« L’Argile ». Le long métrage du réalisateur béninois Arcade Assogba dans une écriture de Jean Odoutan sorti en 2023 était le menu du rendez-vous cinématographique mensuel « Wa cinéma » de l’espace culturel Le Centre le vendredi 4 octobre 2024. La projection a été suivie d’échanges entre le public et l’’auteur.
A Ouidah, une cité historique, culturelle et touristique du Bénin. C’est là que le complexe artistique et culturel Le Centre conduit ses cinéphiles ce premier vendredi du mois d’octobre 2024 pour « Wa Cinéma ». Dans un secteur appelé « L’Argile », le réalisateur béninois Arcade Assogba y promène son objectif pour retracer le retour au pays de John. Sur l’écran ce soir à Le Centre, John retourne de France pour sa terre natale et s’installe dans L’Argile où il y voit désormais son avenir. Seulement, tout ne sera pas comme prévu, ceci, entre tradition et modernité, valeurs endogènes et cultures étrangères. « On va découvrir dans son regard – celui de John- un certain nombre de complexités auxquelles il ne s’attendait pas par rapport à sa propre culture. C’est un film qui pose la question de ce retour au pays qui ne s’est pas toujours passé de façon angélique comme on aurait pu le penser », dira le réalisateur.
A travers le vécu de John dans L’Agrile le film aborde diverses réalités béninoises dans un décor qui met en avant la beauté touristique et culturelle de Ouidah. Sa relation avec Ludivine interdite selon la culture va évoquer le sujet de la filiation: l’enfant appartient à qui dans nos sociétés ? Aussi, y trouve-t-on une dimension très culturelle à travers l’histoire des jumeaux en Afrique avec Ludivine très attachée à sa sœur jumelle qui n’est plus. « S’il y a quelque chose qui nous caractérise en tant que Béninois, et du sud Bénin en particulier, c’est cette relation qu’on a avec les jumeaux. La jumelle qui est représentée par une statuette que l’autre doit porter toute sa vie. C’est un film très culturel.», affirme le réalisateur. Tout ceci est porté sur écran avec des personnages représentés par de grands noms du cinéma et des arts en général au Bénin dont Jean Odoutan, Nathalie Hounvo-Yêkpè, Marcel Padey, Eliane Chagas, Didier Nassègandé, Akala Akambi, professeur Roger Gbégnonvi, Carole Lokossou, Claude Balogoun, James Salanon, Cokou Yemadjè.
L’Argile, une fierté à Le Centre
Arcade Assogba s’est dit fier de voir son film programmé à Le Centre avec un public resté très attentif du début jusqu’à la fin et avec qui il a eu le bonheur d’échanger. « Que le film soit vu, qu’il soit vu partout », avait-t-il souhaité à l’avant-première en juillet 2023. Il s’en réjouit de l’occasion offerte par Le Centre pour la diffusion. Le directeur de l’espace justifie que c’est parce que ce film répond bien aux critères de l’initiative « Wa Cinéma ». « Quand le réalisateur Arcade Assogba a fait sortir son film, les échos étaient très bons concernant la qualité du film. Après l’avoir visionné, j’ai constaté que cela répondait à nos critères de sélection ; un film qui fait la promotion des vestiges du Bénin en particulier et de l’Afrique en général. Il était important pour nous de faire visionner ce film à nos cinéphiles », confie Berthold Hinkati heureux de constater qu’il ne s’est pas trompé. « Le film qu’on a visionné aujourd’hui a fait venir des cinéphiles de Porto-Novo, de Ouidah et d’ailleurs. Donc ce n’est pas seulement des gens qui sont à Abomey-Calavi. Cela prouve que quand on fait la programmation d’un film béninois, les populations sont intéressées. C’est aussi une manière pour nous de mettre véritablement la lumière sur toute la chaine de la production cinématographique, de montrer qu’aussi chez nous il y a de la qualité. Nous sommes véritablement en train de raviver la culture cinématographique au Bénin », a-t-il relevé. « La soirée a été très bonne. C’est ma première venue ici et j’adore le coin. C’est un plein air, on vit bien le film », témoigne l’acteur James Salanon.