Un atelier sur la chaine d’approvisionnement en vivres locaux pour les cantines scolaires au Bénin se tient depuis la matinée de ce jeudi 28 avril 2022 à Cotonou. Les réflexions devront conduire aux choix des options claires et pratiques suivies d’une feuille de route pour un programme d’alimentation scolaire au Bénin basé sur la production agricole locale.
Dans le cadre du Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI) au Bénin, le gouvernement et le Programme alimentaire mondial (PAM) conjuguent leurs efforts pour mieux cerner la question de l’approvisionnement des écoles à partir de la production locale. Les réflexions à ce propos sont objet d’un atelier de deux jours ouverts ce jeudi 28 avril 2022 à Cotonou. Les producteurs locaux et autres acteurs à divers niveaux étatiques et privés de la chaine dans le pays ainsi que des personnes ressources du PAM – Bureau pays ainsi que du bureau régional et du siège- y sont présents.
A l’ouverture, le représentant résident du PAM au Bénin, Guy Adoua, a rappelé qu’avec une portée nationale et une couverture actuelle de 75% des écoles primaires publiques, le PNASI vise à renforcer l’alimentation scolaire au Bénin en développant une approche multisectorielle et en privilégiant la promotion de la production locale et les achats locaux en vue d’améliorer les performances scolaires, la diversité alimentaire et la nutrition des élèves dans les écoles bénéficiaires des cantines.
Le présent atelier offre l’occasion d’approfondir ensemble, les réflexions pour le renforcement des achats locaux, à en croire Guy Adoua. « Ces deux jours offrent l’occasion aux acteurs impliqués dans ce mécanisme d’approvisionnement, qu’ils soient du secteur public, de la société civile, du secteur privé ou encore des institutions de coopération bilatérale et multilatérale, de réfléchir à trouver des solutions les plus adaptées pour redynamiser et renforcer le système d’approvisionnement des cantines scolaires en vivres locaux au Bénin », dira le Directeur de cabinet du ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Dossa Aguèmon.
Il s’agira donc « de définir les étapes et les rôles des différents partenaires le long de la chaine d’alimentation scolaire afin de parvenir progressivement à une cantine scolaire basée sur les produits endogènes ». Au-delà, les réflexions devront aussi aboutir à des propositions de pistes pour diversifier le panier alimentaire, améliorer la qualité du bol scolaire et jeter les bases du transfert progressif des compétences de gestion des cantines à l’Etat.
Cette approche fait la joie des producteurs locaux. « Le PAM, c’est un marché potentiel pour nous, qui va booster la production. C’est un bon programme -le PNASI, ndlr- qui pourra booster l’agriculture nationale. Il faut qu’on y travaille. C’est un enjeu. On n’a pas d’erreur à faire. On doit pouvoir réussir avec le PAM », avoue Jules Avocè, directeur de l’Entreprise de service et organisation de producteurs, ESOP vallée sarl.
A l’agenda des deux jours d’atelier, sont inscrits des communications, des travaux de groupe et des échanges en plénière sur la stratégie d’approvisionnement des cantines en vivre à partir de la production locale, les filières et chaine de valeur pour le panier actuel (maïs, riz, haricot, huile et sel), les leçons apprises des achats locaux, les outils et innovations dans le cadre des achats locaux au niveau du PAM, les normes de qualité des produits alimentaires, etc. Des recommandations et orientations seront formulées à la fin pour le renforcement des achats locaux.
Le PAM et le gouvernement en font une priorité dans leur volonté de stimuler l’agriculture, d’augmenter les revenus des petits producteurs et d’améliorer la nutrition des écoliers grâce à une alimentation saine et équilibrée basée sur les habitudes locales, à en croire le représentant résident du PAM au Bénin. « L’alimentation scolaire basée sur la production locale permet ainsi, dans l’esprit de l’agenda 2030 et de l’unicité des ODD, de faire le pont entre les objectifs relatifs à l’éducation, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’économie, l’environnement, la santé, la cohésion sociale pour un développement durable », justifie Guy Adoua.