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Cherté de la vie au Bénin: Les travailleurs exigent en neuf points une réaction urgente du gouvernement

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En meeting de protestation, le vendredi 18 février 2022 à la Bourse du travail à Cotonou, contre la cherté de la vie au Bénin, les travailleurs ont interpellé le gouvernement afin qu’il agisse en urgence pour les soulager. Ci-dessous leur motion de protestation lue par le Secrétaire général adjoint de la Csa-Bénin, Richard d’Almeida. Leurs exigences y sont, en neuf points.

MOTION DE PROTESTATION

 Considérant l’inflation de plus en plus insupportable pour les populations en général et les salariés en particulier ;
 Considérant les difficultés des citoyens et des citoyennes à faire face à l’augmentation vertigineuse des prix des transports, des produits pharmaceutiques, de l’huile, de la tomate, du maïs, de l’essence, de l’énergie électrique, des communications etc ;
 Considérant l’insuffisance des mesures prises pour amoindrir l’impact de la pandémie du COVID 19 sur les conditions socioéconomiques des populations;
 Considérant les caractéristiques de l’économie béninoise majoritairement ancrée dans l’informel;
 Considérant le niveau de précarité des populations avec un taux de pauvreté estimé à 45,9% par la banque Mondiale;
 Considérant la politique fiscale désastreuse pour les ménages et les petites entreprises;
 Considérant le niveau de mise en exécution du projet d’assurance maladie dénommée ARCH qui n’offre pas encore la couverture sanitaire pour l’ensemble des populations;
 Considérant le niveau très bas du Salaire Minimum qui stagne à 40.000FCFA depuis 2014 au Bénin;
 Considérant que la hiérarchisation des salaires attendue depuis 8 années est toujours refusée aux salariés;
 Considérant la lenteur inacceptable constatée dans le paiement des rappels et autres arriérés de salaires dus aux agents de l’État;
 Considérant l’abattement des salaires de la majorité des travailleurs induit par la réforme de l’IPTS sous le prétexte de justice rendue aux femmes ;
 Considérant que l’annonce de revalorisation des salaires faite par le gouvernement date du mois de décembre 2021 ;
 Considérant que le comité interministériel mis en place pour étudier les modalités de mise en application de cette annonce tarde à faire connaître les propositions du gouvernement ;
 Considérant que les multiples demandes d’ouverture des négociations formulées par les Organisations Syndicales sont restées sans suite depuis le mois de Novembre 2021 ;
 Considérant que les performances économiques du Bénin, tant vantées par le gouvernement restent avant tout le fruit des efforts des travailleurs, qu’ils soient du privé, du public ou de l’informel ;
 Considérant que le gouvernement du Président Patrice TALON, dès son avènement en 2016, a procédé à une revalorisation substantielle des salaires politiques ;
 Considérant l’engagement solennel du Président de la République à donner à son mandat de 2021-2026, un caractère hautement social.
Les confédérations et centrales syndicales à savoir, la CSA-Bénin, la COSI-Bénin, la CGTB, de l’UNSTB, de la CSPIB et la CSUB, réunies en meeting ce jour 18 février 2022, à la Bourse du Travail à Cotonou, s’exprimant au nom des travailleurs et des populations du Bénin,

  1. Émettent une vive protestation contre la cherté de la vie ;
  2. Déplorent le mutisme du gouvernement face aux difficultés sociales et économiques des citoyens ;
  3. Dénoncent le refus de l’exécutif de faire un dialogue franc et sincère avec les forces sociales en vue de prendre en compte les aspirations profondes des populations affectées par un mal-être endémique ;
  4. Rappellent le caractère préoccupant et urgent de la dégradation des conditions de vie et de travail des populations du Bénin;
  5. Formulent les exigences ci-après :

• L’ouverture sans délai des négociations pour débattre des problèmes brûlants de l’heure touchant la vie des travailleurs et des populations ;

• La prise de mesures fiscales et économiques rapides pour réduire considérablement la pression de l’inflation sur la vie des citoyens. Ces mesures peuvent prendre la forme de subventions spéciales de certains produits de grande consommation, l’allègement des taxes et impôts sur d’autres ;

• Le renforcement du dispositif de contrôle des prix sur le marché afin de décourager les pratiques commerciales nuisibles au pouvoir d’achat des populations ;

• La reconduction des mesures spéciales de soutien au profit des entreprises privées impactées négativement par le COVID-19 ;

• L’augmentation du SMIG suivie de la hiérarchisation des salaires y afférente ;

• L’augmentation de l’indice salarial à compter du 1er Janvier 2022, conformément aux engagements pris en décembre, en vue de revaloriser les salaires des agents de l’État en fonction et les pensions de retraite ;

• L’engagement formel du gouvernement pour une revalorisation annuelle systématique des salaires et des pensions de retraite planifiée sur les quatre prochaines années ;

• L’apurement intégral de toutes les dettes salariales dues aux agents de l’État avant la fin de l’année 2022 ;

• La réappropriation du dialogue social comme outil essentiel de gouvernance.
Les confédérations et centrales syndicales signataires de cette motion de protestation réaffirment la détermination des travailleurs à se battre pour défendre une répartition équitable de la richesse produite par tous. Elles restent toujours disponibles pour échanger avec le gouvernement et les associations patronales en vue de trouver les solutions qui soulagent les peines des travailleurs et des populations.
Les confédérations et centrales syndicales rendent le gouvernement responsable des conséquences sociales en cas de mutisme face aux exigences légitimes contenues dans cette motion.
Vive la République !
Vive la justice sociale !
Vive la gouvernance au profit du bien-être collectif et individuel
Cotonou, le Vendredi 18 février 2022

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