« Le journaliste et le code du numérique ». C’était le thème de la communication suivie de débat lors de la célébration des trois ans d’existence de Focus Channel News le jeudi 6 octobre 2022 à Cotonou.
Dans son exposé préliminaire, le communicateur principal Dr Wenceslas Mahoussi a souligné que le Code du numérique promulgué en 2018 n’est pas du régime juridique des médias. C’est plutôt le Code de l’information et de la communication en vigueur depuis 2015 qui régit les médias au Bénin, a-t-il clarifié. Dr Wenceslas Mahoussi a relevé que le Code du numérique est pour « monsieur tout le monde » dans le cyberespace et qu’il faut une typologie pour clarifier les acteurs.
Pour l’appuyer, le Conseiller à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), Franck Kpochémè, renvoie à la lecture entre autres, des parties « objet » de chacun de ces deux codes. Seulement, la réalité sur le terrain est autre depuis l’avènement du Code du numérique. Le problème, c’est que les plaignants se servent de plus en plus du Code du numérique et vont directement devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) pour diffamation alors que cette juridiction n’en est pas compétence. Franck Kpochémè relève qu’il y a amalgame et abus du Code du numérique. Les professionnels des médias en sont victimes.
En réponse, il propose aux professionnels des médias de susciter davantage le débat sur les plateaux en mettant face à face juges, avocats, policiers, journalistes et acteurs de la société civile pour des lectures croisées des deux codes. Au-delà, le Conseiller pense que les professionnels des médias doivent aussi abandonner la course sur les réseaux sociaux et les copie-collées pour retourner aux investigations. Il déplore que certains journalistes se plaisent de publier d’abord sur les réseaux sociaux avant leurs médias.