Malgré les efforts consentis par les Etats, le déficit de personnel de santé en Afrique continue de s’accentuer. Il est en hausse de 45% entre 2013 et 2030, estime l’OMS. L’organisation appelle le continent à investir massivement dans la formation de ces travailleurs.
Selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publiée cette semaine dans le British Medical Journal Global Health, et intitulée « The health workforce status in the WHO African Region : findings of a cross-sectional study », l’Afrique connaît une grave pénurie de personnel de santé. Selon les estimations de l’organisation, cette pénurie pourrait atteindre 6,1 millions d’ici 2030, soit une augmentation de 45 % par rapport à 2013, dernière année où les projections ont été estimées.
Pour l’OMS, l’inadéquation des formations est l’une des explications de cette situation. Les pays doivent augmenter de manière significative leurs investissements dans la formation du personnel de santé, afin de répondre à leurs besoins actuels et futurs. Des mesures sont également nécessaires pour stimuler le recrutement des agents de santé, ainsi que pour améliorer leur déploiement et leur rétention, car la proportion des agents de santé africains qui s’installent en Occident est grande.
Le manque de personnel entrave les systèmes de santé en #Afrique
La pénurie de travailleurs de la santé compromet l’accès & la fourniture des services de santé, malgré les efforts des pays pour renforcer les effectifs, révèle une étude de @WHO. pic.twitter.com/cmcsy2aScv— OMS Afrique (@OMS_Afrique) June 22, 2022
« La grave pénurie de travailleurs de la santé en Afrique a des implications décourageantes. En l’absence d’une main-d’œuvre adéquate et bien formée, relever des défis tels que la mortalité maternelle et infantile, les maladies infectieuses, les maladies non transmissibles et la fourniture de services de base essentiels comme la vaccination reste une tâche ardue », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Sur le continent, le déficit ne permet pas de fournir des services de santé essentiels et d’assurer une couverture sanitaire universelle. La région enregistre un ratio de 1,55 agent de santé (médecins, infirmiers et sages-femmes) pour 1000 habitants, alors que le ratio minimum prescrit par l’OMS est de 4,45 agents de santé pour 1000 personnes.
Le personnel de santé de la région est également inégalement réparti par pays, allant de 0,25 agent de santé pour 1000 habitants au Niger (le plus faible de la région) à 9,15 agents de santé pour 1000 habitants aux Seychelles. Avec les Seychelles, l’Afrique du Sud, Maurice et la Namibie sont les seuls pays du continent dépassant le ratio d’agents de santé par habitant fixé par l’OMS.
Les autres facteurs qui accentuent le déficit sont : la croissance démographique rapide, les migrations internationales, la faible gouvernance du personnel de santé, les changements de carrière ainsi que la faible rétention du personnel de santé.
L’étude dont les données ont été collectées de janvier 2018 à avril 2019 a été réalisée dans 47 pays du continent.
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