Le 11e Congrès de la Région Afrique de la World Physiotherapy (WPT) s’est achevé le 29 octobre 2022 à Cotonou, la capitale économique du Bénin. Durant trois jours, l’événement a été marqué par la forte implication du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) à divers niveaux. Panélistes, Leslie Angama-Mueller et Catherine Morvan ont notamment partagé avec les participants, la contribution de l’organisation humanitaire au développement des services de physiothérapie en Afrique.
« Contribution potentielle des organisations locales et internationales dans le développement des services de physiothérapie en Afrique » : c’est l’intitulé du panel animé au deuxième jour du congrès par Leslie Angama-Mueller, Coordonnateur technique du programme de Physiothérapie et de réadaptation physique au CICR, et Catherine Morvan, Manager régional du Programme de réadaptation physique pour l’Afrique de l’Ouest au CICR.
De l’exposé que les spécialistes ont présenté, il ressort que le Programme de réadaptation du CICR couvre 48 pays dans le monde. Il fournit des services de physiothérapie, des appareils d’aide à la mobilité (prothèses, orthèses, aides à la marche et fauteuils roulants), et contribue à rétablir la dignité des personnes handicapées qu’il aide à se relever.
Présent en Afrique centrale, de l’Ouest, du Nord et de l’Est, ce programme mène des activités visant à favoriser l’accès des personnes handicapées à des services de réadaptation plus accessibles, plus efficaces et durables. Ces activités se font en partenariat avec des centres de réadaptation que le CICR appuie en matériels, équipements, fournitures, etc.
Le CICR est aussi présent sur le champ de l’insertion sociale des personnes handicapées. « On leur facilite un retour au travail. Ça peut être à travers des initiatives économiques, des formations, le sport, etc., détaille Leslie Angama-Mueller.
Le CICR, une référence dans le domaine de la réadaptation physique
Référence dans le domaine de la réadaptation physique grâce à son expertise, le CICR travaille aussi à la pérennisation des services. Dans cette optique, l’organisation fait par exemple le monitoring de leur qualité et œuvre à la formation de professionnels locaux, comme c’est déjà la cas au niveau de la Mission du CICR pour le Togo et le Bénin, comme l’explique Catherine Morvan : « On travaille avec l’école nationale des auxiliaires de Lomé qui forme des kinésithérapeutes et des orthoprothésistes ».
Toujours dans le but de la durabilité, le CICR noue des partenariats avec les ministères de la Santé aux fins de développer les systèmes de réadaptation, renchérit Leslie Angama-Mueller. Il est à noter que ce secteur bénéficie d’une attention particulière de l’organisation. En effet, au Bénin, au Togo et en Côte d’Ivoire, le CICR a récemment soutenu l’évaluation du secteur de la réadaptation. Cela s’est fait « avec les outils de l’Oms et a permis l’élaboration d’un plan national stratégique dans chacun de ces pays », a souligné Catherine Morvan, regrettant toutefois que la réadaptation physique continue de demeurer « le parent pauvre des ministères de la santé un peu partout ».
Fortement impliqué dans la tenue de ce congrès, le CICR qui travaille avec la WPT, soutient les associations de kinésithérapeutes de diverses manières. L’organisation a ainsi sponsorisé la participation de plusieurs congressistes dont onze venus du Bénin, du Togo et de la Côte d’Ivoire. Christian Bado et Johnson Kouamé deux de ces boursiers ont unanimement salué ce geste du CICR qui leur a permis d’acquérir de nouvelles connaissances et de renforcer leurs capacités. « Je dis un grand merci au CICR. Je retourne très satisfait et j’ai hâte d’aller appliquer tout ce que j’ai appris au Bénin », a lancé avec un enthousiasme contagieux Johnson Kouamé de la Côte d’Ivoire.
Placé sous le thème « Amélioration de la qualité des services de kinésithérapie pour un développement durable en Afrique: le rôle de la formation, de la pratique, de la recherche et de la gouvernance», le 11e Congrès de la Région Afrique de la World Physiotherapy a enregistré la participation en présentiel et en ligne d’environ 200 personnes. La prochaine édition est prévue pour 2024 en Afrique du Sud.
Au service de l’humanitaire
Créé en 1863, le CICR est une organisation humanitaire neutre, impartiale et indépendante, qui a pour mandat d’aider et de protéger les personnes touchées par un conflit armé ou par d’autres situations de violence, et de leur porter assistance. Sa mission essentielle est de diminuer les souffrances des victimes sans distinction d’appartenance politique, ethnique, religieuse ou sociale. Les activités du CICR sont cadrées par les sept principes fondamentaux que sont l’humanité, l’impartialité, la neutralité, l’indépendance, le volontariat, l’unicité et l’universalité. Concernant la santé par exemple, le CICR dispose d’un large éventail de services comprenant les premiers secours ; les soins de santé primaires ; la chirurgie de guerre ; la réadaptation physique ; les soins hospitaliers et ambulatoires ; la santé mentale et le soutien psychosocial ; la santé en détention, etc. Le CICR s’investit aussi dans le rétablissement des liens familiaux, la protection des personnes vulnérables comme les personnes déplacées, les réfugiés, les victimes de violences sexuelles, etc.
Flore NOBIME