Il se tient depuis le lundi 11 mars 2024 au Bénin, un forum collaboratif régional d’échanges d’expériences et de stratégies sur la Santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR) et l’éducation à la santé sexuelle. L’Association Béninoise pour la Promotion de la Famille (ABPF), le centre néerlandais d’expertise sur la sexualité Rutgers et d’autres partenaires internationaux des programmes Ado Avance Ensemble et Right Here Right Now (RHRN) créent ici le cadre approprié et urgent pour mieux faire face ensemble aux défis en matière de SDSR.
« Échangeons ! Renforcer notre résilience et améliorer la SDSR pour tous ». Au-delà d’un thème, ceci sonne comme le mot d’ordre sous lequel se retrouvent depuis lundi à Cotonou au Bénin, 18 organisations de la société civile provenant de 10 pays « pour discuter des avancements et des défis en matière de santé et droits sexuels et reproductifs des jeunes ». Elles sont venues du Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Togo, Sénégal, Maroc, Tunisie, Burundi et des Pays-Bas.
Il s’agit d’un forum collaboratif qui, jusqu’au 13 mars prochain, va faire dialoguer deux programmes à savoir, Ado Avance Ensemble et Right Here Right Now (RHRN ) donnant la parole aux acteurs de terrain pour croiser leurs expériences et trouver des stratégies plus innovantes. « Le but visé ici est de partager nos expériences et nos stratégies dans la lutte contre l’opposition aux droits en matière de santé sexuelle et reproductive en particulier l’éducation à la santé sexuelle », indique la Présidente du Conseil d’Administration de l’ABPF, Olive Fleur Oussougoe. « Ce forum, bien plus qu’une simple réunion, est une plateforme où la diversité de nos expériences convergent vers un objectif commun : renforcer nos capacités à protéger et promouvoir les droits humains dans un contexte marqué par des défis multiples », a-t-elle ajouté.
Unis contre l’opposition à l’éducation sexuelle complète
Olive Fleur Oussougoe a insisté surtout sur le défi lié aux oppositions. « Nous faisons face à des oppositions parfois virulentes dans nos efforts pour garantir l’accès à une éducation sexuelle complète », rapporte-t-elle. L’ambassadeur des Pays-Bas au Bénin, Son Excellence Joris Jurriëns, renchérit que « la santé et les droits sexuels et reproductifs sont sous pression actuellement dans le monde entier » en même temps qu’il y a beaucoup de défis dont le pourcentage élevé de besoins non-satisfaits en contraception, le taux de mariages d’enfants et de grossesses précoces. « Pour cela, notre travail est plus que jamais nécessaire pour promouvoir l‘accès aux services, aux produits et aux informations complètes justes par l’éducation sexuelle mais aussi pour approfondir notre message – sur l’importante du DSSR, ndlr- », a-t-il souligné. « L’Education à la Santé Sexuelle joue un rôle fondamental pour éviter les risques mentionnés ci- dessus. Les études montrent qu’une éducation à la santé sexuelle de bonne qualité peut fournir aux jeunes les informations nécessaires sur leur corps et leur sexualité, réduire la désinformation, la honte et l’anxiété, et améliorer leur capacité à faire des choix sûrs et éclairés en matière de santé sexuelle et reproductive. Elle permet également aux jeunes de développer des valeurs positives, notamment le respect des droits de l’homme, de l’égalité des sexes et de la diversité, ainsi que des attitudes et des compétences qui contribuent à l’établissement de relations sûres, saines et positives. », indique l’ABPF dans son communiqué de presse sur le présent forum.
Trouver les meilleurs protecteurs de la SDSR
Ce forum collaboratif de Cotonou est approprié face à l’opposition à l’éducation sexuelle complète, selon la représentante de l’Ambassadrice de l’Union européenne au Bénin. « Cette approche est sans doute, la seule à même de répondre aux défis auxquels vous êtes confrontés dans vos efforts pour sensibiliser et former sur l’éducation à la santé sexuelle », a affirmé Muriel Abikou. Ceci, surtout pour la synergie d’action que ce rendez-vous suscite, d’après l’Ambassadeur des Pays-Bas qui fait référence à l’adage « Si tu veux aller vite, vas seul. Mais si tu veux aller loin, vas ensemble ».
« Ensemble, nous traversons des frontières géographiques pour construire un front uni contre l’adversité. Dans cet esprit collaboratif, notre premier objectif est de favoriser un apprentissage interprogrammes et interpays », dira la présidente du Conseil d’Administration de l’ABPF. Dr Thierry Lawale, représentant le Ministre de la Santé, recommande aux participants à ce forum d’exploiter leur diversité d’horizon, diversité de culture et diversité de connaissance pour, dit-il, « discuter et rechercher les meilleurs comportements protecteurs de la santé à recommander aux jeunes et adolescentes ». Il a souhaité que ce forum inspire des actions concrètes. « Il faudra sortir de ce forum avec une compréhension approfondie des approches novatrices pour surmonter les oppositions, contribuant ainsi à créer des changements significatifs dans nos initiatives », a lancé Olive Fleur Oussougoe.
A propos des programmes Ado Avance Ensemble et RHRN
Rappelons que le programme Ado Avance Ensemble financé par l’Union européenne travaille avec les adolescentes vulnérables (10 à 19 ans), en particulier les filles non scolarisées, en améliorant la demande et l’accès aux informations et services SDSR ; renforçant les systèmes de santé publics, privés et communautaires et en promouvant un environnement politique et sociétal favorable qui permette aux adolescents vulnérables d’accéder à des informations et des services SDSR de qualité. C’est un programme de trois ans implémenté au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Togo. Il est mis en œuvre par un consortium diversifié et dynamique composé de Rutgers (coordinateur), ABBEF, ABPF, AIBEF, ATBEF, CAMNAFAW, DKT International, et Ipas Afrique Francophone.
Quant à Right Here Right Now (RHRN), c’est un programme financé par le Ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas pour permettre à ce que tous les jeunes, dans toute leur diversité, jouissent de leur Santé et de leurs Droits Sexuels et Reproductifs (SDSR). Il est mis en œuvre au Bangladesh, au Bénin, au Burundi, en Éthiopie, en Indonésie, au Kenya, au Maroc, au Népal, en Tunisie et en Ouganda. Ceci, sous la conduite d’un consortium composé de Rutgers, CHOICE, AMPF (Association Marocaine de Planification Familiale – Maroc), RHU (Reach a Hand Uganda), ARROW (Asian-Pacific Resource & Research Centre for Women – Malaisie), Bandhu Social Welfare Society (Bangladesh) et RNW media (Pays-Bas).