L’association Sunvi a présenté la première représentation de sa création autour de la pièce « Un chemin pour les oubliés » soutenue par l’Institut français du Bénin (Ifb), le vendredi 13 septembre 2024 dans un garage automobile à Godomey. Cette écriture de Tranquillin Sourou Nonfon mise en scène par Codjo Donatien Sodégla donne la parole aux enfants de rue et aux enfants dans la rue pour réclamer mobilisation socio-politique générale, protection et justice en leur faveur.
Le soir du vendredi 13 août 2024 dans un garage automobile à Godomey. Des enfants de rue et des enfants dans la rue réclament de retourner à la maison. Dehors est épineux. Ils décident de prendre leur destin en main pour sauver leur vie quoi qu’il arrive et faire honneur à eux-mêmes. Ils croient en leurs capacités.
La pièce, « Un chemin pour les oubliés », en représentation ici ce soir trouve son fond dans la vie de ces enfants, dit l’auteur, « classés hors les murs dans la République ». Sans abris ; condamnés à vivre sous des hangars, sur des poubelles ; sans identité ; sans visage ; sans acte de naissance ; sous le poids de lourds fardeaux ; … D’un enfant à un autre, les histoires varient et aussi marquantes les unes que les autres.
C’est à eux que l’auteur Tranquillin Sourou Nonfon consacre sa plume, connaissant bien le sujet et natif de Godomey. « A Godomey, je peux vous dire, dans chaque angle de rue, vous pouvez avoir un enfant de la rue. Soit des enfants qui vivent de la rue ou qui dorment dans la rue », rapporte-t-il. Il parle d’environ 500 enfants encore ‘’en situation de rue’’ dans cette cité qui fait corps avec Cotonou. Le dramaturge rompt le silence sur le sujet à travers cette pièce. « C’est une manière de me libérer parce que notre silence nous rend coupable. Nous voyons tous ce qui se passe mais personne ne veut rien dire ».
« Un chemin pour les oubliés » est un plaidoyer pour les droit de ces enfants notamment se nourrir, se vêtir, se loger, s’instruire, se soigner. C’est un appel à mobilisation pour réclamer justice pour cette cible. Et dans cette mobilisation aux droits humains, personne ne sera de trop, à en croire l’écrivain. « Que nous ne soyons pas indifférents à ces enfants parce qu’au-delà de tout, c’est des humains, c’est des intelligents, ils sont très intelligents et ils raisonnent très bien. Et c’est des gars qui ont beaucoup d’expériences. Ils ont l’expérience de la rue. Les placer hors les murs, c’est un crime qu’on doit corriger », défend Tranquillin Sourou Nonfon.
Il annonce une tournée avec la création, et ce, pas que dans des espaces classiques dédiés au théâtre mais aussi dans des ateliers d’artisan, des ghettos, des coins de rue où les comédiens, dont des mineurs, vont s’adapter comme ces enfants se plient à vivre dans des endroits qui ne sont pas appropriés.