Répondre à l’urgence climatique du moment est une préoccupation pour les Nations unies. Ainsi de communs accords, elles ont décidé de mettre en lumière les énergies renouvelables notamment propres afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Retour sur les énergies propres et leur utilité dans le monde.
Connue également en tant qu’énergie verte, l’énergie propre est une énergie dont l’exploitation contribue très peu aux émissions de gaz à effet de serre ou d’autres formes de pollutions. C’est une énergie qui est considérée comme respectueuse de l’environnement, et durable. Elle ne s’épuise pas et a un impact moindre sur le climat et la qualité de l’air par rapport aux sources d’énergies non-renouvelables comme les combustibles fossiles.
De nos jours, il existe différentes sources d’énergies renouvelables comme solaire, éolien, biogaz, géothermie… Elles s’avèrent indispensables pour préparer le système énergétique de demain en diversifiant le mix énergétique mondial.
Une énergie propre est « une énergie qui ne produit presque pas de déchets ou d’émissions de gaz à effet de serre, car elle n’est pas issue de sources d’énergie fossile » renseigne Antonin Kanfon, Professeur et directeur de l’École supérieure de génie énergétique et procédés (ENSGEP) de l’UNSTIM Abomey. « Beaucoup ont tendance à confondre l’énergie propre et l’énergie renouvelable. Il s’agit pourtant de deux formes d’énergie ayant chacune leurs propres caractéristiques, même si de nombreuses sources d’énergie renouvelables sont considérées comme des énergies propres.
Comme mentionné auparavant, l’énergie propre est connue pour ses caractéristiques peu polluantes lors de son exploitation. Elle rejette une faible quantité de CO2 et a très peu d’impact pour l’environnement » explique Grâce Ahloumessou, Spécialiste des questions de valorisation énergétique de la biomasse. Selon ses dires, l’énergie renouvelable est cependant marquée par sa propriété inépuisable. En d’autres termes, cette forme d’énergie puise sa source au cœur de la nature, ce qui lui permet de se renouveler de manière continue
Energies renouvelables et propres, la démarcation
De ce fait, toutes les énergies renouvelables ne sont pas nécessairement propres. Certaines énergies renouvelables peuvent avoir des impacts environnementaux négatifs tels que la déforestation ou la destruction des écosystèmes. Par exemple, la biomasse provenant de la déforestation excessive ou de la conversion de terres agricoles peut avoir des conséquences néfastes sur l’environnement. De même, l’hydroélectricité peut parfois entraîner des impacts environnementaux significatifs notamment la perturbation des écosystèmes fluviaux. Donc, bien que ces sources d’énergie soient renouvelables, elles ne sont pas nécessairement propres. « La géothermie est la seule énergie qui soit à la fois quasi-inépuisable, omniprésente, stable et propre. Sa faible accessibilité en restreint cependant drastiquement l’emploi » notifie la spécialiste des questions de valorisation énergétique de la biomasse. L’Etat et les promoteurs privés d’entreprises d’énergie mettent en place suffisamment de mécanismes pour faciliter l’accès aux services énergétiques de base aux populations. » Les installations d’énergies propres reviennent chères à l’utilisateur. Au Bénin, quand il a le choix, il préfère rester sur le réseau conventionnel de la Société béninoise d’énergie électrique (SBEE), qui offre une plus grande flexibilité » souligne le Professeur Antonin Kanfon. Il est donc important de revoir les coûts pour permettre l’accès à tous.
Quid des énergies propres
Parmi les énergies propres les plus connues à l’heure actuelle, on retrouve les énergies : Solaire qui est une énergie produite à partir des rayonnements du soleil et qui semble la plus prisée des consommateurs d’énergie. Quant à l’Eolienne, elle est une énergie produite grâce à la force du vent. Pour ce qui concerne l’hydraulique ou marémotrice, elle génère l’énergie à partir de la force de l’eau, ou des mouvements montants et descendants des masses d’eau. Dans la liste, on distingue également la géothermique, une énergie dérivée de la chaleur interne de la Terre, contenue dans la roche et l’eau présentes dans les profondeurs terrestres. Il a aussi la biomasse, produite à partir des matières vivantes végétales et animales, telles que les déchets agricoles, le bois, agro-industriel, etc. De toutes ces énergies propres citées ci – dessus, l’énergie éolienne s’avère être la plus propre.
Des peines pour l’Afrique
Sur le front de la transition énergétique, les pays en développement comme ceux de l’Afrique, se heurtent à une triple peine. Ainsi, ils paient souvent leur électricité au prix fort. Ils n’ont pas la possibilité de participer à des projets d’énergie propre et sont pris au piège de leur dépendance aux combustibles fossiles. Pour la Spécialiste des questions de valorisation énergétique de la biomasse, Grâce Ahloumessou, le développement des énergies propres et de l’efficacité énergétique nécessite généralement des volumes plus importants de financements abordables afin d’enclencher le processus qui permettra d’attirer les flux de capitaux privés nécessaires pour répondre à des besoins d’une ampleur inédite. Toutefois, au niveau local, voici quelques propositions d’actions à entreprendre pour que le Bénin puisse s’aligner sur les pays qui prônent la neutralité carbone et développer des systèmes énergétique plus durables : »Renforcer les mécanismes d’incitations financières pour l’adoption des énergies propres, telles que des subventions pour les systèmes solaires domestiques ou des réductions d’impôts pour les entreprises qui investissent dans des technologies d’énergie propre ; investir dans l’expansion des infrastructures pour la production et la distribution d’énergies renouvelables » conseille-t-elle. » Former une main-d’œuvre qualifiée pour le développement, la maintenance et l’exploitation des installations d’énergies renouvelables ; encourager le recyclage et la valorisation de la biomasse et des déchets ; collaborer avec d’autres pays et organisations pour faciliter l’accès à des financements et aux technologies d’énergies propres et soutenir la recherche et le développement de nouvelles technologies propres adaptées aux besoins locaux », développe Grâce Ahloumessou. S’approprier les technologies et mettre en place des mécanismes de financement durable des projets d’énergie propre à grande et petite échelle seraient l’idéal pour l’Afrique.
Christelle Djomamou (Coll)