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Renvoi des élèves des devoirs pour non paiement de scolarité: Un fait plus étendu pourtant interdit

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Students arrive at the General Education College (CEG) in Godomey, as school resumes on May 11, 2020. - Schools in Benin reopened on Monday, with strict instructions on distance, hygiene and distribution of masks, after several weeks of closure to curb the spread of the new coronavirus. (Photo by Yanick Folly / AFP)

Renvoi des élèves en pleine composition des derniers devoirs de l’année scolaire. Le cas du Collège d’enseignement général CEG ZOGBO à Cotonou relayé par notre organe hier n’est pas un cas isolé. Des sondages faits dans la journée, il ressort que pusieurs autres directions des établissements d’enseignement secondaire au Bénin ont, dans leur politique de recouvrement des frais de scolarité, choisi aussi entre autres moments, celui des devoirs pour renvoyer les élèves. 

Dans plusieurs établissements, les élèves n’ayant pas soldé les frais de scolarité n’ont pas droit de composer les derniers devoirs de l’année scolaire démarrés hier, lundi 9 mai 2022. Peu importe le montant dû. Même à 700 F Cfa restant des frais de scolarité, l’élève n’a pas accès aux devoirs. A la première épreuve des compositions, celle du français, lundi matin, les débiteurs ont été purement et simplement renvoyés dans ces établissements.

Pourtant interdit

Sur la question, les avis recueillis par plusieurs acteurs du système éducatif dont des conseillers pédagogiques, directeurs d’écoles et responsables d’associations de parents d’élèves joints au téléphone sont partagés. Mais l’unanimité est faite entre eux sur l’interdiction du renvoi en pleine composition pour non payement des frais de scolarité. Ceci, à travers une note circulaire. 

Il s’agit de la note de service N°2557/MESTFP/DC/SGM/SA du 13 décembre 2017 portant interdiction stricte et sur toute l’ensemble du territoire national, du renvoi des élèves des collèges et lycées pendant les devoirs pour non payement des frais de contribution scolaire. « Les textes ne le permettent pas », affirme une conseillère pédagogique des enseignements secondaires.

Une terre fertile pour la multiplication des problèmes sociaux

Pour le président de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves du Bénin (Fenapeb), Epiphane Azon, le moment des devoirs est mal choisi. « Je ne suis pas d’accord. D’accord que les parents ont l’obligation de solder mais pas d’accord qu’on renvoie les enfants en plein devoir, encore le dernier devoir de l’année », affirme-t-il.

Le faire est même contraire à la politique de maintien des enfants à l’école, soutient Blaise Gnanho, directeur du Ceg Colly. Il estime que le directeur doit chercher d’autres moyens pour recouvrer les scolarités tout au long de l’année scolaire. « Certes, il y a l’inconscience de certains parents et même de certains élèves, mais renvoyer l’enfant des devoirs, c’est créer un autre problème social. Ce qui importe, c’est le maintien des enfants à l’école », confie-t-il. Entre autres méthodes, il rapporte avoir instruit son comptable à permettre aux parents d’élève de payer par tranche même de 1000F ou 2000F. Parfois, il prend son téléphone pour gérer certains cas.  

Le Directeur du Ceg Kanzounkpa quant à lui, avoue laisser son comptable faire son travail mais être prêt à trouver des solutions avec les parents. « Il faut permettre au comptable de faire son travail. Lorsque l’enfant est renvoyé, s’il a le courage d’aller me voir, je prends mon téléphone pour appeler ses parents. On trouve des solutions. Renvoyer un enfant, ça a toujours gêné. On a toujours des solutions. Je n’ai jamais renvoyé un enfant », raconte Georges Kouhossounon.

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