La Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA-Bénin), la Confédération générale des travailleurs du Bénin (CGTB) et l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (UNSTB) sont contre la forme et la méthode utilisées dans le cadre de l’interpellation de Steve Amoussou. Celui-là enlevé à Lomé au Togo par des individus puis conduit en territoire du Bénin, remis entre les mains de la police, gardé à vue, présenté au Procureur spécial près la CRIET et déposé en prison en attendant son procès le 7 octobre prochain.
Les centrales et confédérations syndicales se sont prononcées officiellement sur le dossier à la faveur d’une déclaration de presse ce jeudi 29 août 2024 à la Bourse du travail à Cotonou. « Cette rencontre de partage d’opinion avec la presse vise à dire clairement notre position sur le sujet et certainement nos engagements pour la suite de la veille citoyenne que nous devons nous imposer tous d’abord en tant que béninois, en tant que gardien de la démocratie, en tant que gardien des droits de l’homme et surtout en tant qu’acteur et gardien de la paix et de la quiétude nationale », a souligné le Secrétaire général de la CGTB, Moudassirou Bachabi dans ses propos préliminaires à la déclaration.
Dans leur déclaration lue par le secrétaire général de la CSA-Bénin, Anselme Amoussou, ces centrales et confédérations syndicales se sont prononcées sur la forme de cette interpellation et sur le jugement attendu de l’intéressé. Sur la forme, elles rappellent ce que prévoit la procédure pénale en République du Bénin en matière d’arrestation de personne soupçonnée d’être en conflit avec la loi résidant hors du territoire national et affirment que les « règles régissant la poursuite, en la circonstance, n’ont pas été respectées ». « Les centrales et confédérations syndicales du Bénin y voient une pratique rétrograde qui viole en tout point de vue les normes nationales et internationales en matière de droits fondamentaux de personnes en conflit avec la loi. Elles y voient également la volonté manifeste du Gouvernement d’instaurer un climat de peur, de paranoïa et d’insécurité. Après plus de 30 ans de pratiques démocratiques affirmées, notre peuple a droit à la quiétude et au respect des principes élémentaires de procès équitable. », affirment-elles.
Au sujet du jugement, la CSA-Bénin, la CGTB et l’UNSTB se demandent « ce que vaut un procès dont la fondation est faite de violation flagrante et grave des droits élémentaires de la personne mise en cause » et « exigent la libération de Steve Amoussou au regard des conditions de son arrestation ». Leur position, c’est de faire arrêter ces types de procédures en République du Bénin, a résumé le Secrétaire général de la CGTB. Ci-dessous, l’intégralité de la déclaration.