Le Secrétaire Général de la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (CSA-Bénin) porte la voix de la délégation béninoise des travailleuses et travailleurs à la 111ème Conférence Internationale du Travail à Genève qui se tient à Genève. Anselme AMOUSSOU est intervenu le mercredi 09 mai 2023 pour évoquer la situation des travailleuses et travailleurs au Bénin. Une situation, a-t-il exposé, marquée « par la déshumanisation des relations professionnelles voulue et entretenue par les employeurs et les gouvernements par le monde ».
Chez lui au Bénin, « la situation sociale au plan national ne s’améliore guère » ; il y a toujours « des violations des droits du travail »; il y a des « manœuvres inventées pour déréglementer aussi bien le marché que les relations de travail », a-t-il fait savoir au nom de la délégation. « Pendant que le taux de pauvreté culmine au-dessus de 45%, les atteintes aux acquis sociaux et syndicaux se poursuivent, avec notamment, la criminalisation de l’exercice du droit de grève. Eh oui, dans mon pays, le travailleur en grève peut être condamné à une peine de prison. C’est inadmissible. Pendant que le dialogue social est devenu un luxe, le principe de l’ajustement des salaires est remis en cause, de même que l’actualisation des accords d’établissement et des conventions collectives sectorielles », a décrit Anselme AMOUSSOU.
Au nom des organisations syndicales de travailleurs béninois, il a appelé à une plus forte implication de l’OIT et de ses instances pour changer la tendance actuelle au Bénin. Il a aussi insisté pour que dans le cadre du mécanisme d’examen des normes, la protection du droit de grève comme corollaire de la liberté syndicale soit rappelée de même que la nécessité d’appréhender le dialogue social comme un outil indispensable de reconstruction de l’économie mondiale.
Anselme AMOUSSOU défend et rappelle aux autorités du Bénin qu’« aucun objectif de performances économiques ou de développement ne saurait justifier le déni des droits et de l’emploi épanouissant ». « La justice sociale, le dialogue social, le respect de l’humain ne sont pas incompatibles avec compétitivité et les performances socioéconomiques », a-t-il défendu. Il a réaffirmé la détermination des organisations syndicales de travailleurs béninois à jouer leur partition avec réalisme et fermeté pour obtenir le rétablissement des fondamentaux d’une gouvernance inclusive.
Notons que Anselme AMOUSSOU est reconduit rapporteur de la commission de la discussion récurrente sur la protection sociale.