Né en 2020 à l’initiative du franco-béninois, Patrick KOUASSI , Manipulateur en radiologie et responsable technique à l’UNITEVA en France et du Docteur Paul-Emile LABEYRIE, Neuroradiologue Interventionnel et fondateur de l’UNITEVA, le projet de développement de la radiologie interventionnelle ou chirurgie endovasculaire est une réalité au Bénin. La première opération de l’histoire du Bénin a eu lieu le vendredi 07 avril 2023 à la clinique MERCY FIAT de Cotonou. La mission s’est déroulée avec le soutien de Docteur Laurence PAYRI, Anesthésiste. Issere DIALLO HAIBOU , Manipulatrice en électroradiologie, et la collaboration des médecins et techniciens béninois.
Au total, quatre (04) femmes et deux (02) hommes ont été les premiers à bénéficier de cette technique innovante et moderne qui se développe beaucoup, et très économique et rapide avec moins de moyens. Selon Docteur Paul Emile LABEYRIE, Chirurgien endovaculaire, co-Fondateur UNITEVA Afrique,, « l’opération a ciblé les hémorragies génitales et les douleurs pelviennes chez la femme, et les troubles de la fécondité d’origine vasculaire et les douleurs testiculaires chez l’homme. Plus précisément, il s’agit des Fibromes utérins chez la femme et des varicocèle testiculaires chez l’Homme ». «Chez les femmes, c’était l’embolisation de myome et chez les hommes, l’embolisation varicocèle testiculaire. Les pathologies traitées au Bénin sont semblables à celles qu’on trait habituellement chez les patients en France. Raison pour laquelle nous avons choisi ces pathologies car, on les maîtrise très bien. Certains pensent que ce n’était pas possible, mais nous l’avons fait et très bien fait. Nous avons associé plusieurs médecins béninois spécialistes à cette mission, car l’idée est de partager cette connaissance avec eux», détaille le spécialiste français.
Un projet réalisé 3 ans après
Cette opération chirurgicale est l’aboutissement d’un processus qui a démarré depuis plus de trois. Selon les explications du Docteur Paul-Emile LABEYRIE, « Cela fait un peu plus de trois ans que nous avons commencé à travailler afin d’aider le peuple béninois à bénéficier de nouvelles approches chirurgicales qu’est la chirurgie mini invasive. On s’est dit que la meilleure manière de développer ce projet était de prouver que c’était possible en faisant la chirurgie endovasculaire au Bénin. Les premières chirurgies endovasculaires de l’histoire du Bénin ont été donc faites à la clinique MERCY FIAT qui a cru en nous et nous a entièrement fait confiance. Tout s’est très bien passé avec les patients», s’est-il réjoui.
Le rêve d’un Béninois, membre de l’UNITEVA
Cette intervention au Bénin est la concrétisation du rêve d’un Béninois membre de l’équipe de l’UNITEVA. Il est désormais fier d’avoir fait quelque chose d’utile pour son pays d’origine afin de contribuer au bien-être de ses compatriotes. «Je suis Béninois d’origine. Après mes études, je me suis toujours posé la question de savoir qu’est-ce que je peux apporter pour mon pays dans mon domaine. J’ai donc eu la chance de travailler avec des personnes humainement formidables. C’est ainsi qu’au cours des discussions, je leur ai demandé de venir au Bénin pour faire de la radiologie interventionnelle. Ils n’ont pas hésité à accepter. Et c’est comme cela que nous avons démarré les démarches depuis 2020. Car, l’imagerie interventionnelle n’existe pas au Bénin. Trois ans après, ce rêve est devenu une réalité…», a précisé Patrick KOUASSI, manipulateur en électroradiologie.
Des dispositions futures
«Nous avions eu des craintes par rapport au plateau technique. Est-ce qu’il pourrait permettre de faire de telles interventions ? Il a été question d’un bloc disposant d’une table opératoire et d’un amplificateur de brillance capables de permettre les opérations d’embolisation de myome et de varicocèle testiculaire. Mais par la grâce de Dieu tout s’est bien passé. Pour la prochaine fois, il faudra probablement renforcer les équipements pour être à l’abri des pannes. Il faudra donc prévoir deux ou trois amplificateurs de brillance pour sécuriser la mission», a indiqué Docteur Gipsy AGAVOEDO, chirurgien orthopédiste, Directeur de la clinique MERCY FIAT de Cotonou. A l’en croire, cette mission se répétera deux ou trois fois par an pour la satisfaction des Béninois. «On ne peut pas s’arrêter en si bon chemin. La demande étant là, nous allons, autant que possible répéter cette mission, surtout que nos partenaires sont très motivés à nous accompagner dans la répétition de cette mission», a-t-il ajouté.
La joie de vivre la mission
Au terme des opérations, on note une grande satisfaction dans le rang des médecins béninois tout comme chez les responsables de la clinique MERCY FIAT qui a accueilli l’opération. «C’est avec beaucoup de joie que nous avons vu se dérouler les opérations. C’était un succès. Etant donné que nous avons l’ambition de faire de la cardiologie interventionnelle, cette mission nous a permis de savoir le chemin à emprunter, d’anticiper ou de projeter nos objectifs», a fait savoir Dr Michelle HAZOUMEY AGAVOEDO, médecin cardiologue, directrice de la clinique MERCY FIAT de Sèmè Podji.
Les médecins béninois se disent avoir assisté à une nouvelle approche qui mérite d’être connue pour le bien-être des patients béninois. « C’est de la chirurgie endovasculaire pratiquée avec des techniques assez évoluées. En tant que médecin urologue, il était important de venir voir comment cela se déroule. Cette opération dure moins d’une heure de temps avec une anesthésie locale. Cela donne de très bons résultats. C’est donc une très belle initiative qui va continuer ailleurs», a ajouté Docteur Djamal JACQUET, chirurgien urologue.
L’appel de l’UNITEVA au gouvernement
La mission a pris fin par un cri de cœur adressé aux autorités en charge de la santé et au gouvernement. L’équipe de UNITEVA souhaite qu’ils saisissent cette opportunité afin d’offrir des soins de bonne qualité au peuple béninois. « Il revient au pouvoir public et des investisseurs privés de prendre alors la balle au bond pour le bien-être des Béninois.
On est prêt à revenir pour la création d’une clinique des interventions mini invasives pour des praticiens béninois. Nous voulons transférer cette connaissance au Bénin, car la radiologie interventionnelle est une opportunité. Il permettra à ce pays de prendre le train en marche et d’être au même niveau que certains pays occidentaux dans ce domaine. C’est regrettable de voir des femmes mourir d’hémorragie en voulant accoucher. C’est rare de voir ce cas en France. Le Bénin peut aussi arriver à ce niveau en adoptant la radiologie interventionnelle. D’autres maladies qui tuent sérieusement les citoyens béninois telles que les arrêts cardiaques (AVC), les hémorragies internes… peuvent être évitées désormais avec cette chirurgie du futur», a conclu Docteur Paul-Emile LABEYRIE.