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João Paulo Santos dans « Une partie de soi » à Le Centre: Parabole d’une vie depuis la naissance à la mort au long d’un mât de 6m

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Pour sa première fois au Bénin, le circassien portugais João Paulo Santos a présenté à Le Centre de Lobozounkpa, sa dernière création en date intitulée « Une partie de soi ». Du haut de ses 25 ans de carrière sur 45 ans d’expériences de vie, l’acrobate raconte dans un solo de mât chinois, une histoire à la fois intime de sa vie et universelle à l’être humain dans son cycle de vie.

João Paulo Santos à Le Centre

Hors ses murs, l’Institut français du Bénin (IFB) programme au complexe culturel Le Centre de Lobozounkpa, « Une partie de soi ». C’est un spectacle solo de cirque sur mât chinois créé et interprété par João Paulo Santos de la Cie O Último Momento. Mais avant l’instant unique ce vendredi 12 mai 2023 à Lobozounkpa avec l’acrobate d’origine portugaise vivant en France, Prime Ezinsè et ses complices de l’Ecole des arts du Cirque (Circo) du Bénin assument la première partie. Ils ouvrent la soirée cirque de ce soir par une succession de tableaux de jonglerie et d’équilibre sur canne en 18 minutes. Dans un décor noir, ils prennent le risque sur certains tableaux de faire des tours. 

Circo fait des tours dans le noir

C’est un gros risque que de se mettre dans le noir et se lancer et rattraper des objets mais ils ont tenu le pari en général faisant preuve d’adresse et de concentration. En termes de thématique, ils font allusion à ce que, de dehors, le grand public ne distingue qu’un bout de tout ce qui se passe dans un couvent. João Paulo Santos quant à lui, abordera ce qui se passe dans la vie de l’être humain partant de son histoire personnelle.

Prime Ezinsè

La vie en résumé sur un mât chinois

João Paulo Santos joue dans les airs. Après quelques mouvements où il tourne sur lui à même le sol comme l’embryon dans le ventre de sa mère, l’artiste s’accroche à son agrès, un mât de 6 mètres de haut. Dans ses navettes à la verticale tout au long de ce mât et sans revenir au sol, il raconte une partie de lui mais qui pourrait être la parabole universelle d’une vie depuis la naissance jusqu’à la mort. « Le mât est comme une ligne de vie sur laquelle je raconte cette histoire physique et poétique où se mêlent l’émotion, l’effort, la chute, la conquête. Tous ces éléments qui quelque part guident la vie de l’être humain se retrouvent dans cette mini parabole de 30 minutes … », confirme l’artiste à la fin du spectacle. 

Après une dizaine de minutes timides, les mouvements de l’acrobate tout au long du mât deviennent intensifs créant à un moment donné du spectacle, de la panique dans le public notamment lors de cette descente en trombe. Alors que plus d’un l’imaginait déjà ‘’écrasé’’ sur sa scène importée, l’acrobate se retient soudain au mât à moins d’un mètre du sol. Avec quelques moments de soupir, il reprend avec énergie sa chorégraphie vers le haut. 

C’est un moment unique du spectacle pour renvoyer à ses moments difficiles de vie notamment de carrière où l’acrobate a même subi une opération qui lui a coûté l’une de ses côtes. « J’ai voulu vraiment prendre ma vie avec les hauts et les bas que j’ai parcourus jusqu’à aujourd’hui. Il y a eu des catastrophes à un moment ; il y a eu des blessures qui m’ont fait douter. C’était traumatisant pour moi », raconte-t-il.

Même s’il n’est pas évident que le public établisse directement ce lien, l’expression des chutes, difficultés, épreuves et échecs qui jalonnent le parcours de vie d’un être humain est perceptible dans cet instant fort du spectacle. Derrière, se trouve une incitation à ne jamais baisser d’entrain face aux épreuves de parcours. Mais en même temps, l’artiste exprime que quels que soient cette ardeur et le niveau atteint dans la progression, la chute de l’homme est inévitable. C’est le sens d’ailleurs de la fin du spectacle. Après 30 minutes sur le mât, l’acrobate revient au sol. C’est ainsi que le spectacle se termine. « Le mât représente tout le chemin qu’on doit parcourir avec tous les hauts et les bas, toutes les réussites jusqu’à ce que l’inévitable arrive : revenir à la terre », défend l’artiste.

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