(Producteurs de coton et éleveurs y investissent des millions)
Le Représentant résident du Programme alimentaire mondial (PAM) au Bénin, Ali Ouattara, est allé témoigner de sa reconnaissance au Conseil communal de Banikoara pour les différentes initiatives des autorités communales et aussi de la communauté en général en faveur de la cantine scolaire sur leur territoire. C’est dans le cadre de la tournée qu’il effectue depuis le lundi 18 septembre 2023 dans le Nord du pays. La rencontre avec le Conseil s’est déroulée dans la matinée du mardi 19 septembre 2023 à la mairie de Banikoara.
Banikora est une commune spéciale parmi les six (6) communes du département de l’Alibori en termes d’implication des autorités et de la communauté dans la mise en œuvre du Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI) au Bénin, autrement, les cantines scolaires. C’est ce qui a justifié le déplacement du représentant résident du PAM, Ali Ouattara vers le Conseil communal hier, mardi 19 septembre 2023. « La présence de la délégation ici ce matin est la reconnaissance des efforts de cette commune », a indiqué Docteur Salomon Balogoun, Directeur exécutif de l’ong Sian’son, partenaire du PAM pour l’exécution du PNASI dans l’Alibori. « Banikoara, c’est une commune spéciale. Ici, il y a une synergie d’action et une grande connexion entre les élus locaux …», a-t-il témoigné.
Deux fonds initiés déjà par les communautés
Banikoara compte 206 écoles à cantine scolaire. Dans l’arrondissement de Founougo par exemple, les 37 écoles bénéficiaires ont été soutenues avec une enveloppe financière de 3.700.000 F FCA au titre de l’année 2021-2022 de même que pour le compte de l’année 2022-2023 dans le « Franc Coton », rapporte David Karika, chargé de programme de l’ong Sian’son.
Le « Franc Coton » est une initiative de l’organisation des producteurs qui consiste à prélever 1F sur chaque kilogramme de coton vendu. A l’origine, ce fonds est réservé à la réalisation des infrastructures dans les écoles. Désormais, une partie est dégagée pour accompagner le PNASI.
A Goumori, il y a eu un appui financier entre 40.000 et 100.000 F CFA à chacune des 23 écoles à cantine de l’arrondissement au cours de l’année scolaire 2022-2023 sur le «Franc bétail» qui est constitué des prélèvements sur chaque animal vendu dans le marché de bétail.
Et pour cause !
Dans l’ensemble de la commune de Banikoara, il y a une synergie d’action entre la mairie et la communauté pour le bon fonctionnement et l’appropriation du programme des cantines scolaires. Ceci est motivé par l’impact du programme sur les enfants. « Il y a des parents qui peinaient à assurer le déjeuner de leurs enfants tous les jours; ce qui cause la déscolarisation précoce. Grâce à la cantine, le taux de déscolarisation a baissé », a confié le premier adjoint au maire de Banikoara Goré Sabi Bio Ali.
Il y a aussi l’amélioration des performances des enfants à l’école. « On ne parle plus de privé ici rien qu’à partir des résultats que le public a commencé par donner à cause de la cantine scolaire », rapporte le deuxième adjoint au maire, Alou Toko N’douro.
Ali Ouattara rassuré mais en veut plus
Le représentant résident du PAM s’est dit heureux des échos qu’il a reçus de cette commune et de la confirmation reçue lors de la rencontre de ce mardi. « Ce que j’ai entendu ici me rassure parce qu’un programme d’alimentation scolaire ne peut réussir sans l’implication de la communauté. Ici, il y a une forte implication communautaire », a avoué Ali Ouattara. Il a exhorté tout le Conseil à poursuivre les efforts autour de ce programme qui, au-delà d’apporter de la nourriture aux enfants, est un véritable appui à la santé, à la production agricole locale, à l’économie locale, etc. Il a appelé à l’engagement du Conseil communal pour entre autres, assurer la mise en place des infrastructures de cantine scolaire dans toutes les écoles qui n’en disposent pas encore en matériaux définitifs.
La Cheffe du sous-bureau du PAM à Parakou, Florence Honvo Bello a plaidé quant à elle, pour que l’inscription de lignes « cantine scolaire » dans les budgets des communes soit effective. Cela permettra, a-t-elle dit, de structurer les appuis fournis par les mairies et les arrondissements en soutien à ce que font déjà les communautés pour soutenir les cantines scolaires.
A la fin de la rencontre, la délégation du PAM accompagnée des autorités locales s’est rendue à l’école primaire publique Ouagou. C’est l’une des écoles de témoignage de cette implication communautaire agissante autour du PNASI dans la commune de Banikoara.