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Interview avec Massiwan Kouagre sur la cuisine des cantines scolaires : « Les enfants sont plus contents quand on change de mets »

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Mère de trois enfants. Massiwan Kouagre est une commerçante. Aussi, une passionnée des campagnes de collecte de données de terrain. Actuellement, la jeune dame a décidé volontairement de consacrer un peu de son temps pour les enfants de son village à Cocota dans la commune de Toucountouna au Nord du Bénin. Elle est à la cuisine à l’école primaire publique Cocota, apportant sa contribution au fonctionnement de la cantine scolaire pour le compte du Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI). « Pourquoi ne pas donner un peu de mon temps pour servir les enfants de chez moi », défend celle-là devenue l’assistante de la présidente de la cuisine. Surprise dans ses activités avec ses collègues ce jeudi 21 septembre 2023 dans une ancienne salle de classe CM2 transformée en cuisine, Massiwan Kouagre nous décrit comment fonctionne la cuisine dans cette école. Elle évoque surtout l’intérêt des formations qu’organise le Programme alimentaire mondial (PAM) à l’intention des femmes cuisinières. Interview.

Comment vous organisez-vous à la cuisine dans votre école ?

A la cuisine ici, on s’organise avec les responsables de l’école et les médiateurs et médiatrices. En ce qui concerne nous les cuisinières, c’est par quartier qu’on se relaie. On a quatre quartiers pour le village et chaque quartier dégage 4 cuisinières. On fait par tour à tour, c’est-à-dire chaque quartier fait une semaine. En temps normal, c’est une équipe de deux cuisinières par semaine, donc le quartier à deux semaines dans le mois.

Pour le repas, ce sont les maîtres qui font le comptage des élèves et nous donnent les quantités de vivres à cuisiner. Nous, on prépare, on met dans les petits bols puis on sert aux enfants.

Est-ce qu’il y a des critères de sélection de ces femmes ?

Dans chaque quartier, on s’entend. On sait celles qui peuvent nous aider. Il y a des volontaires normalement mais s’il n’y a pas de volontaire, on est obligé de choisir. Mais pour la plupart, on priorise celles qui n’ont pas de petits enfants, parce qu’on n’aime pas que les enfants viennent à la cuisine. Si c’est une femme qui allaite surtout, ce n’est pas facile de gérer.

Deux personnes pour la cuisine sur une semaine, est-ce qu’elles ne sont pas surchargées ?

Normalement non, s’il n’y a pas de retard.

Retard à propos de quoi ?

Soit c’est nous-mêmes qui venons en retard ou bien on prend les vivres tardivement, c’est-à-dire, quand on ne compte pas vite les enfants. Il y a des jours où les apprenants viennent un peu tardivement or il faut forcément les compter. Si on donne les vivres crus avant que d’autres enfants n’arrivent, la quantité de repas est insuffisante par rapport au nombre d’enfant. On a du mal à servir et on est obligé de servir un peu un peu pour que tout le monde puisse trouver à manger.

Comment choisissez-vous les mets à préparer ?

Ce n’est pas nous les cuisinières qui choisissons les mets. Ce sont les responsables de l’école et la médiatrice.

Il y a eu des formations organisées par le PAM pour varier les mets. En aviez-vous bénéficié ?

L’année passée, on a eu une formation du PAM sur des beignets faits à base de poivre jaune, de farine sèche et de farine mouillée. On nous a montré comment faire ces beignets et aussi les légumes. Ces formations nous permettent de varier le repas pour les enfants parce les enfants peuvent être fatigués de manger toujours le même repas. Avec ces formations, on constate que les enfants sont plus contents quand on change de repas. Nous aussi à la maison, cela nous aide pour notre repas.

Quelles sont les difficultés dans ce travail ?

Quand les élèves ne viennent pas vite pour le comptage, on a des difficultés au moment du service. On est obligé de servir tout le monde alors qu’au départ, la quantité de vivres n’était pas prélevée pour tout le monde. L’autre difficulté, c’est pour la sauce. Normalement, les enfants cotisent et le maître cantine nous aide à avoir les condiments. Mais il y a des fois où les enfants ne cotisent pas. Là, la cuisinière est obligée d’amener sa tomate, son piment et sa moutarde, surtout quand c’est la pâte, pour que la sauce soit bonne.

Réalisation : Blaise Ahouansè

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