénéficiaires, le président de la FeRCAB a témoigné sa gratitude à la Coopération suisse pour, dit-il, « son engagement continu de renforcer les médias dans la sous-région en général et au Bénin depuis bientôt trois décennies ». Selon lui, cet appui est capital en réponse à la nécessité d’une synergie d’action face aux défis actuels. C’est pourquoi, à l’en croire, les fédérations de radios de proximité y compris les radios des zones frontalières sont dans la dynamique d’aller vers la création du réseau ouest africain des faitières de radio afin de renforcer leurs efforts communs. La Cheffe de Coopération internationale suisse au Bénin s’est réjouie d’apprendre cet élan entre les radios communautaires de plusieurs pays. A ses dires, la coopération suisse va suivre l’évolution avec grand intérêt. « Nous restons engagés », a-t-elle martelé.