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Cantine scolaire: Gérard Honvu, un meunier heureux à l’EPP Do-Hongla

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(Les retombées du moulin partagées entre l’école et sa famille)

L’école primaire publique (EPP) Do-Hongla à Adjara dans le département de l’Ouémé a un moulin à grains. Elle emploie Gérard Honvu. Le jeune homme de 33 ans s’en occupe depuis environ 4 mois déjà. Il s’y plaît bien voyant une assurance pour sa petite famille et lui en plus de ce qu’il contribue au fonds pour le fonctionnement et la pérennisation de la cantine scolaire dans cette école.

Aux envirions de 11 heures, lundi 27 mai 2024 à l’école primaire publique Do-Hongla dans l’arrondissement d’Aglogbè à Adjara. Seule, dans une petite pièce vers la fin de la clôture sur l’aile droite de l’établissement, Gérard Honvu, assis sur une chaise en bois devant un moulin à grains, attend ses prochains clients de la journée. Tout heureux, il a déjà fini décrasser un lot, tôt ce matin. C’est ici qu’il trouve désormais le pain quotidien de son foyer de trois enfants dont une fille de 8 ans -l’aînée-. « C’est une nouvelle vie », affirme-t-il en goun-gbé, une langue locale. « Je suis en fin de formation en coiffure depuis plusieurs années. Par manque de moyens après le décès de mon père, je n’ai pas pu prendre mon diplôme. Je n’ai pas pu ouvrir non plus mon atelier. Je me suis retourné au métier de mon père, -meunier-. Dans le grand marché, j’ai fait l’expérience avec un vieux qui n’était pas juste avec moi dans la rémunération. J’ai arrêté. Alors, je fais des navettes entre plusieurs jobs. Le jour où j’ai appris sur notre forum de Aglogbè -forum WhatsApp de jeunes du village, ndlr-, que l’école voulait un meunier, j’ai postulé pour avoir cet emploi et une stabilité. J’ai été retenu et je travaille ici depuis 4 mois, pas trop loin de mon domicile », explique-t-il dans sa langue.

Grâce au PAEEM

Gérard Honvu doit cette nouvelle phase de sa vie au Projet d’appui en équipements aux écoles pilotes du modèle d’alimentation scolaire (PAEEM). C’est un projet financé grâce aux ressources complémentaires que mobilise le Programme alimentaire mondial (PAM) pour appuyer le gouvernement béninois dans la mise en œuvre du Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI). Ce projet suscite, encourage et soutient des activités génératrices de revenus pour la durabilité du PNASI à travers la mise en place et le développement d’un modèle durable d’alimentation scolaire au Bénin. C’est ainsi que l’EPP Do-Hongla a été dotée de ce moulin à grains d’une part et d’un lot d’équipements au profit d’un groupement de femmes pour la transformation du manioc en atchèkè. Gérard Honvu en vit avec sa famille.

Les retombées partagées entre la cantine scolaire et son foyer

Même s’il n’a pas encore une comptabilité de ce qu’il y gagne financièrement, ce jeune meunier est convaincu de ce que c’est meilleur par rapport à ses expériences antérieures. Pour preuve, il s’occupe mieux des besoins alimentaires de sa petite famille, à l’en croire. « Ce qui est sûr, maintenant c’est mieux ; je mange ; mes enfants aussi. », résume-t-il. Aussi, une partie de son revenu est-elle versée pour le fonctionnement de la cantine scolaire dans cette école et une autre pour assurer l’entretien de la machine. Pour l’instant, cette part s’élève à 6000 FCfa par semaine.

Au-delà de ce qu’il gagne financièrement, Gérard Honvu se dit rassuré de ce que c’est un emploi durable du fait que c’est porté par un programme de l’Etat. « C’est pour une école publique. Ce n’est pas pour un privé. Cela me donne plus de garanti », affirme-t-il. Pour ce, il donne le meilleur de lui-même pour maintenir et accroître la clientèle, d’après Anthelme Adounkpè, le directeur de l’école. « Si vous regardez le maïs écrasé pour l’akassa – pâte à base de maïs semi-cuit, ndlr-, c’est très bien moulu. La farine du maïs aussi. Quand je compare un peu à ce qu’on faisait dehors avant la venue de cette machine, franchement, il y a une différence », confie-t-il. « On sent également qu’il – Gérard, ndlr- est conscient de son travail. Il est toujours là et travaille bien. Depuis qu’il a commencé, il n’y a jamais eu de plainte de la communauté », avoue le directeur. Fier de ce qu’il en profite avec ses enfants de même que tous les enfants inscrits dans cette école, Gérard Honvu est visiblement engagé à jouer toute sa partition pour la durabilité de cette activité.

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