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VBG: Les violences psychologiques ou morales prédominent

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Sexuelles, physiques, économiques, psychologiques ou morales, patrimoniales, numériques, etc. Les violences basées sur le genre (VBG) prennent différentes formes. Parmi elles, les violences psychologiques ou morales demeurent la forme majeure.

La violence psychologique ou morale est « le fait de soumettre toute personne à des agissements ou paroles répétées ayant pour objet ou pour effet, une dégradation des conditions de vie susceptibles de porter atteinte à ses droits et à sa dignité […] ». Elle peut se manifester par des insultes et injures, humiliations, regards avec insistance, contrôle des sorties et des relations avec l’extérieur, marginalisation, manque d’affection, diffamation, menace, jalousie excessive, mépris et calomnies, etc. Ceci, aussi bien chez l’adulte comme chez l’enfant sans distinction de sexe. 

Sur 49907 cas de violences basées sur le genre (VBG) enregistrés entre février 2019 et février 2022, 19938 sont psychologiques/morales contre 6267 violences physiques, 5749 violences économiques, 1505 violences patrimoniales ou culturelles, 1049 violences sexuelles, 613 cas de harcèlement, 439 enlèvements et séquestrations, 340 cas de lévirat et 61 cas d’inceste, renseigne le rapport de l’étude sur les violences basées sur le genre au Bénin publiée en août 2022. Sur une autre période, 2020 à 2023, les violences psychologiques et morales représentent 47,06% des cas enregistrés et pris en charge (soit 94001sur 44235), d’après les données du Système Intégré de Données relatives à la Famille, la Femme et l’Enfant, Nouvelle Génération (SIDoFFE-NG). Cette forme des VBG reste prédominante sur toutes les autres catégories de violences.

Identité des auteurs

Les femmes sont les principales victimes. L’étude de référence renseigne que sur 19938 victimes de violences psychologiques ou verbales, 15976 soit 80,1% sont des femmes. Sur les enfants de 3 à 14 ans, les auteurs sont souvent des amis, camarades, membres de famille, éducateurs et/ou toute autre personne pouvant exercée une autorité sur les enfants. « Il ressort que la majorité (67,5%) des actes de violences verbales et psychologiques sur les enfants ont été commis par d’autres enfants (amis, camarades, etc.) ; un peu moins de deux cas sur dix (17%) par des membres de leurs familles, 9,3% par les éducateurs et/ou toute autre personne pouvant exercée une autorité sur les enfants », lit-on dans le rapport. Chez les personnes de 15 ans ou plus, « la majorité (37,3%) des cas de violences verbales et psychologiques ont été commis par les camarades, collègues, ou amis tandis que 29,4% dans le cadre familial ».

Conséquences

Cette forme de violence peut entraîner chez la victime plusieurs conséquences dont la dépression, l’isolement, la perte de l’estime de soi, voir le suicide. « Psychologiquement, la personne est bloquée », affirme l’assistante sociale Fernande Adekou. « Parfois, elle – la victime, ndlr- est coupée d’une partie de sa famille ou contrainte de vivre dans un autre environnement », ajoute-t-elle. « Les violences subies laissent sur les survivantes des traces d’ordre psychologique notamment des troubles émotionnels, la déprime et la dépression, le syndrome psychosomatique et des troubles de comportements. La peur, la colère, la honte sont les principaux troubles émotionnels retrouvés. », confirme le rapport de l’étude de référence.

Le Bénin a pris plusieurs mesures et mis en place des dispositifs pour non seulement prévenir le phénomène mais aussi prendre en charge les victimes. Ce sont les textes de lois et les structures de sensibilisation, de lutte, de prise en charge et de répression. Toute victime peut se confier directement aux Centres intégrés de prise en charge des victimes et de survivants(es) de violences basées sur le genre (CIPEC-VBG), à l’institut national de la femme (INF) ou à la police.

Avec la collaboration de CeRADIS-ONG, membre de l’Alliance Droits & Santé

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