Sur invitation du Laboratoire d’Expertise et de Recherche en Éducation, Formation et Orientation (LAEREFOR), Gratien Ahouanmenou, enseignant chercheur indépendant a animé une conférence débat le samedi 14 janvier 2023 à l’amphi Étisalat de l’Université d’Abomey Calavi (UAC) sur le thème « Fâ, éducation et jeunesse ». Un instant de partage de connaissances sur la culture endogène en particulier le système Fâ au profit de la jeunesse.
Changement de paradigme pour un meilleur développement et un avenir radieux de la jeunesse africaine. C’est ce que prône le Laboratoire d’Expertise et de Recherche en Éducation, Formation et Orientation (LAEREFOR). « Depuis 6022 ans, l’Afrique a été charcutée, persécutée, torturée, dépouillée de sa richesse qu’est la connaissance. On empêche les Africains d’ouvrir les yeux sur leurs savoirs, leurs connaissances avec lesquelles le continent peut se développer. En tant que laboratoire des sciences de l’éducation et de la recherche, département des sciences de l’éducation et de la recherche, formation doctorale des psychologies et des sciences de l’éducation, nous nous sommes dit à un moment donné que nous ne pouvons pas être complices de cet état de chose. Il faut que nous nous réveillions et que nous fassions quelque chose en notre temps pour permettre à notre jeunesse de savoir ce qu’elle peut tirer de nos systèmes surtout du Fâ, pour s’épanouir, pour se développer pour rendre et pour servir son peuple », fait savoir docteur Tata Jean Tossou, chef département des sciences de l’éducation et de la formation à l’UAC.
C’est ainsi que le samedi passé, à l’initiative de LAEREFOR, Gratien Ahouanmenou, enseignant chercheur indépendant a partagé sa connaissance sur le système Fâ à travers le thème : » Fâ, éducation et jeunesse ». Le conférencier a tout d’abord montré que depuis plus de 6000ans, le Fâ propose des réponses à trois problématiques existentielles et universelles. Celle de la relation de l’homme avec lui même avec ses semblables qu’il qualifie de « pôle créature », celle de l’homme à l’environnement et à la nature qui est « le pôle création » et celle de l’homme avec l’invisible c’est-à-dire le cosmos qu’il appelle « le pôle créateur ».
A l’en croire, sur le pôle créature, le système holistique qu’est le Fâ propose la sagesse et l’éducation, sur le pôle création, écologie et pharmacopée et sur le pôle créateur la divination et spiritualité. « Il y a donc six disciplines que le Fâ propose », a-t-il informé.
Par la suite, Gratien Ahouanmenou a montré que le système binaire qui structure le Fâ n’est rien d’autre qu’une préfiguration du code bouléen et de l’informatique. Il a pour finir partager un ensemble d’enseignement poétisé sur trois thématiques général à titre indicatif. Cinq sur le savoir être et de l’éducation, quatre sur le thème de l’éthique conjugale et trois sur l’éthique du leadership et de la gouvernance. « Le Fâ n’est pas à confondre avec la sorcellerie, la méchanceté et rien de ce que les vendeurs d’illusion présentent sur le Fâ. C’est un système qui engendre une certaine connaissance, qui véhicule un certain message dont on a besoin pour se développer », a relevé Dr Tata Jean Tossou.