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Violences basées sur le genre au Bénin: La nécessité de passer à la démultiplication des CIPEC-VBG

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Au Bénin, l’évolution des cas de violences basées sur le genre dénoncés et enregistrés appelle, entre autres, au renforcement des capacités d’accueil et de prise en charge des victimes et survivants(es). L’urgence de passer à l’érection d’autres Centres intégrés de prise en charge des victimes et de survivants(es) de violences basées sur le genre (CIPEC-VBG) se fait sentir.

16261 en 2022. 20300 en 2023. 19421 à fin octobre 2024. En somme, cinquante-cinq mille neuf cents vingt-deux (55.982) cas de violences basées sur le genre (VBG) enregistrés et pris en charge au Bénin de 2022 à octobre 2024, d’après les statistiques du Système intégré des données relatives à la famille, la femme et l’enfant de nouvelle génération (SIDoFFE-ng) www.sidoffe-ng.social.gouv.bj administré par l’Observatoire de la famille, de la femme et de l’enfant (OFFE). Selon le Directeur général de cet observatoire, Dr. Nassirou Kassoumou Hararou, la hausse du nombre de cas de VBG accueillis ne traduit pas une augmentation du phénomène des VBG, mais due plutôt à une convergence des efforts des acteurs qui a conduit à une augmentation du signalisation des cas de VBG enregistrés dans les structures de prise en charge. Cela nécessite selon lui, une réaction pour renforcer le dispositif.

« Face à ces évidences, il est souhaitable que les actions et initiatives en cours se renforcent afin de maintenir la dynamique de dénonciation des cas, de prise en charge des victimes et des survivants.es et de répression des auteurs au fil des années », propose-t-il. Au nombre des pistes pour y arriver, il est question d’améliorer l’accessibilité des victimes au dispositif à travers la démultiplication des Centres intégrés de prise en charge des victimes et de survivants(es) de violences basées sur le genre (CIPEC-VBG). « Aujourd’hui, à la lumière des statistiques, il faut qu’on puisse accompagner cette hausse de cas d’un mécanisme qui permet de les prendre en charge facilement sinon, on risque à un moment donné de constater une régression de dénonciation. Il est important aujourd’hui, plus que jamais, d’aller vers l’érection des CIPEC », propose le Directeur général de l’OFFE. Et ce, à hauteur d’un (1) par département.

CIPEC, un bras opérationnel de lutte trop chargé ?

Les CIPEC-VBG sont au cœur du mécanisme de lutte, de protection et de prise en charge en matière de violences basées sur le genre. « Les CIPEC sont une chance de pouvoir mieux prendre en charge les victimes. Les CIPEC, c’est un mécanisme de lutte contre les VBG », affirme le Directeur général de l’OFFE. « Les CIPEC sont une porte d’entrée de la prise en charge. Notre rôle, c’est la prise en charge holistique des cas de victimes et de survivants(es) des VBG. Nous avons la prise en charge médicale, sociale, psychologique et judiciaire. Il faut qu’au même endroit la victime puisse bénéficier de toutes ces composantes. Ce qui est évident, c’est qu’il y a au moins la prise en charge médicale, sociale et psychologique dans chaque Centre aujourd’hui. Et tout ça, gratuitement.», expose le médecin coordonnateur du CIPEC-VBG de Cotonou, Dr Guy Bio Yérima. Il informe qu’il y a même un volet pour l’autonomisation financière des survivantes, même-si cela demeure encore le parent pauvre de la chaîne.

Mais force est de constater que chacun des quatre CIPEC-VBG réels dont dispose le Bénin sont appelés à couvrir une grande zone hormis seulement celui de Dassa qui ne couvre que le département des Collines. Le CIPEC Parakou gère les départements de l’Atacora, de la Donga, du Borgou et de l’Alibori. Celui d’Abomey doit couvrir le Zou, le Momo et le Couffo. Le CIPEC de Cotonou quant à lui, reçoit toutes les victimes de l’Atlantique, du Littoral, de l’Ouémé et du Plateau. « Surtout le CIPEC Cotonou est débordé actuellement. Jusqu’à il y a deux ans, on était à peine à 300 ou 400 victimes par ans. Cette année -2024, ndlr-, à fin novembre on était à 720 », rapporte Dr Guy Bio Yerima. En plus, cette large couverture géographique affectée à chaque CIPEC impose à des victimes un long parcours avant d’accéder au centre le plus proche de son département de résidence.

Rapprocher les CIPEC des victimes

Il va falloir passer à la démultiplication de ces centres donc pour des raisons d’efficacité du dispositif de prise en charge et de protection des victimes de VBG sur toute l’étendue du territoire national. « Cela va soulager, si on le fait », confirme le médecin coordonnateur du CIPEC-VBG de Cotonou. C’est aussi pour des raisons d’ordre économique en évitant à une victime, déjà vulnérable financièrement, de devoir dépenser plus d’argent pour se déplacer sur de longue distance pour aller vers un CIPEC qui couvre plusieurs départements. « Rapprocher les CIPEC des victimes, c’est également leur permettre de pouvoir y aller à moindre coût », affirme le Directeur général de l’OFFE, Dr. Nassirou Kassoumou Hararou. C’est important surtout lorsqu’on sait que la pauvreté ou la vulnérabilité économique est l’une des sources de violence basée sur le genre.

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