Le complexe artistique et culturel « Le Centre » à Lobozounkpa a offert son espace dans la soirée du samedi 16 juillet 2022 à l’association Dadobo Kreativ pour le spectacle « Notre Aujourd’hui ». Défini dans le quotidien des artistes, et largement de la jeunesse des grandes villes de l’Afrique de l’Ouest, c’était, sous les griffes de Javier Lopez Piñon, la mise en scène du graphisme poétique d’une vie de jeunesse, peut-être particulière par endroit, à travers le théâtre et la danse. Quand comédiens et danseurs se rencontrent et racontent hors murs.
Association Dadobo Kreativ. Ce collectif de jeunes danseurs et comédiens béninois a rendez-vous à nouveau avec le public ce soir du samedi 16 juillet 2022. Cette-fois-ci, c’est « Le Centre » qui lui ouvre ses portes et lui offre son espace en plein air pour le spectacle « Notre Aujourd’hui ». 20h passées de quelques minutes, le spectacle commence. C’est sans acteurs sur scène. Une dizaine de minute, l’attente se prolonge avec de la musique variée. Mais aucune maldonne en réalité dans la distribution. C’est la façon simple à Kodjo, Gbènakpon, Ezéchiel et Samson d’introduire le public dans la thématique de leur création. Le quotidien. « L’attente fait partie du quotidien, il y a des cérémonies ‘’ago’’ où, installé dans la musique, on attend les gaffes mais ça ne vient pas, ou pas tôt », va justifier Gbènakpon Todego.
Cette attente finira par passer ce soir lorsque ces quatre comédiens et danseurs arrivent. Et ce, de façon aussi banale comme des individus voulant disposer simplement des éléments sur la scène puis repartir. On croyait les comédiens de la soirée encore dans les coulisses mais les voici déjà en action. C’est aussi le quotidien de l’homme lorsque ce dernier cherche loin ou attend dans un futur lointain l’heure de son bonheur, d’un tournant ou d’un acte de sa vie mais qui en réalité se trouve déjà à ses pieds.
La pièce « Notre Aujourd’hui » est une succession poétique sur ce qui fait le quotidien. Qu’est-ce que c’est, le quotidien de l’homme, le quotidien de la jeunesse et spécifiquement le quotidien des artistes ? Ce spectacle est une exploration des différentes formes qu’il peut prendre. « Des questionnements sur le rapport des artistes avec les autres jeunes, comment ils sont perçus, comment ils arrivent à vivre leur métier dans leur milieu, comment ils évoluent dans cette résilience au quotidien et la magie de la routine de leur métier … » y sont aussi abordés.
De leur résidence de création de 2020 sur la thématique abordée aussi par le dramaturge Sony Labou Tansi dont ils se sont aussi inspirés, Gbènakpon et ses compagnons exposent le quotidien comme une scène de théâtre et de danse. « La vie de l’être humain est du théâtre ; elle est de la danse ». Ils l’expriment poétiquement par des figures de mouvements de corps sur une musique dont ils sont les musiciens. De Cotonou à Lomé, ils évoquent dans leurs chorégraphies, des particularités du quotidien qui s’enchainent comme des vers dans chaque milieu et à chaque moment de la vie – le matin, l’après-midi, le soir et la nuit-. Projecteur est mis aussi sur des moments où tout va à l’envers à l’image de ces acteurs qui se meuvent tête renversée, pieds en l’air. Culte, initiation, suivisme, maladie, etc… sont aussi les rimes de ce quotidien. Dans « Notre Aujourd’hui », le vécu est raconté autrement.
Ce spectacle est le premier produit de la rencontre de jeunes artistes béninois qui ont décidé de se mettre en collectif, l’Association Dadobo Kreativ. « C’est un projet qui est né en janvier 2020, d’abord une résidence de recherche autour de ce que raconte le quotidien des acteurs, comédiens danseurs dans le métier culturel dans les grandes villes de l’Afrique de l’Ouest », rappelle Gbènakpon Todego. Ils y sont arrivés avec l’appui de Javier Lopez Piñon. Leur rêve est de pouvoir donner 50 représentations de ce premier spectacle né de leur collaboration.
Après le spectacle de sortie de résidence à l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (EITB), ils en sont à la 8ème. Ils ont fait quelques-unes à Lomé au Togo et espèrent plusieurs dates au Bénin avant de mettre le cap sur d’autres pays. Ces jeunes artistes béninois remercient « Le Centre » pour l’opportunité et espèrent l’appui d’autres espaces de diffusion.