Les travaux de la première session ordinaire de la Commission nationale de concertation, de consultation et de négociations collectives au titre de l’année 2023 ont démarré hier mardi 16 mai dans la salle des fêtes des tours administratives à Cotonou. Membres du gouvernement, représentants du patronat et représentants des centrales syndicales ont commencé l’examen des doléances de l’année 2022 restées en instance.
Le gouvernement ne se contente pas des mesures prises et des acquis de l’année 2022 sur le chantier de la résolution des revendications des travailleurs. Pour preuve ! Au cœur de la première session de la Commission nationale de concertation, de consultation et de négociations collectives au titre de l’année 2023 ouverte hier à Cotonou, il y a inscrit l’examen des doléances de l’année 2022 restées en instance. « Des mesures importantes ont été prises au cours de l’année dernière par le gouvernement dans le but de satisfaire à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. […] Le gouvernement est conscient que les résultats obtenus ne doivent pas occulter la nécessité de la prise en charge des revendications résiduelles. C’est pourquoi, la rencontre de ce jour nous permettra de poursuivre nos échanges… » a indiqué le ministre d’Etat Abdoulaye BIO TCHANE, président de la commission.
A la première journée, les travaux ont été consacrés essentiellement sur le ministère des enseignements maternel et primaire et sur le ministère de l’enseignement secondaire, technique et de la formation professionnelle. « Nous avons passé en revue les mesures qui ont été prises par le gouvernement pour satisfaire aux doléances formulées par les centrales sur ces deux ministères. L’ambiance a été cordiale, responsable. Des sujets importants, ont été discutés, qui concernent la vie des travailleurs », a rapporté le ministre d’Etat Abdoulaye BIO TCHANE au terme de cette première journée des travaux. « On se reverra dans quelques jours pour poursuives les travaux de cette première session », a-t-il annoncé souhaitant que « les résolutions -des- assises puissent impacter le rendement des travailleurs pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail ».
Notons que l’organisation de la présente session ordinaire avant la fin du premier semestre de l’année dénote du respect des textes de la commission. Il s’agit notamment de l’article 7 du décret portant Attribution, organisation et fonctionnement (AOF) qui stipule que la commission se réunit en session ordinaire une fois par semestre sur convocation de son président…, a rappelé le ministre du travail et de la fonction publique Adidjatou MATHYS.
Quelques acquis de 2022
Rappelons que les sessions 2022 de la commission ont permis de solutionner certaines revendications contenues dans les cahiers de doléances des travailleurs transmis au gouvernement à l’occasion de la fête international du travail le 1er mai 2022. D’après le bilan sommaire présenté à ce propos par le président de la commission, il y a eu la revalorisation des salaires des travailleurs à travers le relèvement de la valeur du point indiciaire de 3% et l’institution du sursalaire; le relèvement du salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) à hauteur de 30%; l’augmentation de deux mois de salaire aux aspirants au métier d’enseignant (AME); la prise en compte en 2022 de 3000 jeunes dans le cadre du projet d’insertion des jeunes et du programme spécial d’insertion dans l’emploi; la prise des actes de gestion de la carrière des agents de l’État et sa poursuite; la dotation des formations sanitaires en médicaments, matériels et consommables médicaux indispensable; le reversement en cours dans le corps des fonctionnaires, de tous les agents contractuels de droit public ayant obtenu une moyenne supérieure ou égale à 10 sur 20 à l’occasion de l’évaluation des connaissances et leur réintégration dans la fonction publique; etc.
Pour sa part, le secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB), Kassa MAMPO, reste sur sa faim. « De toutes les revendications 2022, tout au plus on peut constater qu’il y a eu revalorisation des salaires surtout dans le secteur public où il y a eu des agents de certaines catégories qui ont eu augmentation surtout les sursalaires, c’est essentiellement ça mais il y a certains qui n’ont pas été satisfaits dont les agents conventionnés et les agents territoriaux. Mais le plus important, c’est dans le secteur privé où les employés et les ouvriers du privé n’ont rien obtenu », estime-t-il. A l’en croire, l’une des questions majeures reste la hiérarchisation des salaires qu’il invite le gouvernement à réaliser.