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Exposition « aligaa » à la B’az: Tranquilin Sourou Nonfon prend route pour les arts plastiques avec l’ancêtre des Zémidjans

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La Cité contemporaine de la recherche et de la création (CCRC) La B’az, à Ouèdo, abrite depuis vendredi 15 décembre 2023, l’exposition d’arts plastiques « aligaa » signée Tranquilin Sourou Nonfon. Le vernissage a été suivi d’un spectacle de théâtre assuré par des conducteurs de taxi-moto communément appelés Zémidjans. Ce sont deux offres comptant pour l’an II du projet « Connecter les territoires » de l’association Tout Gran Theatr Djogbe (TGTD) financé par l’Institut français du Bénin (IFB) dans le cadre de l’aide à l’implantation territoriale d’équipes artistiques.

Taxi kanan

Ouèdo, la nouvelle cité dortoir dans la commune d’Abomey-Calavi. Sur un vaste espace nouvellement redéfriché en face de la Cité contemporaine de la recherche et de la création (CCRC) La B’az, se dresse une grande paillote. De loin, à travers un linge blanc très fin qui entoure l’une des pièces, on aperçoit l’ancêtre des conducteurs de taxi-moto « Zémidjan » majestueusement posé, « Taxi Kanan ». Sur la selle arrière de la grande bicyclette est soigneusement attaché un gros panier enduit de déjections de bœuf traitées. L’ensemble fait remonter à la naissance de la pratique de taxi-moto « Zémidjan » dans le département de l’Ouémé. A côté, est dessinée en ocre au sol, une carte d’Afrique sur laquelle parait bien le Bénin dans une autre couleur distinctive. Des figurines sont posées par endroit à l’intérieur de la carte puis reliées au vélo. L’œuvre est « Taxi kanan ». C’est en hommage au « zémidjan », métier qui évolue dans le temps et dans l’espace et sert de connexion entre territoires et entre peuples.

Case de départ

La suite de « Taxi kanan », c’est à l’intérieur de la CCRC. On y retrouve une autre installation toujours sur l’histoire du Zémidjan. C’est « case de départ ». L’œuvre est à la fois sonore et visuelle. Dans une chambre, un cycliste circule avec son vélo posé sur deux grandes roues à l’horizontale avec des plaques portant différents messages qu’on lit souvent derrière les « Zémidjan ». Cette deuxième installation est composée en plus, de deux casques destinés aux visiteurs. Ils portent chacun, un dispositif racontant les vécus des conducteurs de taxi moto.

En blanc,Tranquilin Sourou Nonfon

Ces deux installations constituant le fonds de l’exposition « aligaa » portent les griffes de Tranquilin Sourou Nonfon. C’est une première pour lui dans les arts plastiques. Un coup d’essai mais de maître. Du graphisme et réalisation à l’installation d’arts plastiques, Tranquilin Sourou Nonfon surprend agréablement. Que ce soit le niveau de créativité, les choix de couleurs et les symboles en harmonie parfaite avec l’histoire que racontent les deux œuvres, tout défend bien son travail. Au-delà d’exprimer le long parcours que font les conducteurs de taxi-moto en rond, « Aligaa » est aussi l’expression de l’engagement du désormais plasticien dans les arts plastiques. Visiblement, Tranquilin Sourou Nonfon ne s’embarque pas pour faire long feu mais un long voyage prometteur dans cette discipline artistique.

En coulisse du grand jeu qu’il sort en premier acte, il faut y voir la Cité contemporaine de la recherche et de la création (CCRC) La B’az qui devient une terre fertile pour la créativité et la révélation des talents. Comme un laboratoire d’art, La B’az laisse germer les idées puis leur donne corps. « On ne pouvait pas savoir ce qu’il – Tranquilin, ndlr- raconte dans ses pensées. Il s’est positionné puis La B’az l’a accompagné », rapporte dans le cas d’espèce, Didier Sèdoha Nassègandé, promoteur de la B’az.

Tranquilin Sourou Nonfon, désormais artiste plasticien, il faut aussi y voir plus en arrière son parcours à Arttistik Africa. Dans ce sanctuaire des arts sorti des inspirations de Ousmane Alédji, Tranquilin a eu l’opportunité de bien s’abreuver. Sur plusieurs années, le graphiste réalisateur a pu côtoyer plusieurs styles des arts plastiques dont les meilleurs qui ont forgé en lui l’audace et le goût de la grandeur dans la création. Et lorsqu’il rentre dans la dynamique de recherche et de création à La B’az, il s’explose. « Aligaa » est une merveille à visiter. L’exposition reste ouverte jusqu’à la fin de cette année 2023.

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