En assemblée générale ordinaire le mardi 27 juin dernier au siège de leur société à Akpakpa, les actionnaires de la Générale du matériel des travaux publics (GMTP) née le 3 janvier 2022 des cendres de la Société du matériel des travaux publics (SMTP) ont exprimé leur colère vu le bilan de la première année d’exercice qui leur a été présenté. Certains ont même exprimé le souhait de la dissolution de la nouvelle société. Pour l’instant, ils n’en sont pas là, mais à des révocations.
Crise de confiance, bilan annuel déficitaire, mauvaises perspectives, … La Générale du matériel des travaux publics (GMTP) est malade au bout d’une année de gestion. C’est du moins d’après les rapports notamment celui du Président du Conseil d’Administration (PCA). « Au 31 décembre 2022, force est de constater que les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Sur une prévision de produits de 126.800.000 francs CFA, les réalisations n’ont atteint que 47.818.480 francs CFA soit 37,71%. […] Le résultat net est déficitaire de 5.567.088 francs CFA», relève le rapport.
Outre les chiffres dans ce rapport, le commissaire au compte, dans les observations contenues dans son rapport sur les états financiers annuels mentionne qu’au cours de sa mission, il a relevé qu’aucune déclaration de TVA n’a été faite au cours de l‘exercice alors que le montant total de la TVA collectée au titre des prestations de l’exercice et comptabilisées s’élève à 5.413.000 F CFA. Il a aussi attiré l’attention sur un virement de 4.964.000 F CFA dans le compte de produits de la société sans aucune facture de vente, bon de commande ou contrat, bordereau de livraison ou attestation de service fait, etc.
Dans la réalité des comptes, la société n’est pas loin d’avoir des capitaux propres inférieurs à la moitié de son capital social. Du coup, elle court une dissolution anticipée selon l’article 664 de l’Acte Uniforme relatif au droit des sociétés commerciales. Pour la majorité des actionnaires, il vaut mieux dissoudre déjà la société au vu du bilan. Ils l’ont clairement manifesté au cours de leur première assemblée générale de l’année 2023 tenue le mardi 27 juin dernier au siège de la GMTP à Akpakpa.
Mouftaou ADJIBOÏCHA, le directeur de la société, se défend qu’« il n’y a pas péril en la demeure » brandissant que la société à des créances à retirer au titre de l’année 2023. Mais pour les actionnaires, ce n’est que du leurre. Pour eux, « il ne faudrait pas se voiler la face mais reconnaitre que c’est un échec ». D’ailleurs, le rapport du président du Conseil d’administration confirme que l’horizon n’est pas radieux. « Les perspectives de continuation de l’activité de la Générale du matériel des travaux publics sont très mauvaises », a indiqué Robert HONFO, même s’il pense que « l’espoir n’est pas perdu pour autant ».
Des actionnaires ont soulevé lors de l’assemblée générale, la volonté de procéder à la dissolution de la société. Seulement que ce n’était pas possible dans une assemblée ordinaire. Mais déjà, ils ont commencé par prendre des actes. A cette assemblée, ils ont procédé à la révocation de plus de 50% des membres du Conseil d’Administration pour crise de confiance, entre autres raisons. Avant la révocation de trois administrateurs, un autre administrateur avait déjà envoyé sa lettre de démission. Il y a une crise de confiance aussi entre eux et le directeur général.
Notons qu’outre l’examen du rapport du PCA et les destitutions, les actionnaires ont aussi discuté de la cession de ferrailles de la société.