La communauté universitaire du Bénin a rendu un hommage mérité au Professeur Maxime da Cruz, actuel Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), le mercredi 22 septembre 2021 à la faveur d’une journée scientifique sous l’initiative du département des sciences du langage et de la communication.
La forte pluie sur Cotonou, Abomey-Calavi et les villes environnantes depuis la nuit du mercredi 22 septembre 2021 n’a pas empêché un parterre d’enseignants, étudiants, amis et proches d’effectuer, depuis divers horizons, le déplacement sur le Campus d’Abomey-Calavi pour rendre hommage au Professeur Maxime da Cruz. Respectivement chef adjoint puis chef du département des sciences du langage et de la communication, directeur de laboratoire de recherche, vice-recteur et actuel recteur de l’UAC, le professeur a été honoré d’une matinée de célébration, de témoignages, de reconnaissance et de présent ce mercredi au sein de l’amphi Idriss Deby. C’est sur le format d’une journée scientifique organisée par le département des sciences du langage et de la communication de l’UAC.
Dans une cérémonie agrémentée par des communications scientifiques et des animations artistiques et culturelles autour du thème, « Cultures, langues et développement en Afrique. Une sempiternelle équation », des témoins de son séjour à l’université ont levé leurs voix pour témoigner des mérites, des talents et des vertus d’«un éminent enseignant chercheur, grand maître de l’université », qui a été jusque-là, au-delà d’un excellent et bon formateur intellectuel, « une source rare » d’éthique et de morale. Les professeurs Hounkpatin Capo, Mahougnon Kakpo, Alphonse da Silva, Mamoud Igue, Pascal Okri Tossou, … de anciens étudiants et des amis, chacun est allé de ses mots et de sa manière pour honorer le maître de son vivant. Celui en lui qui se trouvent des « marques de vie, des indices d’humanismes, des preuves d’humanité », selon le témoignage du Doyen de la Faculté des lettres, langues, arts et communication, professeur Pascal Okri Tossou, ancien étudiant du professeur à l’honneur. « Occasion de témoigner de sa personnalité hors du commun et de lui accorder des marques d’honneur pour la clarté de ses enseignements de qualité », dira le chef du département. « Merci d’avoir apporté par la qualité de vos travaux scientifiques une contribution originale dans votre discipline aussi bien du point de vue de la méthodologie que de la doctrine », s’est-t-il adressé à l’heureux du jour dans son mot de bienvenu à cette célébration. La célébration d’une étoile qui a illuminé les âmes et stimuler le talent surtout de tous les étudiants qui ont eu le bonheur de le côtoyer. Parmi ces derniers, il y a aujourd’hui, entre autres, des professeurs titulaires devenus des responsables à l’université.
Maxime da Cruz, le serment de faire grandir
« Si je me suis intéressé à la pédagogie universitaire, c’est surtout pour aider les étudiants », répond professeur Maxime da Cruz. Dans ses propos, il s’est rappelé bien de ce que pendant qu’il était étudiant, la relation professeur-étudiant n’était pas de qualité. « Quand on a vécu cela, on se dit qu’on a le devoir de faire en sorte que d’autres ne subissent pas la même chose ». Il s’est donné pour ligne, se battre pour que d’autres personnes ne subissent de sa part, une expérience qui l’a marqué négativement. « Nous devons travailler pour que ceux que nous formons aillent plus loin que nous. C’est à cette aune que nous allons évaluer le niveau de progrès de notre pays », dira le professeur. Le collectif des docteurs qu’il a formé a pris l’engagement de garder ce flambeau haut et allumé pour illuminer d’autres générations d’étudiants.
A noter que des collègues ne veulent pas de son départ, même s’il est appelé à faire valoir d’ici quelques mois ses droits à une pension de retraite. Le professeur Pascal Okri Tossou l’a exprimé invitant d’autres aînés à l’aider à cet effet avec l’appui aussi des textes qui le permettent. « Nous ne sommes pas qu’intellectuels. Nous sommes des humains. Quand il y a une source rare qui donne cette morale qui s’étiole, qui s’évapore, il faut la retenir pour permettre à nous, jeunes d’aller y boire ». Mais pour le maître, il faut aussi savoir passer le témoin en dépit des raisons fondées dont le manque de ressources humaines qualifiées qu’on pourrait évoquer.
Un livre d’espoir dédié au professeur da Cruz
La cérémonie d’hommages a été aussi marquée par la présentation d’un livre dont le titre est le thème de la journée. « Cultures, langues et développement en Afrique. Une sempiternelle équation ». C’est un ouvrage de 427 pages signé de 34 spécialistes des langues et des cultures de différents pays à savoir l’Allemagne, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la France, le Gabon, le Niger, le Nigéria et le Sénégal. Ce livre, d’après la présentation, « soutient l’idée que les cultures et langues sont au service du développement intégré qui convoque les diversités susceptibles de contribuer durablement à son essor et à sa consolidation ». Il démontre qu’il faut une politique publique dénuée de toutes considérations politiciennes, qui intègre les résultats de recherches effectuées dans les universités africaines pour construire durablement le développement inclusif des pays africains.