(« Le pas franchi ici au Bénin est très grand », note Eddy Niyonzima)
En voyage d’apprentissage régional au Bénin, des experts de différents domaines en fonction au ministère des affaires étrangères des Pays-Bas et de ses ambassades dans les pays de l’Afrique de l’Ouest sont allés dans la matinée du mardi 12 novembre 2024 au contact de la mise en œuvre du projet d’alimentation scolaire au Bénin, le cas de l’Ecole maternelle primaire publique de Dohouimè dans la commune de Djidja. C’est l’une des écoles financées par les Pays-Bas.
Visiter des projets qui sont financés par l’Ambassade des Pays-Bas au Bénin, discuter avec les acteurs, apprendre des résultats de ces projets, échanger sur les défis et aussi les projections pour une amélioration surtout sous l’angle de la durabilité et d’une réponse aux besoins locaux. C’est autour d’un projet d’alimentation scolaire que les experts des Pays-Bas en voyage au Bénin ont fait l’exercice pour le compte de la matinée du mardi 12 novembre 2024.
Ils sont des experts du domaine de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, de l’eau, du climat, de l’énergie venus du ministère des affaires étrangères des Pays-Bas et aussi des Ambassades des Pays-Bas près les pays de l’Afrique de l’Ouest comme le Bénin, Sénégal, Ghana, Niger, Burkina Faso, Mali, Nigéria, Burundi, Ethiopie et le Kenya. C’est dans le cadre d‘un voyage d’apprentissage régional organisé à leur profit par les Pays-Bas à travers la direction générale de la coopération internationale du ministère des affaires étrangères.
Mardi, sous la conduite du Programme alimentaire mondial (PAM) et de l’UNICEF, ils sont allés toucher du doigt l’expérience béninoise de l’alimentation scolaire devenue un modèle dans le monde entier. C’était à l’Ecole maternelle primaire publique de Dohouimè dans la commune de Djidja soutenue par les Pays-Bas. Créée en 1978, cette école bénéfice de la cantine scolaire depuis 2019.
A l’écoute des acteurs
Les échanges avec les acteurs de l’école et les membres de la communauté présents ont permis aux experts en visite de s’informer de l’impact du projet et des innovations. « L’arrivée de la cantine scolaire a marqué un tournant décisif pour notre école. Ce projet a apporté un soutien crucial à nos élèves en améliorant non seulement leur bien-être mais aussi les conditions d’apprentissage », rapporte le directeur de l’école, Anatole Delehoun. A ses dires, grâce à la cantine scolaire, l’école a enregistré en cinq ans, une croissance de 43,47% en effectif. « En 2019, nous comptions 103 garçons et 58 filles soit un total de 161 élèves. En 2024, notre école compte désormais 126 garçons et 105 filles, soit un total de 231 élèves », indique-t-il.
A cela s’ajoute, entre autres, l’amélioration des performances scolaires. « Grâce aux Pays-Bas -bailleur de la cantine dans cette école, ndlr-, nous mangeons équilibré, varié et sains. Nous prenons du plaisir à venir au cours malgré la vulnérabilité familiale car la cantine scolaire nous procure du bonheur », témoigne la porte-parole des écoliers, Gwladys Zinkossi. C’est tout simplement qu’à l’arrivée de la cantine scolaire, les enfants ont retrouvé la joie d’aller à l’école, à en croire le président du comité de gestion Brice Djiodjo.
Evoquant d’autres impacts et innovations du projet, le président du comité de gestion de la cantine dans cette école a mis l’accent sur les achats locaux auprès des petits producteurs, l’amélioration des repas et la synergie d’action. L’école Dohouimè accueille également la phase pilote du transfert cash pour l’achat des vivres dans les écoles. Sur chaque aspect, les experts n’ont pas hésité à poser des questions de compréhension. Lors de la visite, ils ont découvert le panier alimentaire, les activités de nutrition, la cuisine, le magasin pour finir par faire eux-aussi le service du repas aux enfants.
Le Bénin, une bonne école
Ce fut pour les experts, un véritable terrain d’apprentissage en termes d’alimentation scolaire. Le succès ici, c’est l’engagement du gouvernement et l’implication des acteurs jusqu’à la base au-delà de l’école, selon Eddy Niyonzima, expert en sécurité alimentaire et nutrition venu du Burundi. « J’ai compris que le gouvernement est fort engagé dans l’appui aux cantines scolaires. Le programme ici réussit à embarquer les petits producteurs et à leur faire bénéficier le programme. En sommes, d’une pierre deux coups, vous tenez les cantines scolaires. Le pas qui est franchi ici au Bénin est très grand », a-t-il retenu.