L’Association sénégalaise de normalisation (ASN) et l’Agence nationale de normalisation, de métrologie et du contrôle qualité (ANM) du Bénin ont entamé dans la matinée de ce mardi 23 août 2022, une session de sensibilisation de deux jours sur les normes ISO 30500, ISO 24521 et ISO 31800. L’atelier ouvert à cet effet à Cotonou est au profit des acteurs de l’assainissement au Bénin.
« L’objectif de cet atelier est de sensibiliser les parties prenantes du Bénin sur les normes internationales ISO 30500, ISO 24521 et ISO 31800 afin de faciliter leur appropriation mais également leur mise en œuvre », a précisé le Directeur général de l’Association sénégalaise de normalisation (ASN), El Hadji Abdourahmane Ndione, à l’ouverture de la session de Cotonou. Laquelle session est la suite logique des ateliers organisés dans les autres pays francophones de l’Afrique de l’Ouest autour de ces normes. C’est dans le cadre du projet « Adoption et mise en œuvre de normes sur l’assainissement autonome au Sénégal et dans les pays d’Afrique subsaharienne », avec l’appui financier de la Fondation Bill et Melinda Gate.
Ce projet vient en réponse au tableau sombre de l’assainissement dans ces pays qui nécessite de nouvelles approches pour des systèmes durables, à en croire le directeur de l’ASN. « Les estimations récentes indiquent que 4,5 milliards de personne dans le monde n’ont pas accès aux services d’assainissement de base. Plus de 80% des eaux usées résultants des activités humaines dans le monde sont rejetées dans l’environnement sans traitement. Et plus de 95% des pays concernés sont les pays en voie de développement comme nos pays. En Afrique subsaharienne, seulement 28% de la population a accès à des installations sanitaires de base, et aujourd’hui encore, 32% de la population pratique la défécation à l’air libre », a-t-il exposé.
« Cet atelier vient en son heure au regard du besoin criard en assainissement de base au niveau des ménages sur le territoire national », avoue le ministre béninois de l’industrie et du commerce, d’après son discours lu par le Directeur général de l’ANM, Gabin Joseph DEGBEY, en ouverture de l’atelier. Il rapporte que ces normes ISO 30500, ISO 24521 et ISO 31800 constituent les premières normes dans le secteur de l’assainissement au plan international et couvrent ensemble, la totalité de la chaine des services. « Si ISO 24521 est une norme de gestion des services de traitement des eaux usées domestiques de base, la norme ISO 30500 et ISO 31800 regroupe les exigences générales de sécurité et de performance applicables aux technologies novatrices de l’assainissement », a-t-il cité.
Pour le ministre, rapporté par le DG/ANM, le lancement de la présente sensibilisation nationale d’assainissement va certainement permettre de réaliser les inventaires et de définir les enjeux afin de faciliter leur appropriation et leur mise en œuvre. C’est une sensibilisation qui permettra aussi d’étendre la portée de ces normes au-delà des institutions de normalisation et d’impliquer toutes les parties prenantes de l’assainissement dans la prise de conscience au sujet de l’importance de leur mise en œuvre, à en croire le DG/ASN. « L’adoption de ces normes pourrait permettre de révolutionner le secteur de l’assainissement lorsque ces normes sont bien utilisées. Elle permet de relever le défi actuel et de préparer le futur », a-t-il affirmé.
A l’agenda des deux jours de sensibilisation, il est inscrit des communications sur la problématique de l’assainissement et l’approvisionnement en eau au Bénin ; le cadre institutionnel, légal et politique de l’assainissement au Bénin, la présentation détaillée de chacune des trois normes en question ; le partage d’expériences dont celles du Sénégal au sujet de la place des acteurs dans la mise en œuvre des normes dans les politiques publiques et la réglementation. Il est prévu également des réflexions de groupes de parties prenantes du secteur et l’établissement de plans d’actions. Cet atelier sonne en effet, le début d’un mouvement d’ensemble pour la mise en œuvre de ces normes. Le Directeur général de l’ANM, citant le ministre de l’industrie et du commerce, a souhaité que le processus ne s’arrête pas sitôt.