Parcourir environ 8,5 kilomètres depuis Sawlakpa dans l’arrondissement central de la commune de Djidja pour se rendre à Zèkanmè. Il faut qu’un parent d’élève effectue ce parcours chaque fois avant que les enfants inscrits à l’école primaire publique de Sawlakpa ne puissent consommer la pâte de maïs à la cantine scolaire. « Pas de moulin ici. Nous sommes obligés d’amener le maïs à Zèkanmè », informe Jonas Toffo, le trésorier général de l’Association des parents d’élève. « Nous en souffrons beaucoup », renchérit le président cantine Ahouandjèkanou Lèlidjou.
La souffrance n’est pas que physique et financière. Elle est aussi d’ordre psychologique à en croire le président cantine. Il rapporte que, conscient de ce qu’une graine de maïs de la cantine scolaire peut faire objet d’interpellation, c’est avec grande peur au ventre qu’un parent accepte transporter ce maïs sur des kilomètres pour le moudre. Mais le jeu en vaut la chandelle, à l’en croire. « C’est pour le bien de nos enfants », justifie-t-il.
Ahouandjèkanou Lèlidjou appelle au soutien pour l’installation d’un moulin à grains dans cette école. Il défend que ceci sera bénéfique non seulement pour les enfants dans le cadre de la cantine scolaire mais aussi pour la population de ce village et des environs contraintes à parcourir tant de kilomètre pour moudre du maïs.
