Le Conseil de concertation des riziculteurs du Bénin (CCR-B) et l’Interprofession de la filière riz du Bénin (Ifriz-Bénin) avec l’appui du Programme alimentaire mondial (PAM) ont organisé une journée porte ouverte pour une meilleure promotion de la consommation du riz produit et transformé en République du Bénin, le jeudi 28 novembre 2024 à Cotonou. L’événement a été focus sur l’approvisionnement des cantines scolaires en riz locaux.
« Mettons en débat toutes les difficultés liées à l’approvisionnement des cantines scolaires en riz local afin de trouver les solutions pour pérenniser et améliorer ces achats », a lancé le représentant du ministre de l’agriculture dans son mot d’ouverture de la journée porte ouverte pour une meilleure promotion de la consommation du riz produit et transformé au Bénin, jeudi dernier à l’hôtel Azalaï de Cotonou. Chef service coopération et chargé de la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre des projets et programmes du secteur agricole, Désiré Flavien Ahouigbamey, a dans son discours rappelé que le gouvernement s’est engagé pour l’alimentation scolaire qui est perçue comme un véritable levier de la réduction de la faim afin qu’elle ne constitue plus un obstacle au développement et à l’épanouissement des enfants. « L’objectif principal est d’améliorer sensiblement le taux de scolarisation et de rétention des enfants à l’école et de contribuer à l’atteinte des objectifs de développement durable relatif à la faim zéro », a-t-il ajouté. La mise en œuvre, a-t-il relevé, suit une approche multisectorielle qui privilégiée les achats locaux.
Sur ce volet, Désiré Flavien Ahouigbamey a salué les efforts du PAM non seulement pour son travail avec les producteurs afin que le riz produit au Bénin soit compétitif du point de vue qualité au même titre que les riz importés mais aussi pour sa volonté, conformément à la vision du gouvernement, d’opérer les achats de riz auprès de ces producteurs locaux. Le représentant du ministre de l’agriculture s’est réjoui de l’évolution des chiffres en termes d’achats de riz au plan local par le PAM pour la cantine scolaire.
En effet, à l’ouverture de cette journée porte ouverte, le représentant résident du PAM, Ali Ouattara a rappelé que le PAM est passé de 85 tonnes en 2023 à 3240 tonnes d’achat de riz au près des petits producteurs pour le compte de l’année 2024. Mais au-delà, tout le riz dans les écoles pour la cantine est acheté au plan local, a fait savoir le représentant résident du PAM. « Pour cette année 2024, il n’y a aucun grain de riz importé dans les écoles. On a acheté 18240 tonnes. Tout cela, c’est la production locale », a-t-il exposé. Ceci, pour un coût de plus de dix milliards de francs CFA ainsi injectés déjà en 2024 dans l’économie béninoise dont plus de 196 millions directement payés aux coopératives de femmes.
Au-delà des achats, le PAM multiplie d’autres initiatives pour promouvoir le riz produit et transformé au Bénin. Preuve par exemple de son stand de démonstration et de dégustation qu’elle a installé jeudi dernier lors de cette journée porte ouverte. C’est un stand pour valoriser les produits locaux à base du riz étuvé non poli, a fait savoir Yolande Agueh, chargée de nutrition au PAM. Le public a eu l’occasion de déguster plusieurs mets locaux présentés par le PAM à partir de ce riz. « Un riz très nutritif », a défendu la chargée de nutrition au PAM.
« C’est un résultat probant », affirme le représentant du ministre de l’agriculture. Les riziculteurs se réjouissent de ce que des milliards de francs CFA vont désormais à la consommation du riz produit et transformé au Bénin. Leur souhait, à en croire le président de l’Interprofession de la filière riz du Bénin (Ifriz-Bénin), est de bénéficier plus de flexibilité de la part du PAM et de l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition. « Pour les cantines scolaires, le riz produit et transformé au Bénin d’abord », ont-ils lancé comme message principal. Pour le représentant résident du PAM, tant que les contraintes dont celles de qualité, de regroupement et de disponibilité du produit sont levées, il n’y a pas de raison que les achats ne s’effectuent pas au plan national. Seulement, il est à noter que, pour l’heure, toute la production locale ne couvre que 58% des besoins en riz de la population béninoise, à en croire le président de l’Ifriz-Bénin.