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Système éducatif béninois et africain: Dr Dodji OLOU relance le débat sur la révision des manuels scolaires 

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Auteur d’une trentaine d’ouvrages pluridisciplinaires, l’Enseignant-Chercheur béninois, Dodji Mahouignito Djehouty OLOU s’investit depuis des années à la renaissance du système éducatif béninois et surtout africain. Sa dernière conférence a porté sur la problématique des manuels scolaires des écoles africaines. Des documents scientifiques qui nécessitent, selon lui, d’être révisés. 

La communication s’est déroulée le samedi 26 Mars 2022 à l’hôtel Novella Planet de Porto-Novo à la faveur d’une conférence pluridisciplinaire organisée par l’Ecole de formation des enseignants du secondaires, EFES-SAPIENTIA. Devant enseignants-chercheurs, les représentants des ministères des enseignements, les membres de l’Association d’Expertise Pédagogique et Méthodologique Harmonie (AEPM-HARMONIE), Association fondatrice de l’EFES-SAPIENTIA, les élèves et bien d’autres acteurs du système éducatif béninois, le philosophe a donné le clic de la renaissance. C’était sur le thème : « Quel système éducatif pour les pays africains à l’heure de la mondialisation et du numérique ».  

Dans le déroulé de la conférence qui a gardé en haleine tout l’auditoire, Dr Dodji OLOU, a prouvé combien les grecs cités aujourd’hui dans l’enseignement des matières telles que la chimie, les mathématiques, la physique, la biologie, la géométrie et autres sont tous allés apprendre leur science dans les pays égyptiens. 

« Il s’agit d’échanger sur le système éducatif qu’il faut pour le continent Africain. Puisque nous parlons de changement de système éducatif, nous parlons donc du changement des manuels scolaires dans tous les domaines. Donc, que ce soit en mathématique, en physique, en biologie, en chimie, en philosophie, la question centrale a consisté à baser les échanges sur un paradigme central africain. La vision de notre système éducatif doit donc être une vision africaine. Tout comme les européens ont bâti un système éducatif basé sur les humanités grecquo-latines, nous avons également le devoir en quelle que sorte de bâtir un système éducatif basé sur les humanités classiques égypto-lybiennes », a expliqué le conférencier. 

Pour lui, l’Africain aujourd’hui dans le souci de la restauration de son système éducatif se doit de repartir à ses sources, un peu comme l’a annoncé Cheikh Anta DIOP qui recommande de se ressourcer et non de s’enliser dans le passé. Ceci, pour y tirer suffisamment de leçons pour sa propre gouverne. Il a fini par lancer un appel aux acteurs, celui de faire changer les manuels scolaires dans le système éducatif africain.  

Des savants majoritairement africains

Exobiologie et membre de la société française d’exobiologie, le conférencier confie le mal fait à l’Afrique par les colons. « L’histoire de l’Afrique et de l’humanité a été falsifiée par certains occidentaux. Certains de ces occidentaux ont effectivement révélé la vérité même s’ils sont ostracisés » déplore-t-il. C’est à juste titre qu’il a cité quelques exemples d’Africains scientifiques. « On ignore par exemple que c’est l’africain Henri SAMPSONG par exemple qui a inventé la cellule gamma électrique qui a servi à fabriquer le téléphone. On ne dit pas souvent que c’est Phillip EMEAGWALI du Nigeria qui a été à l’origine de l’ordinateur le plus performent au monde capable de faire 1,3 milliards de calcul en seconde. On ne nous dit pas souvent que c’est le ghanéen, Thomas MENSAH qui a inventé la fibre optique. Le micro par exemple a été l’œuvre de David Edward HUGHES. Joseph JACKSON a inventé par exemple la télécommande. Artu ZANG du Cameroun a inventé le cardiopad qui est un instrument qui nous permet d’analyser le cœur à distance. Il en ressort donc qu’il y a des milliers de savants africains qui ont révolutionné l’humanité.

Appel aux acteurs du système éducatif

« Aujourd’hui, nous n’en profitons plus simplement parce que nous avons perdu l’initiative économique et politique » déplore-t-il avant de lancer un appel aux acteurs du système et aux décideurs. « L’appel que je lance, est de faire changer les manuels scolaires. Car, l’objectif de tout ce que nous faisons est le panafricanisme afin que l’Afrique redevienne la première puissance économique et militaire de la planète. Il ne s’agit pas d’avoir tout cela et demeurer dans la pauvreté. L’Afrique possède 85% des richesses minières et énergétiques de la planète. Il suffit tout simplement de les utiliser avec intelligence pour notre renaissance. Il ne s’agit pas d’un développement. Car, le développement appelle à une Nation qui n’avait pas été puissante auparavant. Donc nous devons parler de renaissance. Il s’agit de redevenir ce que nous étions. Le concept même du développement était un concept occidental », explique Dr Dodji OLOU. Le plus important pour lui, c’est de passer aux actions. Il ne s’agit pas, précise-t-il, d’attendre les gouvernants. C’est vrai qu’on a besoin d’eux pour institutionnaliser tout cela, mais chacun à son niveau peut déjà faire quelque chose. 

La place du numérique

A la question de savoir la place du numérique dans cette renaissance du système éducatif africain, il déclare : « Le numérique ou le non numérique doit exister. Mais, il faut savoir en faire bon usage. On peut utiliser une plante pour tuer comme on peut aussi l’utiliser pour guérir. Donc, la plante n’est pas mauvaise en elle. C’est l’usage qu’on en fait qui détermine sa nature. Le numérique n’entrave pas la culture du livre. Les deux sont donc complémentaires ». Voilà qui vient relancer le problème de la révision des manuels scolaires en Afrique et des états généraux de l’éducation au Bénin. 

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