L’Ong GRAFED a organisé au profit des médias, le lundi 30 septembre 2024 à Ouidah, un atelier de plaidoyer pour une meilleure appropriation des résultats de son projet « Mobilisation de ressources gouvernementales pour l’accroissement et la sécurisation de l’approvisionnement en produit SR au Bénin ». C’était aussi l’occasion de réfléchir avec les journalistes sur de nouvelles pistes de plaidoyer afin que le Bénin maintienne le cap dans le respect de son engagement financier pour l’achat des produits de contraception.
Les journalistes sont mieux informés des résultats du projet « Mobilisation de ressources gouvernementales pour l’accroissement et la sécurisation de l’approvisionnement en produit SR au Bénin » de l’Ong GRAFED arrivé à terme. Ils en ont eu l’occasion lors d’un atelier de plaidoyer pour une meilleure appropriation de ces résultats que l’Ong a organisé à leur profit le lundi 30 septembre 2024 à l’hôtel Makuta de Ouidah. « C’est une rencontre de partage de résultats et d’expériences et aussi des défis sur le projet », a fait savoir le directeur exécutif de GRAFED, Jérôme Chatigre, à l’ouverture de l’atelier. Il est question à l’en croire, de définir avec les professionnels des médias, de nouvelles pistes de plaidoyer afin que l’objectif atteint sur ce projet qui concerne le respect de l’engagement de l’Etat béninois pour l’achat des produits de contraception puisse être pérennisé.
Jérôme Chatigre rappelle que ce projet de plaidoyer était focus sur comment accompagner le gouvernement béninois au respect de ses engagements financiers dont celui pris à Ouagadougou en 2021. Le Bénin s’était engagé à augmenter de 10% chaque année, et ce, à partir de 2022, le budget alloué par le gouvernement à l’achat des produits contraceptifs pour porter la part contributive de l’Etat à 403 millions en 2026, en partant sur la base des 250 millions de francs CFA affectés en 2019.
Objectif largement atteint
Dans la mise en œuvre, l’Ong a pris par des mobilisations sociales, des renforcements de capacité d’acteurs (défenseurs locaux et organisations de la société civile), des communications à travers les médias, des capsules vidéo de plaidoyer, des rencontres de plaidoyer et des rencontres de suivi des réalisations et de bilan. Au terme du projet, l’objectif est largement atteint d’après l’exposé du directeur exécutif de GRAFED. Il démontre que déjà en 2022, le budget alloué par le gouvernement à l’achat des produits contraceptifs est passé à 300 millions de francs Cfa soit une augmentation de 20% au lieu de 10% promis.
Cet élan a été maintenu voire renforcé. En 2023, le budget est passé à 370 millions F Cfa dépassant largement le montant attendu qui était de 302,5 millions pour cette année. En 2024, il est prévu plus de 400 millions. « Le gouvernement a respecté l’engagement », relève Jérôme Chatigre. En plus du volet financier, GRAFED note que le cadre législatif au Bénin a connu une évolution favorable à la promotion de la santé sexuelle et reproductive avec le vote et la promulgation de plusieurs lois en la matière. « Le gouvernement a posé des actes favorables à la promotion de la santé sexuelle et reproductive, à la santé de la femme en générale. Nous tirons un coup de chapeau à notre pays pour ces prouesses », témoigne le directeur exécutif.
Mais encore des défis
Cependant, l’Ong note que des points d’ombre subsistent avec par exemple des cas de rupture de produits de contraception dont le Sayana Press dans certaines formations sanitaires. Il y a encore des défis, à en croire le directeur exécutif de GRAFED. Entre autres, il mentionne « le maintien du cap pour ce qui concerne le financement de l’achat des produits de santé de procréation, le suivi de la disponibilité des produits dans les formations sanitaires jusqu’aux derniers kilomètres du pays, la nécessité du renforcement du financement de la planification familiale et garantir le respect des engagements, la gestion des données et l’élaboration du Plan d’action national budgétisé de planification familiale (PANB)». Les professionnels des médias réunis à l’atelier d’appropriation des résultats ont proposé des actions autour de ces défis.
Le représentant du directeur national de la santé publique, Romuald Tchobo, trouve « noble et louable » ce projet de GRAFED parce que, dit-il, cela « est très bénéfique pour la population ». Il a invité les professionnels des médias à porter loin les résultats pour une meilleure appropriation au niveau des populations. C’est capital parce que ceci permettra aux populations d’avoir des informations justes et de pouvoir opérer des choix bien éclairés pour leur santé, selon le directeur exécutif de l’Association béninoise pour la promotion de la famille (ABPF) et président de la coalition des OSC/PF du Bénin, Comlan Christian Agbozo. Il rappelle que « malgré tous les efforts, les indicateurs globaux n’avancent pas ». D’où la nécessité d’unir davantage tous les acteurs autour de nouvelles stratégies.