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Production agricole au Bénin : FAEB et AFSA plaident pour la conservation des semences paysannes  

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La Fédération agro écologique du Bénin (FAEB) et l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA) ont tenu une conférence de presse le samedi 05 septembre 2024 à Cevaste, dans la forêt sacrée de Pahou. C’est dans le cadre de la campagne « ma semence, ma vie » et du « plaidoyer pour la reconnaissance, la protection et la promotion des systèmes semenciers paysans ».

 « Ces semences ont traversé des temps, et ont résisté à des chocs. C’est ce qui explique leur caractère résilient. Ce caractère résilient est utilisé dans l’actuel contexte de variabilité climatique. Les paysans maitrisent la production de cette semence qui donne de rendements. Car, le rendement n’est pas seulement génétique. Il dépend aussi de l’environnement dans lequel la production est faite ». A expliqué Pierre Bédiyé, Président de la Faeb. Selon lui, ces semences paysannes qui sont des richesses sont en difficulté. C’est fort de cela qu’il demande au gouvernement de la rupture d’œuvrer pour la promotion des semences paysannes au regard de sa politique de conservation des ressources naturelles et locales. .

Montrant le caractère séculaire de ces semences paysannes, Patrice Sagbo a confié que pendant des siècles, les paysans africains ont été et continuent d’être les gardiens d’un héritage inestimable, en gérant en améliorant et en partageant les semences par le biais des systèmes semenciers paysans. A l’en croire, ces systèmes produisent jusqu’à 90% de toutes les semences utilisées en Afrique subsaharienne et sont à la base de la souveraineté alimentaire du continent. Car, nourrissant plus de 80% de sa population, des cultures diverses nutritives et résistantes. Malheureusement, ce socle du patrimoine agricole est confronté à des menaces liées à l’empiètement de l’agriculture industrielle. A travers « le plaidoyer pour la reconnaissance, la protection, la promotion des systèmes semenciers paysans »,  il lance un appel au gouvernement pour la conservation des semences paysannes.    

Présentant la Faeb, Saturnin Amoussou, a expliqué qu’elle travaille pour la protection de l’environnement et s’intéresse aux questions d’une agriculture saine pour une alimentation équilibrée garantissant la santé. L’objectif de la Faeb est d’animer les plaidoyers pour l’agro écologique au Bénin ; faciliter la diffusion des pratiques agro écologique au Bénin.  

La mission, de Afsa selon Koutohou Noël est de promouvoir la souveraineté alimentaire en Afrique soutenant les droits des communautés locales, à contrôler leur système alimentaire et encourageant des pratiques agricoles durables et respectueuses de l’environnement. Son objectif est de renforcer les capacités des communautés ; influencer les politiques au niveau de la souveraineté alimentaire.

Lors de cette rencontre avec la presse, Patrice Sagbo a levé le voile sur les recommandations de campagne en cours et qui est intitulée « ma semence, ma vie »

Recommandations 

1-Les gouvernements doivent prendre en compte les besoins des groupes les plus vulnérables et le droit à l’alimentation au moment de l’élaboration et de la mise en œuvre des lois relatives à la protection des variétés végétales en veillant à ce que les procédures soient transparentes participatives ainsi qu’en identifiant les mesures d’accompagnement nécessaires.

2-Soutenir l’utilisation des semences paysannes pour la souveraineté alimentaire. 

3-Faire obstacle à la privatisation des semences et à la bio piraterie.

4-Interdire les OGM et l’Upov en Afrique particulièrement au Bénin.

5-Favoriser les échanges entre paysans et les innovations paysannes.

A l’endroit des organisations de la société civile

6-Les organisations de la société civile et le grand public doivent faire connaitre les conséquences potentielles et avérées sur les droits humains et chercher à influencer les processus politiques liées à l’élaboration des lois relatives à la protection des variétés végétales.

A l’endroit des donateurs

7-Soutenir et encourager les politiques publiques et programmes agricoles qui accordent une place prépondérante à la reconnaissance et à la promotion des systèmes semenciers paysans pour la souveraineté alimentaire en Afrique et au Bénin.    

8-Renoncer à l’appui de toutes politiques agricoles nuisibles à la valorisation et à la reconnaissance des systèmes semenciers paysans en Afrique.  

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