Le temps d’une soirée de restitution vendredi 21 juin 2024 à la Cité contemporaine de la recherche et de la création (CCRC) La B’az à Ouèdo, l’association Tout Gran Théâtr Djogbé et le bureau de production Les Aventurier.es donnent la preuve du renforcement et surtout de la matérialisation de leurs relations professionnelles et amicales.

L’ambition de fédérer les énergies et créer des échanges entre les cultures, entre les artistes puis favoriser le partage, la production et la circulation d’œuvres artistiques se concrétise davantage entre l’association Tout Gran Théâtr Djogbé et le bureau de production Les Aventurier.es. La semaine écoulée, les deux structures ont amené le comédien auteur et metteur en scène Belge Florian Pâque, vivant à Paris, à la rencontre de ses pairs Béninois. « Florian Pâque vient à la rencontre des artistes d’ici. Ils ont partagé leur vision, leur lecture du monde et leur lecture de la pratique artistique d’aujourd’hui et peut-être demain. Ils ont exploré des thématiques librement dans une ambiance totalement respectueuse de la qualité de l’être humain », rapporte l’auteur metteur en scène Didier Sèdoha Nassègandé, promoteur de La B’az. « Depuis deux ans au Bénin, on soutient des bureaux de production et accompagne des projets dont celui de la Cité à La B’az. L’idée cette fois-ci, c’est de pouvoir amener un des artistes avec qui je travaille rencontrer des artistes béninois, comédiens, jeunes auteurs et peut-être plus tard, des projets en commun », renchérit Philippe Chamaux, directeur de production de Les Aventurier.es.

Florian Pâque confie qu’avec ses collègues du Bénin, ils ont eu trois matinées pour écrire des débuts de texte et aussi plein d’exercices. Ils ont eu également un jour et demi pour essayer des débuts de mise en scène de ces textes. Cela a permis une restitution le soir du vendredi 21 juin 2024 à La B’az. Sur scène, ces acteurs réunis ont rendu compte des ébauches de quatre pièces portées par 4 groupes de 5 ou 4 personnes qui ont imaginé des histoires autour du thème « Tenir ». « On s’est demandé ce que ‘’Tenir’’ signifie pour chacun », dira Florian Pâque. Tenir sa promesse ; tenir quand on a le pied sur une mine et qu’on ne peut pas bouger ; tenir à sa vie ; tenir ses idées quand on veut défendre l’environnement ; tenir face à la pauvreté ; etc. Les saynètes sont entrecoupées de poèmes distillés sur un fond musical au bout des doigts innocents d’une petite fille au gon et d’un petit garçon au balafon complices d’une belle soirée artistique ce soir à La B’az. Ceci, à la satisfaction de tous. « Je suis assez frappé par la qualité du travail en si peu de temps. J’ai trouvé qu’il y avait une vraie harmonie de groupe et de travail assez joyeux avec des comédiens très talentueux », affirme Philippe Chamaux.

« Un travail de rencontre et de partage pour que des cultures cohabitent »
Cette restitution est la matérialisation de la connexion entre l’association Tout Gran Théâtr Djogbé et le bureau de production Les Aventurier.es, selon Didier Sèdoha Nassègandé. Il parle de « la matérialisation de leur envie de collaborer, de faire ensemble des œuvres artistiques ». « Nous faisons un travail de rencontre et de partage pour que des cultures cohabitent dans le respect et dans l’admiration des efforts et des investissements de l’un et de l’autre. Tant qu’il n’y a pas rencontre, il ne peut y avoir partage, production et circulation.», rappelle-t-il. Pour lui, l’objectif est atteint. « La rencontre que nous venons de matérialiser est un point fort, elle a pris la connotation d’un atelier de partage », se réjouit-t-il. Florian Pâque en donne la confirmation par ses témoignages. « Je suis très heureux de venir ici et de découvrir d’autres langues, d’autres cultures et d’autres horizons et puis de croiser avec ce que moi je connais. On a passé une semaine très joyeuse. Je suis très content d’avoir participer. L’objectif, c’était la rencontre et le partage », affirme l’auteur Belge. Il soutient que la rencontre doit se poursuivre. « La rencontre est belle et elle mérite d’être poursuivie », défend-t-il. Philippe Chamaux nourrit également cet espoir vu les fruits de cette rencontre. « Ce qu’on a eu ce soir, ce sont des prémices de futurs spectacles. J’espère qu’on aura d’autres occasions de faire d’autres projets comme celui-ci avec La B’az », affirme le directeur de Les Aventurier.es.