Devant le Bureau d’embauche du Port autonome de Cotonou, aux environs de 9 heures le jeudi 05 mai 2022, des voix s’élèvent. Plusieurs ouvriers du service de relevage, communément appelés tâcherons, chantent d’une voix assourdissante. Sur leurs lèvres, des refrains de mécontentement, d’impatience, de revendication, d’alerte, etc. Ils tirent sur la sonnette d’alarme. « De mauvais jours s’annoncent pour la corporation si nos préoccupations ne sont pas prises en compte ».
Ils sont pour la plupart, membres du Syndicat pour la défense des tâcherons du port (Syndetap), du Syndicat pour la défense des intérêts des ouvriers de relevage (Syndior) ou de l’Union pour la défense des intérêts des manœuvres associés du Bénin (Udimab) réunis en collectif. Dans leurs expressions vocales ce matin, ils traduisent être fatigués de patienter pour la réalisation de promesses à eux faites par des autorités portuaires depuis plusieurs mois déjà alors que leurs conditions de vie et de travaillent ne s’améliorent pas, au contraire, se détériorent dans le présent contexte mondial.
Ils parlent de « corporation du service de relevage marginalisée » et de « promesses non tenues » relatives notamment au « relèvement de la grille tarifaire du relevage promis dans une durée maximum de deux mois à compter de octobre 2020 au janvier 2021 au plus tard » et à la « mise en place des -espaces de repos- pour permettre aux ouvriers en attente de rester à l’abris du soleil et de la pluie ».
Ces ouvriers qui s’expriment ce matin ont le sentiment que depuis la création du service de relevage et surtout après l’installation de la nouvelle équipe de l’Association des sociétés de relevage au Port autonome de Cotonou (ASR-PAC), les revendications liées aux conditions de vie et de travaille des tâcherons sont banalisées surtout l’augmentation des tarifs du relevage qui n’a toujours pas été effectif comme promis. « La confection des cartes d’accès aux nouveaux et anciens manœuvres » aussi les préoccupe.
Ils ont voulu se faire entendre ce jeudi matin à travers une déclaration devant les autorités. Seulement, ils n’en auront pas l’occasion au-delà de ce qu’ils ont fait savoir lors de l’animation en chant. Très tôt, arrivent quelques forces de l’ordre. Le mouvement prend fin par une discussion à huis clos entre autorités et responsables syndicaux dans les locaux du Bureau d’embauche.