Le rendez-vous ‘’Café média wash’’ du Cadre de concertation des acteurs non étatiques de l’eau et de l’assainissement (CANEA) avec les journalistes, pour son numéro du jeudi 4 juillet 2024 au Centre de formation des métiers de l’eau (CFME) de la Soneb à Akpakpa, a porté sur le plaidoyer pour la prise en compte des lignes directrices africaines sur les politiques d’assainissement (ASPG) dans la relecture de la Politique nationale de l’assainissement (PNA) au Bénin. Il s’est agi pour le CANEA, d’informer les professionnels des médias et de les impliquer dans ce plaidoyer mais aussi et surtout de toucher les décideurs à cet effet.
Le Cadre de concertation des acteurs non étatiques de l’eau et de l’assainissement (CANEA) saisit l’occasion de la relecture de la Politique nationale de l’assainissement (PNA) au Bénin pour plaider à la prise en compte des lignes directrices africaines sur les politiques d’assainissement (ASPG) de la Conférence africaines des ministres de l’eau et de l’assainissement (AMCOW). Il y a consacré son ‘’Café média wash’’ du jeudi 4 juillet 2024 au CFME de la Soneb à Akpakpa à Cotonou organisé avec l’appui technique et financier de NIYEL.
« L’objectif visé par le CANEA à travers ce café média est de sensibiliser et engager les décideurs à accélérer le processus de relecture de la PNA du Bénin et de prendre en compte des lignes directrices de l’AMCOW en la matière », a indiqué Félix Adégnika au nom du président du CANEA, à l’ouverture de la rencontre. C’était aussi pour partager avec les acteurs des médias les acquis et défis de la mise en œuvre de la PNA 2012 et le contenu desdites lignes et leur importance pour garantir l’atteinte de l’ODD6.2 relatif à l’accès des populations à un assainissement géré en toute sécurité en 2030. La séance a été marquée par une communication suivie d’échanges.
Pour le CANEA, la relecture de la Politique nationale de l’assainissement (PNA) au Bénin est une opportunité historique au regard des défis actuels qui appellent à l’urgence de redéfinir une nouvelle vision et de nouveaux objectifs afin d’accélérer la marche du Bénin vers l’ODD6.2. En effet, adoptée en 2013, la Politique nationale de l’assainissement et de l’hygiène (PNAH) du Bénin arrivée à terme depuis 2022 ne prend pas en compte plusieurs enjeux et défis actuels notamment l’ODD 6.2, à en croire Félix Adégnika. L’expert informe que « les efforts faits pendant la décennie de la PNHA n’ont pas permis d’atteindre les résultats escomptés ». Entre autres exemples, il mentionne que « selon l’UNICEF, plus d’un ménage sur deux (54%) n’utilisent pas les toilettes et défèquent encore à l’air libre dans la brousse et dans les champs, 77 % en milieu rural contre 36 % en milieu urbain ; sept enfants sur dix ont leurs matières fécales qui ne sont évacuées nul par et pas de façon hygiénique ».
Heureux que le Bénin ait déclenché le processus de relecture de la politique, le CANEA défend que les ASPG constituent un atout pour orienter l’élaboration des termes de références, la rédaction de la nouvelle politique, les stratégies de mise en œuvre et même le mécanisme de suivi pour accélérer la marche du Bénin vers l’ODD6.2 et l’amélioration de l’accès des populations béninoises aux services d’assainissement. Dans le plaidoyer à cet effet, le CANEA appelle à la contribution les hommes et femmes de presse car pour lui, « bien que les directives africaines sur les politiques d’assainissement ciblent directement les décideurs, les institutions régionales et les partenaires au développement, les médias sont un acteur clés et une cible importante du processus ». Au-delà des médias, il veut aussi compter sur l’ensemble des décideurs nationaux afin que le processus en cours aboutisse.
Au nom de la Direction générale du développement urbain (DGDU), Pie Djivo a témoigné de sa gratitude au CANEA, déjà pour ses combats antérieurs dans le secteur de l’assainissement. Il promet que pour le présent processus, l’administration publique restera ouverte à travailler avec la société civile. « Nous allons faire un effort pour que toutes les parties prenantes soient écoutées et contribuent au ‘’peaufinement’’ des termes de référence. On va essayer de voir ensemble comment améliorer les choses. Nous avons intérêt à travailler ensemble pour avoir des documents consensuels. Nous vous garantissons notre appui, notre disponibilité et notre ouverture. Nous sommes prêts à travailler main dans la main avec vous pour que ce nouveau chantier qui est ouvert puisse être porté efficacement et puisse donner de très bons fruits », a-t-il rassuré.