Cotonou a abrité du 4 au 5 Août 2024 à l’Hôtel Casa Cielo, un atelier régional africain sur le thème : « Autonomiser les femmes et les jeunes dans le commerce » : Une approche de formateur ou de stagiaire pour comprendre l’accord de la ZLECAF et son protocole sur les femmes et les jeunes dans le commerce». A cet effet, neuf (9) pays ont été représentés. Une dizaine (10) de représentants syndicaux, 40% de femmeset 40% de jeunes tous deux membres des organes syndicaux de femmes et de jeunes venus du Tchad, du Ghana, de Namibie, du Rwanda, de Tunisie, du Sénégal, du Kenya, du Nigeria et d’Afrique du Sud. Ils sont suivis de 20 % de dirigeants syndicaux des pays mentionnés ci-dessus sans oublier les Partenaires solidaires et stratégiques tels que : SASK, OIT, LRS.
Cet atelier de renforcement des capacités vise à donner aux femmes et aux jeunes en Afrique les moyens d’exploiter les opportunités présentées par la ZLECAf tout en abordant les défis spécifiques auxquels ils sont confrontés dans le commerce et l’entrepreneuriat, ainsi qu’en fournissant aux participants les outils nécessaires pour former d’autres syndicalistes après l’atelier.
Du contexte aux résolutions
Dans la présentation des résultats, le coordonnateur de programme CSI Afrique, Etsri HOMEVOH est revenu sur le contexte de l’atelier. A l’en croire, l’Accord de libre-échange continental africain (ZLECAf) constitue une initiative historique visant à favoriser l’intégration économique et le développement sur l’ensemble du continent africain. Reconnaissant le rôle essentiel que jouent les femmes et les jeunes dans la croissance économique et l’innovation, des efforts ciblés ont été déployés pour formuler un protocole qui réponde à leurs besoins et intérêts spécifiques en matière de commerce. Les femmes et les jeunes constituant une part importante de la population africaine, leur autonomisation économique selon lui, est essentielle pour parvenir à un changement transformateur dans le cadre de la ZLECAf. Ce qui appelle à renforcer les capacités de production et d’exportation, de garantir l’accès au financement, de promouvoir le commerce numérique et de se protéger contre le harcèlement. En outre, il se concentre sur l’intégration des femmes et des jeunes dans les activités commerciales formelles et les chaînes de valeur régionales, en favorisant leur participation à la formulation et à la mise en oeuvre des politiques.
A la suite donc de la signature de cet accord, il faut que les acteurs syndicaux soient imprégnés de ce protocole. Ce qui explique le dit atelier de Cotonou. Au nombre des dispositions que porte le document, figure un volet qui concerne les femmes et les jeunes dans le commerce et il faut que les syndicats s’impliquent pour décortiquer cela afin de voir ce qui manque et à améliorer pour pouvoir faire des plaidoiries et recommandations objectives aux gouvernants.
« Au nombre des décisions issues des réflexions, il a été demandé l’implication des acteurs syndicaux sur le terrain au niveau de leurs Etats respectifs surtout que la majorité des acteurs syndicats sont du secteur informel. Et pour tirer des avantages de la ZLECAF, il a été demandé aux acteurs de l’informel de migrer vers la formalisation. Car, l’un des éléments d’adhésion est la reconnaissance en tant que opérateur économique. Il a été recommandé le renforcement des capacités des acteurs syndicaux afin de mieux comprendre les atouts de la ZLECAF » a présenté Etsri HOMEVOH, coordonnateur de programme CSI Afrique.
Engagement et plaidoirie
Au terme des assises, un point de presse a été donné dans la soirée du lundi 5 Août 2024, par les membres du comité qui ont saisi l’occasion pour lancer des appels aux acteurs syndicaux et aux gouvernants. Clarisse FANDI GNAHOUI, Présidente de la Plateforme nationale des acteurs de l’économie informelle du Bénin s’est réjouie de la Signature du protocole qui entre dans la dynamique de la formalisation des travailleurs de l’économie informelle, un secteur qui produit plus de richesse, mais n’a pas manquer d’appeler les gouvernants des Etats concernés à aider à la formalisation afin de faire profiter aux acteurs les avantages de ZLECAf.
A sa suite, la Vice présidente de la commission CSI Afrique pour les jeunes, Romaine KAKERO a également salué la CSI Afrique pour avoir engagé les jeunes dans le débat du commerce qui implique déjà le commerce électronique avec l’avènement des créations de plateforme digitale, l’intelligence artificielle. « Ce sont des compétence qu’on peut partager avec les jeunes pour un environnement impressionnant. J’ai compris à travers cette conférence comment je peux impacter la communauté. Un autre sujet abordé lors des discutions a rapport aux manquements dans les systèmes et certaines dispositions qui ne figurent pas dans les protocoles de la ZLECAf. Nous avons également analysé la mise en œuvre les propositions et les activités qui sont dans les documents de la ZLECAf » a-t-elle ajouté avant de s’engager. « Ce que nous pouvons faire à notre niveau est de renforcer les capacités des jeunes. Il faut savoir que plusieurs pays ont déjà signé l’accord de la ZLECAF, mais n’ont pas encore ratifié cela. Il faut maintenant travailler pour sa ratification pour sa mise en œuvre dans nos communautés » martèle la Vice présidente de la commission CSI Afrique pour les jeunes, Romaine KAKERO
Pour sa part, le Secrétaire Général de la CSI-Afrique, Joël AKHATOR ODIGIE, s’est réjoui des résolutions qui vont bientôt montrer aux populations l’avantage de la ZLECAf à travers les femmes et jeunes de l’économie formelle comme informelle, qui sont déconnectés . Au retour, le secrétaire général estime qu’il va s’agir de voir comment les centrales syndicales pourront accélérer ce travail et renforcer le commerce qui encourage le travail décente et la prospérité partagée. Il a pour finir appeler le secteur privé et les gouvernements à soutenir ses initiatives pour accompagner le développement en repositionnant les populations dans la ZLECAf. Voilà qui vient pour stimuler une croissance inclusive, favorise l’innovation et la créativité, crée des opportunités d’emploi et favorise le développement durable.