A l’école primaire publique de Ouokon-Ahlan dans la commune de Ouinhi au Bénin, l’alimentation scolaire est particulière. Au cœur du programme des cantines scolaires dans cet établissement, se trouve un vaste chantier de nutrition. Le partenariat entre le Programme alimentaire mondial (PAM) et les Pays-Bas portent ses fruits non seulement pour le maintien des enfants à l’école mais aussi pour l’amélioration de leur état nutritionnel et des ménages en général.
Pas simplement un service d’un repas chaud aux enfants chaque jour de classe. Le Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI) à l’Epp de Ouokon-Ahlan dans la commune de Ouinhi est, avec le soutien des Pays-Bas, très sensible à la nutrition. En collaboration avec les Ong partenaires à la base, le PAM, chargé de la mise en œuvre du PNASI de l’Etat béninois, met en œuvre ici, autour des cantines scolaires, un paquet d’activités de nutrition. C’est un ensemble d’activités de promotion des bonnes pratiques d’alimentation, de nutrition et d’hygiène à l’endroit des écoliers, des cuisinières et aussi des membres de la communauté.
Les cuisinières bénéficient d’un programme continu d’éducation et d’assistance. En termes d’impacts, la présidente de la cantine mentionne : « On nous a appris à varier les mets, et la manière dont on doit cuire les aliments pour conserver les éléments nutritifs qui y sont contenus. C’est ce qui a surtout changé », nous rapporte Constante Gnonlonfin ce jeudi 31 mars 2022. Un recueil de mets basés sur les produits locaux ayant des valeurs hautement nutritionnelles est même conçu et mis à leur disposition. La promotion d’un jardin scolaire de plus de 700 mètre carré avec de petits élevages permet aussi d’apporter des nutriments végétaux et animaux dans le repas des enfants chaque jour.
Le repas à l’école tout comme à la maison amélioré
« Les séances d’éducation nutritionnelle dans l’école ont permis d’améliorer la qualité des repas servis à la cantine scolaire », témoigne Hervé Zoungan, directeur de l’école. « Quand on prend les mamans, les séances d’éducation nutritionnelle leur ont permis d’adopter dans leurs foyers, des bonnes pratiques culinaires qui permettent désormais à leur famille d’avoir des repas complets ; ce qui à coup sûr donne la bonne santé aux familles si bien que les parents ne vont plus régulièrement aux soins de santé avec leur argent ; ils arrivent à réaliser d’autres choses pour le développement à la base », expose le directeur. Pour les enfants, rapporte-t-il, ces séances leur ont permis d’adopter de bons comportements hygiéniques et d’acquérir des savoirs en nutrition. Les séances à leur endroit sont marquées entre autres, par des activités ludiques pour apprendre la nutrition et l’hygiène tout en jouant.
L’état nutritionnel des enfants surveillé
Au-delà, il y a un suivi de l’état nutritionnel des enfants à l’Epp Ouokon-Ahlan. C’est à travers la prise régulière de mesures anthropométriques. Au cas où l’analyse des données au niveau d’un enfant présente une carence, celui-ci est pris en charge. Et ce, jusque dans le foyer où vit l’enfant. « Comme à l’école nous avons les outils qu’il faut pour parer à ce mal, nous devinons clairement que c’est dû aux parents à la maison qui n’arrivent pas à suivre correctement les enfants sur le plan nutritionnel. On fait donc appel aux parents. Avec les agents du PAM et le chargé de nutrition, des conseils leur sont donnés. Ces agents vont même dans les ménages pour les instruire », rapporte le directeur de l’école. Hervé Zoungan souligne que ce sont des cas désormais rares à l’Epp Ouokon-Ahlan.
Tout ce paquet d’activités est exécuté avec une forte contribution de la communauté. Sur l’initiative des parents qui font des appels de fonds, il est servi aux enfants, de la bouillie de maïs ou de soja, tous les jours de classe à 10h avant la cantine à 12h. « Depuis qu’on a commencé ce programme, il y a des changements au niveau de nos enfants. Regardez-les, ils sont désormais en embonpoint », résume le magasinier Albert Kakpo, très fier des impacts de ce volet nutrition sur le programme de cantine scolaire dans leur école.
Blaise Ahouansè