Le gouvernement de la République Fédérale du Nigéria rejoint le Bénin dans sa lutte contre les faux diplômes délivrés par les établissements privés d’enseignement supérieur du Bénin et du Togo A l’origine, le gouvernement fédéral du Nigéria, par l’entremise du ministère de l’éducation, a suspendu, le 2 janvier 2024, la reconnaissance des diplômes universitaires délivrés au Bénin et au Togo en attendant les résultats d’une investigation. Cette suspension fait suite à une dénonciation de Monsieur Umar Audu, reporter de Daily Nigerian, qui a obtenu un Bachelor of science en communication de masse en 6 semaines à l’Ecole Supérieure de Gestion et de Technologie (ESGT) sise à Vêdoko.
Le Bénin favorable aux enquêtes
A la suite de cette suspension, le Directeur Général de l’Enseignement Supérieur (DGES) a tenu un point de presse le 5 janvier 2024 pour rassurer les béninois. Il avait martelé en déclarant que l’Etat béninois ne délivre pas de faux diplômes et que les diplômes incriminés par le Nigéria sont ceux délivrés par certains promoteurs des Etablissements Privés d’Enseignement Supérieur (EPES). Pour une meilleure investigation, le Gouvernement Fédéral du Nigéria a mis en place un Comité Interministériel chargé d’examiner les allégations de ce journaliste. Les membres de ce Comité ont séjourné au Bénin du 4 au 8 mars 2024. Pendant leur séjour, ils ont eu à parcourir les principaux établissements pourvoyeurs de diplômes aux Nigérians.
De la lumière sur le processus de délivrance
Une séance de travail a eu lieu avec les membres de ce Comité le mercredi 06 mars 2024 à la Salle CODIR du Ministère des Affaires Étrangères (MAE). Ladite séance avait été dirigée par le Ministre des Affaires Etrangère et la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique du Bénin. Après cette séance, le Président de la Commission mixte de la Chambre des Représentants de l’Assemblée Nationale de la République Fédérale du Nigéria a adressé une correspondance en date du 21 mai 2024 au Bénin pour avoir plus d’informations sur la dénonciation. Le 10 juin 2024, le Bénin a répondu à ladite correspondance. A l’issue de ces différents travaux, il a été retenu que le processus de délivrance des diplômes varie selon qu’il s’agisse d’un établissement public ou d’un établissement privé d’enseignement supérieur.
Les universités publiques sont autorisées à délivrer les diplômes de Licence, de master ou de doctorat à la fin de la formation de l’étudiant. Le diplôme est co-signé par le chef de l’Unité de Formation et de Recherche et le Recteur de l’Université concernée.
Quid des EPES
Dans les EPES par contre, du 29 mars 2017 à ce jour, tous les étudiants de ces établissements doivent obligatoirement passer les examens nationaux pour l’obtention du diplôme de licence ou de master. A l’issue de leurs admissions, les diplômes sont délivrés par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Aucun EPES n’est autorisé à délivrer de diplômes. Tout diplôme délivré par un promoteur d’EPES ou son représentant n’est pas reconnu par l’Etat béninois et tout diplôme non reconnu par l’Etat béninois ne peut pas être reconnu par un autre Etat.
Les diplômes de l’UAC, l’UP, l’UNSTIM, l’UNA, l’UADC et de la DEC acceptés au Nigéria
A la suite des conclusions de ces travaux entre le Bénin et le Nigéria, le ministre fédéral de l’Éducation du Nigéria, Tahir Mamman a déclaré, lors de sa conférence de presse tenue le vendredi 23 août 2024 à Abuja à l’occasion du premier anniversaire de l’élection du Président Bola Tinubu, que les diplômes délivrés par le Bénin et le Togo entre 2017 et ce jour, sont invalidés. Ces diplômes ne concernent pas ceux délivrés par l’UAC, l’UP, l’UNSTIM, l’UNA, l’UADC et la DEC. En plus, il a ajouté que tous ceux qui détiennent ces diplômes non délivrés par les structures citées ci-dessus et actuellement employés par le gouvernement fédéral doivent être licenciés immédiatement. Ainsi, le gouvernement fédéral a donc autorisé le licenciement des employés des secteurs public et privé qui détiennent des diplômes non reconnus par l’Etat Béninois et du Togo. Au total, c.
Le Nigéria à l’école du Bénin
Enfin, c’est heureux qu’aujourd’hui que le Gouvernement nigérian ait rejoint le Bénin dans ce combat de lutte contre les faux diplômes que le Bénin a commencé depuis l’avènement du régime de la rupture.
Pour rappel, en 2022, la DGES a fermé 5 établissements disposant de la section anglophone pour laquelle le promoteur signe des diplômes en toute irrégularité et en 2023, 5 EPES ont été également fermés pour les mêmes raisons. En 2024, suite à la dénonciation citée-ci haut, le MESRS a pris l’option de lutter contre les faux diplômes en travaillant avec son homologue du Nigéria.
