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PAM/Transfert de cash Recoba: Mariame Namata trouve le chemin du bonheur pour son foyer

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Jeudi 09 décembre 2021. Mariame Namata fixe le rendez-vous pour amorcer son départ de l’extrême pauvreté avec son ménage après avoir subi les affres des inondations de 2020 et les effets des mesures Covid-19. Son histoire est semblable à celle de l’handicapé visuel qui annonce lancer des pierres. Dame Mariame a déjà ses pieds sur les fonds Recoba depuis le 3 décembre dernier, pour en faire son capital…

Mariame Namata. 45 ans, elle vit dans le village Banitè-koubéri dans l’arrondissement de Guéné. C’est dans la commune de Malanville au Nord-Bénin, notamment dans le département de l’Alibori. Son activité principale se résume à l’agriculture auprès de son mari. En 2020, mère Mariame a subi impuissante, le ravage de leur champ de maïs, de sorgho et d’haricot. « L’inondation nous a tout pris », rapporte-t-elle. C’est sous l’effet des inondations causées par le débordement du fleuve Niger en cette année de triste mémoire pour Mariame.

Sans alors vivres et moyens de subsistance, elle s’est trouvé un palliatif : le commerce de la gomme arabique communément appelée Kpoata en lange dendi. Cette activité consiste à aller en brousse, creuser cette racine, la transformer en poudre après l’avoir pilé et séché. C’est ce qu’elle gagne dans ce commerce qui lui permet désormais de se faire un peu de sous pour payer quelques vivres pour son foyer. Mais c’était trop insignifiant pour couvrir les besoins alimentaires énormes d’une famille de 7 enfants dont 3 filles. « C’est de la souffrance », pleure-t-elle. « Sa situation était critique parce qu’après l’inondation, il ne lui restait rien. Même son mari l’accompagnait en brousse pour creuser la racine kpoata. Ils pilent ensemble avec les enfants. Les garçons prennent pour amener au marché et vendre pour pouvoir acheter des vivres et des condiments. Après l’inondation, ce n’était pas facile », confirme son frère Issa Namata, enseignant de profession. De plus, la crise liée à la Covid-19 est arrivée intensifier sa souffrance avec son mari et ses enfants. 

La vie nouvelle

Ce quotidien est désormais au passé dans sa vie, du moins en passe de l’être. Une nouvelle page s’ouvre dans son foyer. Mariame est bénéficiaire du projet Résilience Covid-19 Borgou et Alibori (RECOBA) initié et mis en œuvre par le Programme alimentaire mondial (PAM) avec l’appui financier de la Coopération Suisse. Dans le cadre de l’opération de transfert monétaire (Cash-Based transfert, CBT) sur ce projet, Mariame a reçu 70.000 F CFA pour son ménage ce vendredi 3 décembre 2021. C’est sur le site de l’opération de transfert dans l’enceinte de l’arrondissement de Guéné. Elle a reçu 50.000 F CFA d’assistance alimentaire et 20.000 F CFA en guise d’assistance nutritionnelle pour ses enfants.

Mariame reçoit ces fonds

Pour elle, c’est là, la clé de son bonheur ; il ne sera pas question d’aller payer des vivres au marché pour seulement la consommation. Elle entend en faire un capital pour se relever de ces deux crises. « Je vais acheter du maïs et du mil et en revendre chez moi. Je ferai tout pour augmenter cet argent », confie-t-elle impatiente du prochain jour du marché de Guéné qui ne s’anime que les jeudis. Ce sera le jeudi 9 décembre 2021. Le sac de 100kg de maïs varie présentement entre 14.000 et 15.000 F CFA dans ce marché. Le mil est quant à lui à 16.500 F CFA. 

Mère Mariame a l’assurance de ce que ce commerce va lui permettre de fructifier les fonds Recoba reçus. En effet, le maïs et le mil sont deux produits vivriers à forte demande de consommation dans le village Banitè-Koubéri situé à 9 kilomètres de Guéné, informe Issa Namata. Son frère est convaincu qu’avec cet appui financier, la situation de sa grande sœur va changer. Il est certain que le mari même va contribuer à la bonne gestion. « Forcé, parce que le mari même souffre. Ils vont penser comment faire pour que leur vie change. On ne peut pas prendre cette somme pour aller faire du n’importe quoi », parie-t-il. Mariame met Allah au cœur de l’action qu’elle va entreprendre dans une semaine. « Dieu va m’aider à changer la situation avec ce fonds », prie la musulmane avec conviction.

Blaise Ahouansè

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