L’inadéquation formation-emploi reste l’un des principaux problèmes des systèmes éducatifs en Afrique. Pour surmonter cela, les écoles du continent doivent relever le défi de donner aux diplômés les compétences actuelles, dont celles qui favorisent l’entrepreneuriat.
En Afrique, les programmes de formation ne suivent pas les politiques publiques. Alors qu’un grand intérêt est porté sur l’entrepreneuriat, les formations ont du mal à donner aux jeunes les compétences y relatives. C’est l’une des conclusions du rapport de l’Alliance for African Partnership (APP), un consortium américano-africain, intitulé The Youth Entrepreneurial Ecosystem for Sustainable Development in Sub-Saharan Africa, publié récemment.
Le rapport est une collaboration entre l’Université d’Etat du Michigan aux Etats-Unis et des universités partenaires de toutes les régions du continent. Il est basé sur un échantillon de 304 personnes de 9 pays africains à savoir : le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Botswana, le Malawi, le Sénégal, le Nigeria, le Mali et l’Afrique du Sud.
L’étude constate l’échec des programmes à former les jeunes à devenir des travailleurs indépendants, et appelle les établissements d’enseignement supérieur africains à renforcer l’éducation et la formation à l’entrepreneuriat. En effet, la jeunesse africaine ne dispose pas suffisamment de bonnes compétences pour se développer au-delà de la recherche d’un emploi dans le secteur public. En donnant très peu d’espace à l’innovation et à la créativité, les formations sont défavorables aux jeunes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat. Conséquence, plusieurs start-up ne résistent pas sur la durée.
Pour Richard Mkandawire, directeur du bureau AAP Afrique, qui a signé l’avant-propos du rapport, il est important que les programmes de formation à l’entrepreneuriat soient introduits dans le système éducatif, dès le primaire. Une tâche qui doit être effectuée en collaboration avec le secteur privé. Cette démarche éviterait d’avoir des formations entrepreneuriales génériques avec un décalage entre la théorie et la pratique comme c’est le cas dans plusieurs universités des pays ciblés par l’étude.
En revanche, il est à noter que les diplômés des établissements de formation professionnelle ont plus de facilité. Au Kenya par exemple, les diplômés de l’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) sont prêts à être des employés ou entrepreneurs, en partie grâce à la formation et au développement des compétences professionnelles au cours de leur formation. De même, les universités et programmes professionnels au Mali et au Malawi sont plus susceptibles de promouvoir la formation à l’auto-emploi.
Cependant, l’étude révèle qu’au-delà de la formation, l’accès aux fonds, à la technologie, à la terre, aux TIC et aux marchés est aussi important pour booster l’entrepreneuriat. Ainsi, la collaboration entre le secteur privé, les gouvernements, les établissements d’enseignement et de formation et les institutions financières pourrait aider les jeunes à devenir des entrepreneurs à succès.
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