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Cantine scolaire au Bénin: Comment Atchakanmè prépare la relève du PNASI avec les autorités locales

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L’appropriation communautaire et la pérennisation constituent des volets importants du Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI) initié par le gouvernement béninois et conduit par le Programme alimentaire mondial (PAM). Les réactions à la sensibilisation du PAM à ce propos prennent forme suivant les réalités, les inspirations et le niveau d’engagement des acteurs de chaque milieu. Zoom sur le cas de la communauté autour de l’Ecole primaire publique d’Atchakanmè dans la commune de Kpomassè.   

« Le rôle qui est celui des élus locaux est plus important dans la mise en œuvre d’un programme communautaire. L’expérience nous démontre que chaque jour, là où les communautés sont impliquées, il y a un succès ; là où elles contribuent, le programme dure », disait Guy Adoua, Représentant résident du Programme alimentaire mondial (PAM) au Bénin, lors de la séance de sensibilisation des maires au profit du Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI). A Atchakanmè dans l’arrondissement de Sègbèya, commune de Kpomassè, le message du PAM pour l’appropriation du PNASI par les communautés à la base en vue de sa pérennisation gagne du terrain. 

Autour de la cantine scolaire à l’Ecole primaire publique d’Atchakanmè, autorités locales et communauté sont mobilisées. « Nous travaillons dans une franche collaboration avec les élus locaux. Ils sont avec nous chaque fois que nous avons besoins d’eux. Avec le CA -chef d’arrondissement-, le courant passe très bien, de même qu’avec le CV -chef du village-», confie le directeur du groupe B de cette école, Jacob Akouèmaho Honfoh. « Nous sommes ravis de leur collaboration parce que ce sont des gens qui ont compris la pertinence de la cantine scolaire dans le milieu », renchérit son collègue du groupe A, Dieu Donné Olo. 

Autrefois dans l’incertitude de trouver du gari ou 25F par jour de classe

Le directeur rapporte que dans cette zone, les enfants sont vraiment en manque du peu pour l’école. « En 2016, on a constaté que les enfants venaient des villages éloignés ; ils viennent avec du gari ; d’autres viennent avec 25 F. Il en a qui, à midi, doivent faire des jobs, sarcler avant de trouver 50F ou 100F pour manger ; d’autres doivent parcourir des kilomètres pour aller retrouver leurs parents au champ avant de manger. Et ils reviennent vers 16H ? », se rappelle le directeur. « La cantine scolaire est venue résorber tout cela. L’avènement de la cantine est un soulagement pour tout le monde ; un repas chaud chaque jour de classe est garanti », se réjouit l’instituteur. 

C’est ce qui justifie l’implication des autorités locales, à en croire le Chef d’arrondissement. « Nous autorités locales, nous devons accompagner ce programme surtout que ça nous aide dans la mesure où la population qui n’a pas de moyens pour supporter les enfants, au moins passent par-là pour la nourriture des enfants », affirme Paulin Noumonvi Anato. « Ce n’est pas seulement au niveau de notre arrondissement. Au niveau du Conseil communal, c’est une question qui préoccupe tout le monde. Dans le programme de la Mairie, nous avons inscrit une ligne pour accompagner les cantines qui sont dans notre commune. », rassure le CA. Il défend que le Conseil communal est conscient de ce qu’il faut trouver des ressources à la base pour construire les infrastructures modernes de cantine scolaire et améliorer davantage la qualité de la prestation et de la gestion. 

Ces idées pour fonder une mutualité autour de la cantine

Aux dires du CA, leur implication passe d’abord par la contribution à la sensibilisation et mobilisation des parents d’élèves autour de ce programme gouvernemental de cantine scolaire. Ces derniers sembles aussi bien compris le message. « Ce projet est une joie pour nous et nous savons que nous allons tout mettre en œuvre pour le maintenir dans notre école », confie Adrien Amoussou, membre de l’Association des parents d’élève (APE) d’Atchakanmè. Au-delà de la sensibilisation, l’apport de ces élus locaux ensemble avec les parents d’élèves et les directeurs de l’école se traduit par des initiatives pour la culture de produits vivriers et le soutien à la construction d’infrastructures de cantine. Certes, il y a eu un découragement entre temps pour le jardin à cause de l’incivisme de certains administrés, mais l’initiative est à nouveau lancée suite à une réorganisation et des prises de conscience aussi. « C’est leur collaboration qui nous a permis d’avoir la main sur les parents pour que la toiture de la cuisine soit réalisée, de même que les briques montées. Ils – les parents- envisagent aller plus loin pour que ce ne soit plus en matériaux précaires », ajoute le directeur du groupe B. 

L’un des domaines pour le champ de la coopérative

En plus, ils mènent actuellement des réflexions autour d’autres initiatives en vue de la pérennisation du programme. C’est entre autres, l’organisation des parents d’élèves en coopérative pour cultiver de vastes domaines de produits vivriers. L’espace est disponible. « Ce qui va rendre pérenne la gestion de la cantine scolaire, ce sont des champs pour l’école. On aura des greniers de vivres », soutient le directeur du groupe A. 

Il y a aussi en vue, une campagne de sensibilisation et de mobilisation des cadres ressortissants de la zone autour du PNASI. « On ne peut pas être heureux seul. C’est un appel que nous lançons tous les jours, c’est une mutualité. Nous invitons ceux qui sont à l’extérieur du village ou de l’arrondissement à contribuer pour que ce projet continue d’exister et qu’on puisse continuer à donner à manger aux enfants », informe le CA. « Nous avons ces gens-là. On ira vers eux, leur parler, leur expliquer la réalité », renchérit Adrien Amoussou, membre de l’APE. C’est une idée soumise par les directeurs de cette école. « Le gouvernement a commencé la cantine ; l’aide ne sera pas éternelle ; il faut une relève. C’est en ce sens que nous leur lançons un appel de soutien. On a toujours besoin d’eux pour pérenniser ce programme. Il faut la contribution d’autres personnes ressources cadres ressortissants d’Atchakanmè », lance le directeur du groupe B.  

Elle plaide pour un soutien en la faveur des cuisinières

En attendant que ces idées ne se traduisent en réalités, Atchakanmè plaide pour un soutien du gouvernement à l’endroit des femmes qui ont accepté de préparer tous les jours pour les enfants dans le PNASI. Elles en ont besoin ne reste que pour une prise en charge sanitaire, informe dame Cécile Mèkoun, cuisinière à l’EPP Atchakanmè. 

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