La baguette du pain salé est passé de 100 F Cfa à 125 F Cfa pour les vendeurs ce mercredi 16 mars 2022. Les consommateurs eux, doivent le payer désormais à 150 F Cfa au lieu de 125 F Cfa. Ceci, à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire des promoteurs et exploitants de boulangeries des départements de l’Atlantique, du Littoral, de l’Ouémé et du Plateau. Cette hausse du prix de pain suscite des polémiques aussi bien au niveau des vendeurs et vendeuses que des consommateurs.
150 F Cfa. C’est la somme que le consommateur devra désormais débourser avant d’avoir une baguette de pain salée dans quatre départements du Bénin. Atlantique, Littoral, Ouémé et Plateau. La note de service N°2022/001/APEB/Atl-Lit/APEBDOP/SG de l’association des promoteurs et exploitants de boulangeries des départements de l’Atlantique et du Littoral (APEB/Atl-Lit) et celles des départements de l’Ouémé et du Plateau (APEBDOP) en date du mardi 15 mars 2022 est mise en application ce mercredi 16 mars 2022.
A en croire le président de la section Atlantique-Littoral des promoteurs de boulangeries Anselme Aguèmon, il ne s’agit pas d’une augmentation du prix du pain vendu autrefois à 125 F Cfa qui était de 160 grammes. « Nous avons choisi le 200 g pour un prix de consommation à 150 F », a-t-il affirmé au micro de Frissons Radio. Et ce, selon l’arrêté N°0052/MIC/DC/SGM/DGIC du 10 septembre 2008 qui selon lui, permet aux promoteurs de boulangerie d’adopter un nouveau grammage correspondant à un prix déjà fixé dans ledit arrêté. A ses dires, au regard de l’augmentation du prix de la farine de blé, le grammage de 200 les arrangerait plus.
200 grammes, du leurre
Mais cette décision qui vise à atténuer la douleur des exploitants, qui affirment ne réaliser que des économies de bouts de chandelle, n’est pas du goût des consommateurs. Pour ces derniers, la question de grammage est du leurre ; il n’y a pas eu une augmentation du poids du pain. « C’est du désordre. Tout porte à croire que chaque jour que Dieu fait on rajoute un peu à la peine de la population », proteste Brice K. un consommateur rencontré à Zogbadjè -quartier résidentiel des étudiants-, dans la commune d’Abomey-Calavi. D’autres consommateurs préfèrent faire « le carême du pain » pendant un moment. « Je préfère prendre de la bouillie tous les matins à la place du thé habituel que de prendre le pain seul à 150 f », confie Elvire, étudiante résidente à Zogbadjè.
La mévente au rendez-vous
Cette augmentation du prix de la baguette du pain salé a entraîné des invendus au premier jour de sa mise en application. A en croire Hyppolite Goïsso, promoteur de la boulangerie l’Eternité au Carrefour IITA, certains clients refusent de prendre le pain à 150F Cfa. Ce que confirme Solange Somakou, vendeuse de pain à Zogbadjè. « D’habitude, je dépasse plus de 100 pains avant qu’il ne sonne midi. Il est déjà 14h et je n’ai pas encore fini de vendre 100 pains », témoigne-t-elle. « Aujourd’hui, beaucoup de nos clients nous ont laissé à cause de l’augmentation du prix. Nous prions Dieu pour que nous puissions vendre les pains déjà produits », renchérit Michel Sètondji, caissier à la boulangerie le bonheur sis à Parana. Une réaction du ministère de l’industrie et du commerce est attendue.
Dieudonné Mègbléto