Le processus de réalisation de l’analyse « Fill the Nutrient Gap » (FNG) ou « Combler le déficit en nutriments » au Bénin a connu l’étape de validation des résultats de base pour l’élaboration du plan de modélisation le mardi 9 mai 2023 à la faveur d’un atelier qui s’est déroulé à Cotonou.
Spécialistes des secteurs de la santé, de l’agriculture, de la protection sociale, de l’éducation et autres se sont retrouvés mardi dernier à l’hôtel Bénin Royal de Cotonou dans le cadre de la réalisation de l’analyse Fill the Nutrient Gap (FNG) « Combler le déficit en nutriments ». C’était l’atelier de validation des résultats de base de l’analyse et élaboration du plan de modélisation.
Il s’agit d’une analyse lancée au Bénin le 28 septembre 2022 sous la coordination du Secrétariat permanent du Conseil de l’alimentation et de la nutrition (SP-CAN) avec l’appui du Programme alimentaire mondial (PAM). C’est un processus développé par le PAM avec le soutien de ses partenaires afin de fournir une analyse situationnelle orientée vers l’identification des principaux obstacles des ménages et individus pour accéder à une alimentation nutritive, a rappelé le Secrétaire permanent du Conseil de l’alimentation et de la nutrition (SP-CAN) au Bénin, Alfred Acakpo, à l’ouverture de l’atelier. « L’analyse FNG est un processus national qui combine un cadre analytique et un engagement des parties prenantes pour amorcer un consensus et faire progresser la prise de décision afin d’améliorer la qualité du régime alimentaire des populations. L’objectif de l’analyse FNG consiste à déterminer le coût de la combinaison la moins chère d’aliments disponibles localement nécessaire pour couvrir les besoins moyens en énergie ainsi que les apports recommandés en protéines gras et micro-nutriments des individus et des ménages », a-t-il rappelé. « Cette analyse consiste à identifier les lacunes en matière de nutrition et les possibilités d’agencement des interventions entre les secteurs pour une réponse adéquate en matière de nutrition », selon le représentant résident du PAM au Bénin, Ali OUATTARA. Elle vient combler le déficit en matière de données actualisées, fiables et pragmatiques nécessaires sur la situation nutritionnelle en vue d’une meilleure orientation des actions.
L’atelier du mardi dernier a permis de partager avec les parties prenantes, les résultats de base de cette analyse notamment le coût et la non-abordabilité des régimes alimentaires ; de montrer la manière dont le FNG peut être utilisé pour éclairer la conception et la mise en œuvre de politiques et de programmes futurs ; de recueillir les contributions pour le plan de modélisation, y compris des informations sur les politiques et programmes pertinents pour la nutrition et les systèmes alimentaires mis en œuvre par les parties prenantes au Bénin puis de rassembler les sources de données secondaires nécessaires pour contextualiser les résultats du FNG.
Pour le Secrétaire permanent du Conseil de l’alimentation et de la nutrition (SP-CAN) au Bénin, ceci est indispensable pour l’atteinte des objectifs d’élimination de la faim, d’assurance de la sécurité alimentaire et d’amélioration de la nutrition. Lesquels objectifs ne pourront être réalisés que si les questions d’indisponibilité et d’inaccessibilité des populations à une alimentation nutritive sont résolues; or ces aspects ne sont pas suffisamment explicités dans les analyses actuelles de la situation alimentaire et nutritionnelle du pays, fait savoir le SP-CAN.
Le représentant résident du PAM au Bénin rappelle que depuis 2018 au Bénin, le taux de malnutrition chronique est resté au-delà de 30% considéré comme très élevé selon les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avec des disparités assez importantes d’une commune à l’autre. « Cette situation indique entre autres, un problème persistant d’inaccessibilité des ménages à une alimentation saine et nutritive », a souligné Ali OUATTARA Notons. 57% des ménages n’ont pas les moyens d’accéder à une alimentation nutritive, d’après les résultats de base de l’analyse FNG. Aussi, la diversité alimentaire existe-t-elle dans les marchés mais les aliments d’origine animale sont beaucoup plus chers, les rendant difficiles d’accès. Si aucune action significative n’est entreprise, cela affectera sans nul doute le développement du pays et l’agenda 2030 ne sera pas atteint, dira Ali OUATTARA.