Le Centre de recherche entomologique de Cotonou (CREC) a organisé au profit des professionnels des médias un moment d’immersion dans ses locaux dans l’après-midi du vendredi 16 août 2024, en prélude à la journée mondiale du moustique ce mardi 20 août. Zoom sur une structure béninoise devenue une référence en Afrique et dans le monde en général en matière de formation en entomologie et de recherche pour des solutions innovantes dans la lutte antivectorielle.
Les journalistes ont eu l’opportunité d’accéder aux différentes unités et aussi aux personnes ressources du Centre de recherche entomologique de Cotonou (CREC) le vendredi 16 août dernier. C’était à la faveur d’une journée d’immersion organisée par le centre avec le soutien technique et financier de Speak Up Africa dans le cadre de la célébration de la journée mondiale du moustique ce jour. L’objectif était de faire découvrir le CREC aux professionnels des médias, mieux les informer sur ses activités afin qu’ils informent les populations et surtout les sensibilisent à mieux se préparer contre le paludisme, entre autres maladies, avec des gestes simples et sains, à en croire le directeur du CREC, Dr (MC) Germain Gil PADONOU.
Au cours d’une première étape faite d’entretien, le directeur a informé les journalistes de ce que le CREC est une structure publique de veille qui appuie les programmes nationaux de lutte contre les maladies dont le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) et le Programme national de lutte contre les maladies transmissibles (PNLMT). Le CREC cordonne la lutte antivectorielle au Bénin et forme aussi en entomologie. Il intervient dans deux départements de recherche à savoir l’entomologie et la parasitologie. Dans l’ensemble de ses départements, il est question d’évaluer les outils de lutte antivectorielle, aider les programmes nationaux de lutte contre les maladies avec la collecte continue des informations sur la diversité des vecteurs, conseiller ces programmes dans le choix des outils de lutte, proposer des outils et des solutions pour lutter contre les vecteurs comme les moustiques.
En seconde étape, Dr (MC) Germain Gil PADONOU a conduit la visite-guidée des journalistes dans les différents compartiments du centre. Depuis le laboratoire de biochimie et de biologie moléculaire au laboratoire d’écologie des vecteurs en passant par l’unité animale pour le repas des moustiques ; le laboratoire des bio-essais et les insectariums, ils ont découvert la chaîne de recherche sur les moustiques qui permet au CREC d’assurer à bien sa mission. C’est une chaîne constituée de diverses activités dont l’identification morphologique des moustiques après les captures sur le terrain ; l’évaluation des outils de lutte dont les moustiquaires et les insecticides ; l’élevage des moustiques en deux catégories à savoir les souches sensibles et les populations résistantes pour les besoins d’analyse; l’extraction des ADN ; l’identification des molécules qui confèrent une certaine résistance aux moustiques ; la détection des mutations ; l’examen des gènes qui favorisent ces résistances ; la prospection de solutions pour contourner ou contrôler ces résistances, etc.
Le CREC, plus que jamais indispensable
Il est à mentionner que la menace en termes de maladies transmises par les moustiques dont le paludisme, la dengue, l’éléphantiasis et la fièvre jaune s’accentue avec l’apparition d’autres types de moustiques accompagnée d’autres maladies de même que les résistances que développement les moustiques face aux outils de lutte. Cette résistance est plus prononcée en Afrique de l’Ouest, à en croire Professeur Codjo Martin Akogbéto, président de la blanche béninoise de l’Association panafricaine de lutte contre les moustiques (PAMCA) ‘’Pan-African Mosquito Control Association’’ dédiée à la promotion de la recherche sur le moustique en Afrique.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les moustiques vecteurs de maladies infectent jusqu’à 700 millions de personnes et les maladies qu’ils transmettent tuent plus d’un million de personnes chaque année (https://fr.worldmosquitoprogram.org/world-mosquito-day). Il apparait nécessaire de renforcer les mesures de surveillance, les ressources humaines et surtout les solutions innovantes et efficaces pour prévenir et contrôler. Le CREC se confirme capital dans cet enjeu. Dr (MC) Germain Gil PADONOU défend qu’en la matière, le CREC est une référence non seulement en Afrique mais aussi dans le monde. Il est même dans la politique de renforcement de ses actions compte tenu des défis.
La célébration de la journée mondiale du moustique chaque 20 août est une occasion non seulement de renouvellement des engagements politiques mais aussi et surtout de sensibilisation des populations sur les dangers que représentent les maladies transmises par les moustiques et de mieux les outiller à y faire face, à en croire le directeur du CREC. Son prédécesseur à ce poste, membre de l’Académie nationale des sciences, des arts et des lettres du Bénin, Professeur Codjo Martin Akogbéto insiste sur l’approche communautaire dans la lutte contre ces maladies. Il invite tous les citoyens à l’assainissement du cadre de vie et non toujours attendre l’Etat. « L’assainissement, c’est la meilleure méthode ; c’est le point de départ de la lutte contre les moustiques », affirme le professeur.