Le Réseau d’informations, d’échanges et d’appui aux acteurs du secteur de l’eau, hygiène, assainissement et GIRE (REAGIRE) a organisé hier, jeudi 18 juillet 2024, une réunion institutionnelle consacrée à l’assainissement de base au Bénin. La rencontre qui a mobilisé différentes parties prenantes dont société civile, collectivité locale et administration publique et privée à l’hôtel Les Oliviers de Porto-Novo sonne une ère de renforcement de coopération et de solidarité en faveur de l’hygiène et de l’assainissement de base.
« Contribuer à l’amélioration de l’accès des citoyens aux services d’hygiène et d’assainissement de base à travers la promotion et la mise en œuvre d’actions de coopération décentralisée et de solidarité internationale ». Tel est l’objectif global de la réunion institutionnelle sur l’assainissement de base organisée jeudi par le Réseau d’informations, d’échanges et d’appui aux acteurs du secteur de l’eau, hygiène, assainissement et GIRE (REAGIRE) à Porto-Novo. A l’ouverture, le secrétaire exécutif du Partenariat national de l’eau du Bénin (PNE-Bénin), André Zogo, a indiqué qu’il s’agit de façon spécifique de « faire l’état des lieux dans le domaine de la promotion de l’hygiène et de l’assainissement de base aux niveaux familial, institutionnel et dans les lieux publics ; informer les acteurs sur les nouvelles perspectives en matière de promotion de l’hygiène et de l’assainissement de base et les opportunités ; et développer des partenariats de coopération décentralisée et de solidarité internationale ». C’est une stratégie de réponse aux défis du sous-secteur hygiène et assainissement de base (HAB) où plus de la moitié de la population n’a pas accès aux services d’assainissement améliorés. Lancé en septembre 2023 sur initiative du PNE-Bénin et du programme solidarité eau (pS-Eau) avec le soutien de l’Agence de l’eau Seine-Normandie et l’Agence française de développement, REAGIRE en fait son cheval de bataille. Ceci, à travers plusieurs initiatives avec comme ligne maitresse, de consolider l’ensemble des acteurs et des actions pour favoriser l‘accès à l’eau et à l’assainissement pour tous, à en croire Philippe Mouton, représentant du pS-Eau.
Quand REAGIRE crée un cadre espéré par tous
Pour l’ensemble des acteurs réunis, étatiques comme privés, cette réunion institutionnelle sur l’assainissement de base est capitale surtout au regard de la synergie d’action qu’elle promeut. Le Maire de Pèrèrè, président de la Commission thématique eau, assainissement et infrastructures de l’Association nationale des communes du Bénin (ANCB), Dr Abdoulaye Alassane avoue que les communes du Bénin sont conscientes de ce que pour un développement harmonieux, il faut un cadre sain mais sont démunies de moyens pour faire face à la problématique. « Aucun développement, aucune santé ne peut être assuré dans un cadre de vie malsain. L’hygiène et l’assainissement doivent constituer la pierre angulaire du développement de nos communes. Les communes à elles seules ne peuvent pas faire face à ce défi », affirme-t-il, heureux de l’initiative du REAGIRE.
« Cette réunion est très pertinente et bien appréciée parce que l’hygiène et l’assainissement est un déterminant très important pour le bien-être des populations », dira Dr Conrad Déguénon, directeur hygiène, assainissement de base et santé communautaire à l’Agence nationale des soins de santé primaire (ANSSP). Il rapporte qu’actuellement, le Bénin fait face à un certain nombre de cas de maladies diarrhéiques dans certains départements parce qu’il y a eu une insuffisance en termes d’hygiène et d’assainissement dans ces localités. « Il est capital pour nous donc de reprendre la main sur l’hygiène et l’assainissement pour en faire un cheval de bataille pour l’amélioration de la santé des populations et le bien-être », affirme-t-il. Pour ce, il souhaite le renforcement des stratégies d’intervention. « Et nous ne pouvons le faire que dans un cadre multisectoriel avec l’implication de toutes les parties prenantes dont les collectivités locales », défend Dr Conrad Déguénon.
« Nous sommes sur le bon chemin ; des stratégies idoines sont en train d’être mises en place actuellement pour que la question de l’assainissement de base soit vraiment prise en compte dans le pays. Actuellement, un travail se fait pour qu’à la fin de l’année nous ayons, comme au niveau des autres sous-secteurs, quelque chose de tangible qui nous permet de nous projeter dans l’avenir, de mobiliser tous les partenaires et acteurs potentiels qui peuvent contribuer au développement de ce sous-secteur », répond le chef service assainissement à la Direction générale du développement urbain (DGDU), Pie Djivo. Il n’a pas manqué lui aussi d’exprimer sa joie au sujet de cette rencontre initiée par le REAGIRE parce que, témoigne-t-il, « cela permet à tous les acteurs d’avoir une meilleure vision de ce qui va être faire pour mieux évoluer ».