Descente à Ouéga dans Togba, un arrondissement de la commune d’Abomey Calavi situé à une trentaine de kilomètres environs de Cotonou, la capitale économique du Bénin. Nous sommes le vendredi 26 Juillet 2024 aux environs de 11h. Dans une construction banale, nous croisons la 1ère du Bénin au BAC G2 et 7ème à ce même examen au plan national toutes séries confondues. Gloria Christelle SOHOUDJI, Elève au Complexe polytechnique et universitaire « Les Palmiers » de Togba. Jeune âgée de 17 ans souriante, cette fille native de Djakotomey dans le Couffo était assise dans la cour, un livre en main fredonnant un chant gospel. Après les salutations d’usage, nous cherchons à comprendre son secret de réussite, ses conditions de travail, ses ambitions…. Nous étions en compagnie du Fondé de son établissement, Dr Elvis Franck AHOSSIN.
LE CHASSEUR INFOS : Dites-nous votre état d’âme à l’annonce de l’information de votre réussite en tant que majore de la série G2 et 7ème de toutes les séries au plan national
Je n’étais pas étonnée. Mais à cause des conditions de compositions à cet examen, puisque ma santé était défaillante aux premiers jours de compositions, j’ai commencé à douter. Mais quand j’ai appris que mon rêve a été une réalité avec la mention, « Très Bien » et première du bénin dans ma série, j’ai été prise par la joie et une grande émotion.
Quel était votre état lors des compositions ?
Les premiers jours, j’ai perdu la force à cause de mon état de santé. J’ai eu par la suite 13/20 en français. Je ne suis pas contente de cette performance, tout comme en sport où j’ai 13/20. Mais par les prières j’ai retrouvé mes forces et même au-delà. Et pour m’expliquer il faut dire que lors de la composition des matières où j’ai eu les notes de 19/20 (Anglais et Droit) et 20/20 (Comptabilité), je n’étais pas en moi-même. J’étais hors de moi-même. Je n’avais le contrôle de tout ce que j’écrivais. J’ai compris que c’était un état d’inspiration.
Parles-nous de tes conditions d’études
Pour ce qui concerne mes conditions d’étude, mon établissement a été d’un grand apport, tout comme ma maman, un grand soutien. J’ai eu assez de difficultés financières à faire des photocopies et mon agent de poche. Ici à la maison, nous n’avons pas l’électricité. Nous avons des panneaux solaires. Donc au moment où il n’y a pas soleil, les lampes sont faibles et je suis obligé d’utiliser de lampe torche. De l’autre côté, je n’avais même de poste téléviseur pour suivre l’actualité. Même pas d’objet de distraction. Je n’ai donc ni portable, ni téléviseur….
Qu’envisages tu faire après le BAC ?
J’ambitionne faire l’Expertise comptable au Bénin ou à l’extérieur si je trouve de soutien. Ma maman n’a pas les moyens pour m’aider à aller vers ce rêve. Je la comprends parfaitement. Mais je compte sur les personnes de bonne volonté tapis dans l’ombre qui le font et me le feront également. Je rêve grand pour mon pays le Bénin. Maintenant pour occuper les vacances, j’envisage faire une formation en informatique.
Quels conseils penses tu donner à tes camarades
J’appelle mes camarades qui n’ont pas réussi les mailles à avoir le courage, la persévérance et la foi. Je vais les inviter à demander à leurs parents de payer leur contribution à temps et même avant la rentrée des classes. C’est le grand secret de ma maman. Pour le reste je gère au cours de l’année.
Quel regard portes tu sur le lycée « Les Palmiers », ton établissement ?
Je remercie le Fondé et les enseignants pour la qualité de la formation. Il y a une formation de qualité dans cet établissement. Je prie pour que d’autres soient premiers de toutes les séries au plan national en 2025 ou 2026.
Propos recueillis par LE CHASSEUR INFOS