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Cantine scolaire au Bénin: Le Représentant résident du PAM donne des détails sur l’après-transfert du PNASI à l’ANAN

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Le Programme alimentaire mondial (PAM) transfert dès cette année scolaire 2024-2025 au gouvernement du Bénin à travers l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition (ANAN), le Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI) dont il assure la mise en œuvre depuis 2017. Dans une interview qu’il nous a accordée au terme de la cérémonie de lancement des activités de la cantine pour le compte de cette nouvelle année scolaire à l’Ecole primaire publique Mètohoué à Toviklin le lundi 16 septembre 2024, le Représentant résident du PAM au Bénin, Ali Ouattara, revient sur le niveau du processus de transfert. Il fait part aussi du rôle que le PAM va désormais jouer au sujet de la cantine scolaire ainsi que des autres activités que l’organisme va continuer à mener outre le volet « alimentation scolaire » au Bénin.

Le Chasseur infos : Avec le préfet du Couffo et des autorités des enseignements maternel et primaire, vous venez de procéder au lancement des activités de la cantine scolaire, en remettant le premier repas de l’année aux enfants. Vous l’avez fait avec sourire aux lèvres. Que cache ce sourire ?

Ali Ouattara: Notre rôle est de pouvoir guider les enfants, les conduire dans un avenir meilleur. Lorsqu’on est en mesure de pouvoir apporter le sourire à un enfant, cela nous donne aussi du sourire. Lorsque nous pensons que les enfants sont dans de bonnes conditions, cela nous réjouit. Je dis souvent aux collègues au Bureau que, lorsque vous êtes un peu fatigués, lorsque vous êtes un peu découragés, faites un tour au niveau des cantines scolaires, voyez les enfants manger, voyez leur sourire et cela va vous remonter. Ce qui fait qu’à chaque fois qu’on a l’occasion de faire plaisir aux enfants, cela nous fait sourire.

Le principe de démarrer la cantine scolaire le premier jour de la rentrée vous est cher dans le dispositif du programme d’alimentation scolaire au Bénin. Cette année, c’est encore respecté. Quel a été le rôle du PAM dans ce succès lorsqu’on sait qu’actuellement c’est l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition (ANAN) qui a le lead du programme ?

Depuis la prise en main de la mise en œuvre des cantines scolaires par le Programme alimentaire mondial -2017, ndlr-, nous nous assurons que les vivres sont disponibles au niveau des écoles la veille de la rentrée et que toutes les écoles puissent commencer à assurer la cantine le premier jour de la rentrée. C’est vrai que l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition prend les relais à partir de cette année mais le gouvernement nous a quand même demandé pour cette année scolaire de pouvoir assurer l’achat des vivres au niveau du PAM et la livraison pour le premier trimestre de l’année scolaire. C’est ce que nous avons fait grâce à la logistique que nous avons mobilisé comme d’habitude.

A quel niveau êtes-vous dans le processus de transfert du PNASI à l’ANAN ?

Nous sommes bien avancés dans le processus de transfert. Nous avons assuré et nous continuons à assurer le renforcement des capacités des acteurs notamment les cadres de l’agence. Ce qu’il vaudra aussi signaler et qui pourrait aussi faciliter le processus de transfert, c’est que l’ANAN, sur la base des conseils qu’on a pu leur donner, a voulu maintenir la structure qui existe déjà, que le PAM a mise en place, y compris aussi les staffs qui travaillaient avec le PAM. Ils ont été recrutés par l’ANAN. Ce qui fait qu’à tout moment, ils sont déjà opérationnels et peuvent aussi accompagner la mise en œuvre du programme. Nous sommes en train de faire une série de formation, des renforcements de capacité aux différents acteurs. Les différentes unités du PAM travaillent en parfaite symbiose avec les équipes de l’ANAN pour pouvoir assurer les renforcements de capacité afin qu’ils puissent prendre le relais.

En fin de votre discours ce matin, vous avez réaffirmé l’engagement du PAM à toujours travailler aux côtés du gouvernement du Bénin. Le PAM sera dans quel rôle au sujet des cantines scolaires au terme du transfert ?

A côté du financement du gouvernement qui est un volet vraiment très important, le PAM mobilise aussi des bailleurs de fonds pour apporter des financements pour la mise en œuvre des activités de cantine scolaire. Ce qui veut dire que le PAM va continuer par exemple à mettre en œuvre les cantines scolaires dans un certain nombre d’école sur la base des financements que le PAM à mobiliser personnellement. Il s’agit de 400 écoles qui seront financées par les Pays-Bas et environ 400 écoles également qui seront financées par la Banque islamique de développement. Le PAM continuera aussi à renforcer les capacités des petits producteurs en termes d’équipement, en termes des techniques de production pour pouvoir assurer la production de produits de qualité et en quantité pour servir les écoles, y compris les écoles qui seront sous l’ANAN. Donc ce volet d’appui aux petits producteurs va continuer avec le PAM même après le transfert.

Ce sera tout ?

Nous avons aussi un autre ensemble d’activités. Nous avons mobilisé aussi des partenariats avec certaines structures comme l’agence sœur FIDA -Fonds international de développement agricole, ndlr- pour accompagner la mise en place des jardins scolaires. Nous avons aussi d’autres projets. Les projets comme les financements avec Choithrams qui nous permettent également de mettre en place des jardins scolaires, des unités d’élevage, parfois même de la pisciculture pour pouvoir accompagner les cantines scolaires.

Toujours lié à l’alimentation scolaire, nous avons des appuis cuisine propre, cuisine saine notamment avec les foyers améliorés, le partenariat avec GIZ et d’autres partenaires que nous sommes en train de mobiliser. Nous allons continuer ces aspects là pour le volet uniquement alimentation scolaire. Bien attendu, nous avons d’autres activités en dehors de l’alimentation scolaire que nous continuons à mener en appui au gouvernement.

Quelles sont ces activités autres que celles liées à l’alimentation scolaire ?

Dans le volet de la nutrition, nous avons par exemple des activités liées à la fortification. Nous travaillons avec la Fondation Rockefeller qui nous accompagne dans ce sens. Sur la situation du Nord qui est assez difficile, nous avons également, en tant qu’agence humanitaire, un appui aux populations déplacées y compris les populations demandeurs d’asile et les populations internes qui sont déplacées d’un village à un autre. Nous appuyons ces populations pour qu’elles puissent avoir une base d’alimentation assez solide pour résister donc à cette situation difficile.

A côté de cela, nous accompagnons également les activités de nutrition, formation des groupements féminins dans la fabrication et démonstration culinaire afin de renforcer la qualité des produits qui sont donnés aux enfants, aux femmes enceinte et aux femmes allaitantes. Il y a aussi les appuis aux chaînes de valeur agricole. Nous sommes également en train de voir dans quelle mesure on peut assurer la résilience des communautés notamment les communautés qui sont affectées par ces mouvements de population. A ce titre-là, nous avons des activités de création d’actifs que nous mettons en place avec des communautés qu’on mobilise qui pourraient faire par exemple des aménagements des pistes rurales, des aménagements de bas-fonds pour la production maraîchère pour accompagner quand même les activités d’existence des populations.

Réalisée par Blaise Ahouansè

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