A la faveur d’une conférence de presse qu’il a donnée le lundi 7 février 2022 à la Maison des médias Thomas Mègnassan à Cotonou, Patrice Sèwanou Gbaguidi a sonné une mobilisation générale multipartite pour sauver la presse béninoise de ce qu’il appelle « drame renversant » qui perdure dans la corporation.
« Nous ne pouvons pas éternellement croiser les bras et regarder la situation pourrir ». Patrice Sèwanou Gbaguidi est désormais porteur d’un message de sensibilisation et de mobilisation pour la restauration des valeurs de la presse nationale au Bénin. Il l’a exprimé face à ses confrères et consœurs lors d’une conférence de presse lundi dernier à Cotonou. « Cette conférence de presse n’est que l’expression de notre grande déception et de notre indignation mais surtout se veut un appel pour une prise de conscience réelle chez les professionnels des médias », a indiqué le journaliste. « Cette conférence de presse se veut le détonateur d’une campagne pour dynamiter les pratiques obscènes qui nous plongent dans le stress, la dépression et que sais-je encore », a-t-il ajouté.
Les raisons de son initiative trouvent leur fondement dans la situation actuelle de la presse au Bénin. Une situation malheureuse, à l’en croire. Pour lui, le malheur de la presse béninoise, c’est entre autres, les revers de certaines dispositions de la loi n°2017-20 du 20 avril 2018 portant code du numérique en République du Bénin. « Dans une telle loi où on devrait faire la part des choses, il était indispensable de créer des conditions juridiques pour favoriser et encourager l’usage du numérique par les professionnels des médias sans chercher à restreindre la liberté de presse. Malheureusement et chose regrettable, on en a rajouté aux problèmes qui rongent les professionnels des médias. », a relevé le conférencier.
Ce malheur, c’est aussi « le mal de gouvernance dont souffrent certaines organisations » de la profession au Bénin, selon Patrice Gbaguidi. « Il y a une pagaille presque généralisée dans la gestion de nos faitières. La presse béninoise souffre aujourd’hui d’un problème de représentativité et partant des hommes capables d’œuvre pour la satisfaction et l’épanouissement collectifs », a-t-il souligné.
A cela s’ajoute les conditions qu’il qualifie d’ « indigne » auxquelles sont soumis les journalistes dans les entreprises de presse. « Nos entreprises de presse sont des entreprises d’exploitation, d’humiliation qui bafouent complètement nos droits. Dans les entreprises de presse, c’est la misère ambiante. En plus de ce que d’autres sont corvéables et taillables à merci, il est à noter et à faire observer que l’état des lieux est piteux en ce qui concerne le statut professionnel des journalistes en général », regrette Patrice Gbaguidi.
Il y a donc urgence, selon lui, pour « une œuvre pressante de rétablissement de la valeur du journaliste ». Au profit de cette œuvre, il appelle le Chef de l’Etat et son gouvernement au secours et à « prendre des mesures afin que cessent dans les entreprises de presse, l’injustice, l’exploitation de l’homme par l’homme, le mépris, l’humiliation, etc. ». A ce combat, il entend aussi associer des juristes, des inspecteurs de travail, des experts en matière de sécurité sociale, des acteurs de la Société Civile puis des institutions de la République et certains organismes internationaux. « Luttons pour vaincre la fatalité ! Ensemble donnons-nous la main ! », a lancé Patrice Gbaguidi au profit de la presse béninoise.